C’est l’aboutissement d’une carrière! Après avoir lentement et patiemment gravi les échelons de votre entreprise ou de votre organisation, vous voilà maintenant nommé au comité de direction!

De l’extérieur, une telle promotion semble signifier l’aboutissement d’une carrière professionnelle marquée, entre autres choses, par la maîtrise des dossiers de son secteur et la confiance en ses propres moyens.

Toutefois, fait valoir le professeur Alain Gosselin, professeur titulaire au département de gestion des ressources humaines et conseiller stratégique à l’École des dirigeants de HEC Montréal, peu de gestionnaires entrevoient les défis bien réels qui sont souvent rattachés à cette nomination, tout comme les écueils potentiels qui peuvent se dresser sur le parcours du vice-président nouvellement désigné.

À cet égard, le professeur Gosselin estime que les entreprises et les organisations pourraient certes faire mieux afin de faciliter cette transition entre le rôle de gestionnaire et de membre du comité de direction : « Les organisations ont davantage de difficultés à accompagner leurs gestionnaires qui prennent place au comité de direction. Ces derniers sont trop souvent développés en silo, au sein de leur fonction organisationnelle, à travailler des dossiers avec lesquels ils sont familiers, et avec des gens qu’ils connaissent. Et lorsqu’ils arrivent au conseil de direction, c’est comme s’ils se retrouvaient sur une autre planète. »

Pour l’universitaire d’expérience, coauteur du livre Paroles de PDG : Comment 75 grands patrons du Québec vivent leur métier, il existe un décalage entre le profil souhaité par les dirigeants d’entreprise ou d’organisation pour les membres de leur comité de direction et la réalité du terrain : « Les présidents nous disent essentiellement qu’ils souhaitent avoir des mini-PDG autour de la table du conseil d’administration, des gens qui sont préoccupés par les enjeux de l’organisation et qui en ont une vision transversale. » Dès lors, comment un vice-président pressenti peut-il faciliter son arrivée au comité de direction et multiplier ses chances de réussir dans ce nouveau rôle de dirigeant?

Laisser derrière et regarder devant

Pour Alain Gosselin, il importe, pour le gestionnaire cognant à la porte du comité de direction, de bien marquer le passage entre les deux postes : « On devrait toujours être conscient qu’un tel passage demande de laisser des choses derrière soi, tout comme il demande d’apprendre des choses nouvelles dans le poste à venir. Peu de gestionnaires réfléchissent en ces termes. »

Et parmi les choses à laisser derrière soi, vouloir tout contrôler est sans doute celle qui est la plus difficile à abandonner, car plus on accède aux niveaux supérieurs de l’organisation, plus on doit au contraire faire confiance à ses collaborateurs en leur laissant plus de pouvoir.

Quant aux compétences à acquérir, la vision stratégique, plus générale et orientée vers le long terme, n’est pas la moins importante pour ces gestionnaires jadis préoccupés par les enjeux quasi quotidiens de leur secteur.

Les bienfaits de l’introspection

Le gestionnaire arrivant au comité de direction doit également se poser certaines interrogations, et les réponses apportées à ces dernières pourront à leur tour déterminer les efforts à déployer afin de faciliter la transition. « Est-ce que je suis capable de relever le défi? Quels sont mes nouveaux besoins de développement? Est-ce que je suis prêt à payer le prix, en termes de temps et de disponibilité auprès des miens, par exemple? ». Voilà l’examen de conscience auquel tout futur dirigeant devrait s’astreindre, souligne Alain Gosselin.

Des réponses franches et lucides à ces questions ne pourront qu’aider le gestionnaire à mieux assumer les tâches et les responsabilités qui se présenteront éventuellement à lui.

Le recours à l’autre

Il va de soi que l’expérience acquise par les membres actuels du comité de direction de l’entreprise peut s’avérer fort utile lors de l’accession aux hautes sphères de l’entreprise ou de l’organisation. « Se préparer en multipliant les rencontres avec des vice-présidents pour comprendre la nature de la fonction et des tâches est certainement un atout. La formation, le coaching ou le mentorat sont des outils qui peuvent servir à accompagner le gestionnaire à l’égard des défis qui l’attendent », suggère le professeur Gosselin.

Comme en toute chose, une bonne préparation est souvent gage de succès individuel et collectif, et à plus forte raison pour celles et ceux qui lorgnent un siège aux instances décisionnelles d’une entreprise ou d’une organisation. « L’entrée au comité de direction est un passage qui peut être aussi déstabilisant que l’arrivée dans un poste de gestion. Mais il faut garder à l’esprit que la première peut avoir davantage de conséquences pour l’organisation si cette entrée est mal préparée », prévient Alain Gosselin.

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