Comment optimiser son expérience lors de conférences d’affaires à l’étranger? Gestion a suivi une délégation française venue spécialement pour participer à C2 Montréal. Voici le récit d’un parcours conçu sur mesure, fort en apprentissages et en rencontres, créé par la société montréalaise Yulism.

Une expérience sur mesure

C2 Montréal, South by Southwest, les conférences d’affaires internationales pullulent et attirent chaque année une pléthore de touristes d’affaires venus de tous les azimuts. Or, si ces voyages représentent des occasions de réseautage et d’apprentissage en or, pour réellement en profiter une préparation est de mise. C’est, du moins, ce qu’estiment Stéphane Martel, fondateur, et Olivier Offman, associé de Yulism, une entreprise créant des parcours sur mesure destinés aux voyageurs d’affaires désireux de rendre leur expérience plus complète et plus féconde. « Chez Yulism, on cherche à créer des collisions humaines d’exception », explique Stéphane Martel. « Nous faisons de chaque déplacement une expérience à la fois culturelle, expérientielle et relationnelle. Nous voulons faire en sorte que les voyageurs d’affaires deviennent des citoyens éphémères. » C’est en connaissant la ville sur le bout de leurs doigts, tant ses rouages culturels que ses entrepreneurs, innovateurs et influenceurs locaux, que l’équipe personnalise chaque mission. Celles-ci sont ainsi édifiées autour d’expériences et de rencontres significatives adaptées aux besoins d’affaires de chaque participant. En clair, chacun y bénéficie d’une expérience totale, dépassant largement la participation à la conférence d’affaires. Mais surtout, tous en repartent avec des apprentissages complets, prêts à être mis en œuvre et intégrés dans leur milieu professionnel.


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Voir la ville différemment, et collectivement

Une immersion totale, voilà l’expérience qu’a vécue la délégation française que Gestion a suivie à C2 Montréal, une cohorte composée de PDG d’entreprises de toutes tailles et d’industries confondues et que Yulism a préparée et accompagnée pendant sept jours. « Nous sommes arrivés quelques jours avant, et repartons quelques jours plus tard, question de nous préparer à C2 Montréal et à Montréal tout court, et d’y repartir avec des apprentissages ainsi que des objectifs clairs que nous transmettrons par la suite à nos équipes », explique Francis Aubry. L’expérience que propose Yulism à ses clients – puisqu’il s’agit bien ici d’un service payant – se situe entre l’expédition, le voyage d’affaires et l’activité de team building : « Les participants arrivent individuellement et repartent en équipe », complète Stéphane Martel, « Ils ont développé des relations et vécu des expériences collectives, en plus d’avoir acquis des apprentissages importants. » Le tout est orchestré en étroite collaboration avec la ville elle-même et ses différents acteurs, dont, cette année encore, Tourisme Montréal. « Via des parcours inédits, nous connectons nos groupes à la communauté créative et d’affaires de la ville pour vibrer à l’énergie entrepreneuriale de Montréal », explique M. Martel. « Aussi, nous aidons les organisateurs de congrès et d’événements à bonifier l’accueil et à décloisonner leurs programmes de manière à créer des connexions », poursuit-il. Et quelques fois, cette connexion peut prendre des formes pour le moins surprenantes, tel que nous le raconte Francis Aubry : « Olivier (Offman) nous a donné un cours de boxe pour nous sensibiliser à la proximité, beaucoup plus encouragée au Québec qu’en France. Cela nous a permis de faire tomber les barrières, et de rire un peu. »

Comprendre la réalité culturelle pour mieux tirer profit du voyage

S’il existe des différences indubitables entre la France et le Québec, c’est, en effet, dans le cadre d’événements tels que C2 Montréal que celles-ci s’expriment réellement, comme l'expose Nadia Lahrichi, fondatrice de la start-up française OCNI Factory : « Chez nous, en France, faire contact avec un partenaire d’affaires potentiel peut prendre du temps, beaucoup de temps. Nous sommes plus hiérarchiques, la prise de contact est différente. Au Québec, on sent beaucoup la mentalité nord-américaine. L’approche est plus casual, plus chaleureuse. » D’autres participants vont d’ailleurs jusqu’à dire qu’au Québec, la sphère d’affaires est un prolongement de l’identité personnelle : « Il n’existe pas de scission claire entre les deux comme tel est le cas en France », nous a décrit l’une des participantes désirant conserver l’anonymat. Lors de C2 Montréal, où les « brain dates » favorisent la communication directe des idées, les participants ont également appris à développer la « pitch attitude », cette façon de vendre un projet en quelques points, de manière très directe, caractéristique à l’Amérique du Nord – une technique qui a surpris plus d’un des participants, d’ailleurs.


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L’après

Et que faire des apprentissages une fois l’événement terminé? « À la fin de chaque événement, nous organisons une séance d’analyse où tous les participants sont invités à faire le point sur leurs besoins d’affaires, à échanger sur leurs apprentissages, mais surtout à établir des stratégies pour la mise en pratique de ceux-ci, une fois de retour dans leur pays respectif », explique Stéphane Martel. Dans le cas de la mouture 2016 de C2 Montréal, c’est Lotfi El-Ghandouri, ancien conférencier à C2 Montréal et fondateur de Creative Society, firme de conseil en innovation, qui a accompagné et guidé les membres de la délégation dans leur cheminement et leurs réflexions, en collaboration avec l’équipe de Yulism. « L’idée est d’exposer les participants à des méthodes et à des techniques simples de prise de recul et de mise en perspective, et de permettre à ceux-ci d'identifier les principaux apprentissages de l'expérience vécue au courant de la semaine », explique-t-il.« Et comme nous ne voulons pas faire reposer toute la pression du partage des apprentissages sur leurs épaules, nous les encourageons à ouvrir la discussion avec leurs collègues, à leur retour, et à procéder à un échange de points de vue. Puisque leurs collègues de l’autre côté de l’océan ont également vécu des expériences en leur absence. » À l’issue de leur parcours, chacun des participants a pu bénéficier de la rétroaction et des conseils des autres membres de la délégation, les aidant ainsi à traduire leurs apprentissages et inspirations en actions au sein de leurs entreprises respectives. Les participants ont d’ailleurs montré leur intérêt à garder contact avec les personnes rencontrées lors de l’événement. L’offre innovante de Yulism pave la voie à une toute nouvelle dimension du tourisme d’affaires. Cette offre est d’autant plus intéressante qu’elle crée un contact durable entre les entrepreneurs québécois et les voyageurs d’affaires étrangers. Avec le nombre grandissant d’événements d’affaires et de voyageurs internationaux, nous ne pouvons donc qu’espérer un nombre élevé de citoyens éphémères dans les prochaines années.