Écoresponsabilité : un fossé entre les entreprises et les consommateurs

71% des dirigeants croient que le public fait confiance aux affirmations des entreprises en matière d’écoresponsabilité.

57% des consommateurs disent douter de ces déclarations.

La conclusion

Cet écart de perception est coûteux pour les entreprises. Ainsi, 46% des consommateurs jugent que la difficulté de vérifier l’authenticité des affirmations fait en sorte qu’ils sont peu enclins à payer plus cher pour des produits écoresponsables.

Ce qu’il faut surveiller

Les entreprises sous-estimeraient grandement les risques d’accusation d’écoblanchiment, ce qui met leur image de marque à risque. Les entreprises canadiennes sont à la croisée des chemins. Elles pourraient notamment faire valider leurs affirmations par des certifications indépendantes, afin de restaurer la confiance des consommateurs et de positionner leurs produits comme des choix véritablement écoresponsables. Les démarches en ce sens doivent par ailleurs être planifiées de façon stratégique, de la conception jusqu’à la commercialisation des produits.

Source : Deloitte Canada

Transformer l’engagement en occasions d’affaires

Des 3 000 personnes interrogées dans le cadre d’un sondage de la firme Boston Consulting Group :

54% tiennent compte de l’impact environnemental des produits et des services qu’elles consomment lorsqu’elles prennent leurs décisions d’achat.

31% ont réduit ou cessé de consommer certains produits ou services en raison des effets qu’ils pouvaient avoir sur l’environnement.

25% ont payé plus cher pour des produits écoresponsables.

Une question de génération?
Il semble bien que ces réactions soient générationnelles, car la proportion de répondants ayant payé plus cher pour des produits écoresponsables est plus élevée chez les plus jeunes. Elle atteint 46% chez les 18 à 24 ans et 39% chez les 25 à 35 ans.

Source : BCG

Le Canada serait-il à la traîne?

20% c’est la proportion des consommateurs canadiens qui sont prêts à payer un supplément de 10% sur les achats de produits à faible empreinte carbone. À l’échelle mondiale, cette proportion est de 30%.

Source : PwC

Capital de risque : retour du balancier

L’inflation et la hausse des taux d’intérêt ont ralenti la témérité des investisseurs en capital de risque, rendant le financement des jeunes pousses plus difficile. Selon Crunchbase, le financement de nouvelles entreprises en Amérique du Nord a diminué de 46% au premier trimestre de 2023 par rapport au même trimestre de l’année précédente.

Les conseils d’un expert

Jon Aikman, professeur à la Smith School of Business, suggère aux jeunes pousses quatre actions à entreprendre ou états d’esprit à adopter pour obtenir du financement dans ce climat économique défavorable.

1- Revoir la valeur de l’entreprise. La première étape pour attirer du financement peut être dure pour l’ego : revoir la valorisation de sa start-up à la baisse. Selon Jon Aikman, ce geste humble, loin de signaler un échec, montre aux investisseurs que vous avez conscience des conditions de marché actuelles.

2- Tenir compte de l’inflation. Si les coûts de l’entreprise sont affectés par l’inflation, tenez-en compte dans vos prévisions financières. Le lien entre coûts et revenus permet de bien mesurer les attentes et d’éviter des promesses de rendement à long terme qui sont déconnectées du contexte économique.

3- Rester réaliste et flexible. Des formes de financement plus conservatrices pourraient être les seuls moyens d’obtenir du capital avec un emprunt ou du financement par dette convertible en parts de l’entreprise. Ajustez-vous si les investisseurs recherchent un filet de sécurité.

4- Éviter les projets fous. Ces temps-ci, les investisseurs sont réticents à soutenir les projets ultra-ambitieux qui ne génèrent pas de revenus à court terme. Il ne faut pas que votre projet soit perçu comme un billet de loterie trop coûteux pour le contexte économique instable que l’on connaît actuellement.

Source : Smith Business Insight

Inflation alimentaire

Selon le bilan de la Banque mondiale publié en septembre 2023, l’inflation du prix des denrées alimentaires a continué de surpasser l’inflation globale dans 81% des pays. Les pays à faibles et à moyens revenus sont les plus touchés, bien que le phénomène n’épargne pas les pays riches.

73,2% des pays à revenu élevé comme le Canada ont connu une forte inflation alimentaire au cours des premiers mois de l’année 2023.

Source : Banque mondiale

La fausse bonne nouvelle

Gestionnaires toxiques en métamorphose

Les gestionnaires qui harcèlent ouvertement leur personnel sont en voie de disparition. Bonne nouvelle!

