DOSSIER CULTURE ET DIVERTISSEMENT - Des secteurs qui rayonnent
2017-06-01
French
https://www.revuegestion.ca/dossier-culture-et-divertissement-des-secteurs-qui-rayonnent
2023-10-02
DOSSIER CULTURE ET DIVERTISSEMENT - Des secteurs qui rayonnent
La culture et le divertissement font briller Montréal de mille feux pour son 375eanniversaire. Pas étonnant qu’ils jouent un si grand rôle dans les festivités : 2,3 millions de personnes, soit le quart de tous les touristes, visitent la métropole pour sa culture et ses attraits, tandis que 36 % de la couverture médiatique internationale de Montréal est liée à sa vie culturelle. Tour d’horizon des créneaux qui rayonnent.
Le cirque
Il y a le Cirque du Soleil, bien sûr, avec ses 4 000 employés, dont 1 500 au Québec, et ses 20 spectacles présentés simultanément un peu partout sur la planète. Mais Montréal compte aussi une vingtaine d’autres compagnies de cirque, la plupart très actives à l’international.
Les arts numériques
La Biosphère, le pont Jacques-Cartier, l’oratoire Saint-Joseph, Pointe-à-Callière, la basilique Notre-Dame : plusieurs lieux mythiques de Montréal s’illuminent pour le 375e anniversaire de la métropole grâce aux bons soins de firmes montréalaises comme Moment Factory ou 4U2C. Les passants découvriront aussi l’histoire de la ville grâce aux projections préparées par Lemieux Pilon 4D Art pour Cité Mémoire. Toutes ces réalisations reflètent le bouillonnement des arts numériques à Montréal. Plus de 500 000 personnes ont participé aux quelque 300 activités proposées dans le cadre du Printemps numérique l’an dernier. Pendant trois mois, du 21 mars au 21 juin, cette manifestation, qui en est à sa quatrième présentation cette année, enchaîne conférences, expositions et expériences immersives. Les artistes montréalais dans le domaine des œuvres interactives se distinguent eux aussi à l’international. Notons par exemple le réalisateur Vincent Morisset, qui a produit les clips interactifs d’Arcade Fire et certains films de l’Office national du film, ou l’« architecte relationnel » Rafael Lozano-Hemmer, qui a entre autres créé Pulse Room, une installation dans laquelle les battements de cœur des participants sont captés et retransmis dans 300 ampoules suspendues au plafond. En réalité virtuelle, le studio Félix & Paul a acquis une renommée mondiale avec ses films sur les Obama, les spectacles du Cirque du Soleil et le basketteur américain LeBron James. Poussées par ces succès, une trentaine de firmes œuvrent maintenant en réalité virtuelle à Montréal.
Les festivals
Ils sont nés l’été avec le Festival international de jazz, les FrancoFolies et Juste pour rire. Ils se sont ensuite attaqués à la saison froide avec l’Igloofest et Montréal en lumière. Ils s’adressent à des publics variés, tant en musique (Osheaga, Mutek, Heavy Montréal, Nuits d’Afrique) qu’en cinéma (Fantasia, Festival du nouveau cinéma, Rencontres internationales du documentaire) ou en danse et en théâtre (Festival TransAmériques), sans oublier le cirque (Montréal complètement cirque), la mode (Festival Mode & Design) et la littérature (Metropolis bleu). Résultat : les festivals montréalais génèrent plus de 7,5 millions de visites chaque année, selon une étude réalisée en 2015 pour Tourisme Montréal. Une particularité non négligeable : toutes ces manifestations culturelles ont été mises sur pied par des promoteurs privés. « Ailleurs dans le monde, ce sont les administrations municipales qui organisent les festivals. Des délégations viennent de partout pour comprendre comment fonctionne notre système et pour s’en inspirer », explique Stéphanie Laurin, gestionnaire en tourisme culturel chez Tourisme Montréal. Plus de la moitié du financement des festivals provient de fonds privés, c’est-à-dire de dons et de commandites (41 % du financement total) et des revenus de la billetterie, des bars et des restaurants (19 % du total), selon des données compilées par le Conseil des arts.
