Après deux ans de présence sur le marché canadien et des milliards investis pour séduire le cœur et le portefeuille des consommateurs d’ici, Target lance la serviette.

L’entreprise américaine, basée à Minneapolis (Minnesota), annonçait plus tôt cette semaine l’abandon de son aventure canadienne, longue de 681 jours, et qui lui aurait coûté la rondelette somme de 2 milliards de dollars. C’est ainsi les quelque 17 000 employés, répartis dans 133 magasins d’un océan à l’autre, qui perdent leur gagne-pain. Quels facteurs peuvent bien expliquer une telle issue pour la chaîne américaine? Certaines raisons sont avancées par les journalistes Isabelle Massé et Maxime Bergeron, de La Presse (« Target: six raisons d'une déconfiture »).  Les journalistes soulignent :

  • Une mauvaise appréciation du marché canadien et de ses particularités;
  • Des prix plus élevés par rapport à Wal-Mart, le principal concurrent;
  • Des tablettes souvent vides, trahissant des problèmes évidents d’approvisionnement;
  • Une entrée en marché dans une période économique fragile, alors que Wal-Mart occupe déjà un espace considérable sur le marché canadien;
  • Une offre sans réelle valeur ajoutée pour les consommateurs;
  • La reprise des anciens locaux occupés jadis par Zellers.

Notre collègue Jacques Nantel signalait, à l’antenne d’ICI Radio-Canada, que la pression des actionnaires et l’intensité concurrentielle marquée dans le commerce de détail expliqueraient également les déboires de l’entreprise et sa décision de renoncer à ses efforts en sol canadien. À ceci, l’on se doit de signaler également la popularité de plus en plus évidente de la vente en ligne qui vient, dans une certaine mesure, remettre en question à la fois la pertinence et l’existence des magasins physiques (lire à ce sujet l’article de Karine Picot-Coupey, « Les voies d’avenir du magasin physique à l’heure du commerce connecté ». Gestion, été 2013). Quoi qu’il en soit, la déconfiture de Target au Canada, de même que les récentes annonces de fermeture des enseignes Sony et Mexx, ne font que démontrer les défis colossaux inhérents au domaine d’affaires du commerce de détail.