Grace Lordan, professeure à la London School of Economics, met toutefois les organisations en garde : les nouvelles formes d’intimidation au travail sont encore plus pernicieuses et plus difficiles à détecter. Dans ses plus récentes études, l’économiste remarque notamment les comportements suivants chez les gestionnaires toxiques : 

- Ignorer et isoler une personne plutôt que de la réprimander ouvertement, par exemple en «oubliant» de l’inviter à des réunions importantes.

- Éviter les discussions difficiles au sujet de leur propre comportement et nier toute malveillance de leur part.

- S’entourer de personnes partageant leurs perspectives pour minimiser les défis et les oppositions.

Source : Financial Times

Jazzez vos rencontres d’idéation

À la recherche de solutions innovantes pour faire foisonner les idées au sein de votre équipe? Un récent article de la revue Knowledge at Warton présente une méthode inspirée de séances de jazz improvisé pour améliorer l’efficacité des rencontres d’idéation.

Cette approche consiste à trouver le bon équilibre entre structure et liberté, afin de stimuler l’innovation et la collaboration. Elle comporte cinq étapes.

1- Exploration. Commencez la réunion en invitant les participants à se mettre dans le bon état d’esprit pour explorer toute situation ou tout problème, sans chercher à y trouver une quelconque solution. L’objectif est de favoriser l’ouverture d’esprit propice à la créativité.

2- Présentation et réflexion. Présentez brièvement le sujet de la rencontre, suivi d’un moment de réflexion individuelle en silence. Vous pouvez guider cet exercice avec une série de questions.

3- Partage de perspectives. À tour de rôle, chaque personne prend environ trois minutes pour présenter sa réflexion. Le groupe s’efforce de comprendre chaque point de vue afin d’enrichir la compréhension collective du sujet et du défi à relever.

4- Dialogue structuré. Deux participants explorent pendant quatre minutes des aspects cruciaux du sujet; les autres écoutent et notent les idées émergentes. La conversation se poursuit avec différents binômes.

5- Discussion libre. L’équipe engage une discussion ouverte et se concentre maintenant sur la manière de progresser et sur les prochaines étapes à franchir pour arriver à une solution.

Source : Knowledge at Warton

Quatre clés pour un virage professionnel tardif

Vous avez une carrière bien remplie, mais l’appel de la nouveauté se fait tout de même sentir?

Quelles stratégies devez-vous adopter pour réussir un changement professionnel?

Un article de la Harvard Business Review propose quatre clés pour une transition sereine.

Ne cachez pas votre âge, car il est synonyme d’expérience et de maturité. Faites-en un atout et non un obstacle. Préparez un argumentaire pour montrer comment votre expérience passée nourrira vos ambitions futures.

Tissez des liens multigénérationnels et diversifiez votre réseau. Échangez avec des professionnels qui sont en début ou en milieu de carrière dans le domaine que vous ciblez pour votre transition. Ne craignez pas le mentorat inversé : il peut vous aider à mieux vous positionner.

Préparez-vous à une recherche intensive d’emploi. Évaluez le nombre de candidatures que vous devrez déposer pour obtenir l’emploi souhaité et préparez-vous à devoir multiplier ce nombre par dix.

Préparez vos entretiens d’embauche en anticipant les questions difficiles. Ayez en tête des réponses qui démontrent votre confiance en votre parcours et dans la transférabilité de vos compétences.

Source : Harvard Business Review

Ce qu’en dit la recherche

Les avantages des relations éloignées

Nous avons tous abondamment entendu parler de la théorie des six poignées de main, aussi appelée «six degrés de séparation», selon laquelle tout être humain sur la planète peut être relié à n’importe quelle autre personne par une chaîne de relations individuelles qui ne comprend que six maillons. Mais nous n’entretenons pas toutes nos relations également.

Dean Eckles, professeur à la MIT Sloan School of Management, s’est penché sur l’intérêt d’entretenir des relations avec des personnes qui ne semblent avoir aucune autre relation commune avec nous. Ces «relations éloignées» (que l’on appelle long ties en anglais) présenteraient des avantages indéniables et contribueraient notamment à notre propre prospérité. L’explication? La persistance et la diversification de ces liens apportent une richesse de points de vue et ouvrent une fenêtre sur des horizons économiques variés. Selon l’étude menée par le professeur et le doctorant Eaman Jahani, les personnes qui cultivent des relations éloignées ont tendance à vivre dans des quartiers où les revenus sont plus élevés et à contribuer plus souvent à des causes caritatives. L’étude s’est servie de six mois d’interactions publiques entre des utilisateurs de Meta (Facebook) aux États-Unis.

Source : MIT Sloan

Article publié dans l’édition Hiver 2024 de Gestion