Les musées et autres attraits
Les lieux touristiques de Montréal comme le Stade olympique et la basilique Notre-Dame reçoivent neuf millions de visiteurs chaque année. Les institutions muséales en accueillent pour leur part sept millions. Établissement culturel le plus fréquenté au Canada et 12e en Amérique du Nord, le Musée des beaux-arts de Montréal reçoit un million de visiteurs annuellement. Il promène aussi ses expositions à Paris, New York, Séoul et ailleurs. Ce musée a inauguré en novembre dernier son tout nouveau pavillon pour la paix Michal et Renata Hornstein. Le 17 mai de cette année, Pointe-à-Callière a également ouvert un nouveau pavillon qui met en valeur le lieu de fondation de Montréal en plus de rendre accessible le premier égout collecteur en Amérique du Nord, qui sera illuminé grâce à la créativité du studio montréalais Moment Factory. Le Musée d’art contemporain de Montréal n’est pas en reste : en 2015-2016, il a accueilli 400 000 visiteurs, une hausse de 51 % attribuable en partie au succès retentissant de l’exposition de David Altmejd. Afin de présenter une plus grande partie de ses 7 600 œuvres permanentes, cette institution entamera à l’automne 2018 des travaux majeurs pour reconfigurer ses locaux. L’Espace pour la vie (Biodôme, Jardin botanique, Insectarium et Planétarium) fera également l’objet de rénovations d’envergure, dont le coût est estimé à 45 millions de dollars. Plus gros complexe consacré aux sciences naturelles au Canada, l’Espace pour la vie reçoit deux millions de visiteurs chaque année, dont 34 % proviennent de l’extérieur du Québec. Des travaux ont aussi cours à l’oratoire Saint-Joseph.
L’industrie cinématographique
Vingt-six productions étrangères ont choisi Montréal et y ont dépensé 300 millions de dollars en 2016. L’année en cours s’annonce encore meilleure : les tournages confirmés à la mi-mars – un troisième film de la série X-Men à être tourné à Montréal ainsi que les séries Jack Ryan et Blood Type – totalisent 227 millions jusqu’à maintenant. « Il y a encore beaucoup de potentiel de croissance pour les tournages et les effets spéciaux », dit Pierre Moreau, PDG du Bureau du cinéma et de la télévision du Québec. Quatrième pôle mondial en effets visuels et en animation, la métropole compte une quarantaine de studios et plus de 3 000 emplois directs. La multinationale française Technicolor a installé MPC, le plus grand studio d’effets spéciaux au Québec, dans la Cité du multimédia à l’automne 2013 ; elle y emploie aujourd’hui plus de 500 personnes. D’autres acteurs internationaux ont suivi, dont l’américaine Atomic Fiction, les britanniques Cinesite et Framestore ainsi que la française ON Entertainment. Montréal occupe le 11e rang des grandes villes nord-américaines où il fait bon vivre pour un cinéaste dans le classement 2017 du magazine américain MovieMaker. On y parle des crédits d’impôt, du boom des effets spéciaux, des universités et de la joie de vivre. « Vous y trouverez ce qu’il faut pour suivre les traces des stars Xavier Dolan et Denis Villeneuve », précise-t-on.
Les jeux vidéo
Avec ses 230 studios et entreprises reliés aux jeux vidéo, Montréal constitue le cinquième pôle mondial et le troisième en Amérique du Nord dans ce domaine. Plus de 10 000 personnes travaillent dans cette industrie, soit dix fois plus qu’il y a 15 ans. Des jeux d’envergure conçus et réalisés à Montréal se sont vendus à des millions d’exemplaires, notamment les séries Assassin’s Creed, Prince of Persia et Tom Clancy’s Splinter Cell d’Ubisoft Montréal ainsi que Deus Ex d’Eidos Montréal. En parallèle, les studios indépendants se multiplient. Souvent fondés par d’anciens employés et dirigeants de grands studios, ils s’attaquent au marché des appareils mobiles. Pas besoin d’une grosse machine pour atteindre le public sur son cellulaire ! Gamerizon l’a prouvé il y a quelques années en fracassant des records avec sa franchise Chop Chop. L’industrie du jeu a un effet multiplicateur à Montréal, estime Monique Simard, PDG de la SODEC : « Quand il y a une masse critique de talents, ça amène des synergies et de l’émulation. Ça permet aussi des expérimentations comme celles qui font de Montréal un leader en réalité virtuelle. »