Derrière l'image infiniment rassurante de la souris Mickey et des nombreux personnages qui peuplent l'univers Disney se cache un immense empire médiatique dont les ramifications s'étendent sur tous les continents et dans bien des domaines d'affaires. Ne serait-ce qu'au chapitre des parcs d'amusement, on peut admirer le célèbre château en Californie, en Floride, à Paris, à Hong Kong, à Shanghai et à Tokyo, tout comme on peut affronter les flots à bord de l'un des quatre paquebots de l'entreprise. Et passons sous silence évidemment toute la masse de revenus générés par les produits dérivés. Bref, l'entreprise est bien établie, en bonne santé financière, et continue d'accrocher des générations et des générations à son univers magique.


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Plus ça change, plus c'est pareil!

Mais les moyens de parvenir à ce succès financier et ce succès d'estime, eux, semblent se rapprocher d'une vision qu'avait Disney au cours des décennies passées. Surprenant? Pas tant que ça! Dans un excellent article sur la « machine » Disney (lire « The force is strong in this firm »), le magazine britannique The Economist a réussi à mettre la main sur un document d'archive datant de 1957, et qui démontre les ramifications de l'entreprise et les sources de création de valeur pour l'entreprise, un peu comme le ferait le canevas du business model de Yves Pigneur et Alexander Osterwalder (lire notre dossier sur les modèles d'affaires dans numéro de l'automne 2015). Cette représentation graphique nous montre la position centrale occupée par la production cinématographique, celle-ci alimentant, ni plus ni moins, toutes les autres activités de l'empire Disney. Ça, c'était hier... Ce que nous révèle, entre autres choses, l'article de The Economist, c'est que Disney avait, au cours de la décennie 1990, beaucoup misé sur la télévision, une orientation qui teinte encore la performance de l'entreprise, puisqu'elle puise aujourd'hui près de la moitié de ses revenus (44,3 %) de ses entreprises du petit écran. Pas si mal en soi, sauf si l'on considère qu'avec le phénomène du cord-cutting, que nous avons évoqué dans un article antérieur (lire « Êtes-vous un adepte du "cord-cutting"?), la part de ces mêmes revenus pourrait diminuer assez rapidement. D'où l'importance pour Disney de mieux équilibrer ses sources de revenus, les films ne contribuant qu'à hauteur de 14 % des entrées d'argent de l'empire.


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L'audace de la souris

Mais, nous apprend toujours l'article de The Economist, Disney avait peut-être déjà entrevu les changements à venir au milieu de la décennie 2000. De fait, l'acquisition du studio Pixar en 2005 (7,4 milliards de dollars), de Marvel en 2009 (4 milliards de dollars) et de Lucasfilm en 2012 (4,1 milliards de dollars) doit être vue dans cette perspective de retourner aux origines de la croissance de l'entreprise, à savoir le cinéma. Et, pour emprunter le phrasé de Yoda, désormais employé (!) de Disney, « Croissance, il y aura! ». Comme nous l'évoquions plus tôt sur ce même site Internet (lire notre article « Le Réveil de la Force... et des gros profits! »), l'acquisition de Lucasfilm rapportera assurément gros, alors que la dernière épopée de la franchise Star Wars reluque rien de moins que la première place du palmarès des meilleures recettes de tous les temps. Et tout cela, sans compter la vente des produits dérivés de la série-culte, qui devrait apporter quelque cinq milliards de dollars dans les coffres de l'oncle Picsou. Et ce n'est que le début, car Disney entend tirer profit de cette vache à lait avec les deux autres films de la saga Star Wars à venir sous peu...