Lorsqu’on commence sa carrière, on peut commettre plusieurs faux pas financiers qui auront un impact négatif sur nos finances, et pour longtemps! Voici quelques-uns des écueils à éviter.

Une fois son diplôme en poche, décrocher un premier emploi dans son champ d’études constitue tout un accomplissement. Mais cela peut aussi être à l’origine de plusieurs erreurs qui auront un impact à long terme sur nos finances et notre trajectoire professionnelle. Comment partir du bon pied?

Ce que l’on vaut

Le planificateur financier, auteur et communicateur économique Fabien Major se rappelle distinctement ses débuts sur le marché du travail. «Lorsque mon employeur m’a indiqué quel serait mon salaire, je lui ai répondu : ‘’je suis sûr que tu peux faire mieux’’. Et il m’a accordé une rémunération plus élevée !», explique-t-il, ajoutant que l’on n’a rien à perdre à demander.

«Mais pour bien négocier, les jeunes doivent savoir ce que vaut leur emploi», souligne Marc Chartrand, CRHA Distinction Fellow, conseiller principal pour la pratique rémunération Gallagher. C’est pourquoi il faut s’informer, lire attentivement les descriptions d’emploi, prendre note des échelles salariales et discuter avec des professionnels œuvrant dans notre secteur.

«On doit connaître sa valeur, mais aussi savoir la communiquer et la monétiser. Pour cela, on doit être en mesure d’évaluer ses connaissances et compétences de façon objective», fait valoir Jonathan Brunelle, conseiller principal et leader de l’équipe Consultation pour le Québec chez Mercer.

Au-delà du salaire

Mais le salaire n’est pas tout et mieux vaut réfléchir en termes de rémunération globale. De l’avis de Marc Chartrand, quatre éléments sont à considérer dans l’équation : le salaire et les boni, la rémunération indirecte (régime de retraite et d’assurances collectives), les possibilités de développement professionnel et l’environnement de travail. «Il faut bien se connaître et cibler nos objectifs. Préfère-t-on recevoir un très bon salaire dans un emploi pour lequel il faudra se dévouer corps et âme, ou une rémunération moins élevée avec de bons avantages sociaux dans une entreprise qui favorise la conciliation travail-famille par exemple. Ces différents facteurs devraient entrer dans notre réflexion», recommande-t-il. Comparer les régimes de retraite et les contributions des employeurs dans ceux-ci est également essentiel, dans la mesure où cela peut faire une différence conséquente au bout du compte. «Bien comprendre les programmes permet de les maximiser et de ne pas laisser d’argent sur la table», note Jonathan Brunelle.

Il faut aussi se montrer stratégique. «Par exemple, si le salaire offert est correct, mais sans plus, on peut s’entendre pour qu’une révision soit effectuée après la période de probation», poursuit Marc Chartrand.

Développer ses compétences

Ne pas prendre en considération l’impact du développement professionnel à long terme est un autre piège à éviter. À cet égard, une erreur fréquente consiste à passer d’un emploi à un autre au gré de salaires plus alléchants. Mais ce faisant, on n’investit peut-être pas dans notre développement professionnel. «Il est préférable de gérer ses premiers changements d’emploi en fonction de l’acquisition de compétences plutôt que des hausses de salaire. Faire croître ses compétences techniques, relationnelles ou de leadership sera probablement plus payant à long terme, en particulier si l’on souhaite accéder à des postes de gestionnaire», remarque Jonathan Brunelle.

L’épargne en premier

Dès l’entrée sur le marché du travail, il est essentiel d’adopter de bonnes habitudes d’épargne, recommande Fabien Major. Des montants qui aideront à faire face aux imprévus, mais aussi à réaliser des projets (achat d’une voiture ou mise de fonds pour une propriété), ainsi qu’à constituer son bas de laine pour la retraite.

«Il faut se payer en premier. Cela signifie que l’épargne devrait arriver en tête de liste de ses priorités, et ce avant même les autres dépenses. La meilleure chose à faire est de planifier des prélèvements automatiques dans son compte en banque, au moment du dépôt de la paie par exemple, de sommes qui seront déposées dans un REER et un CELI», suggère Fabien Major.

S’il reste de l’argent après avoir vu à toutes ses autres obligations financières, alors on pourra le mettre de côté pour s’offrir des extra et autres petits luxes. «La consommation est problématique : on a tendance à se récompenser en dépensant, on priorise le plaisir et on n’épargne pas. Cela aura forcément des effets négatifs sur notre situation financière à long terme», déplore le planificateur, qui met aussi en garde contre la mauvaise utilisation du crédit et l’endettement.