Elle est essentielle pour exercer un leadership durable et elle vous suit tout au long de votre carrière. Votre réputation ne doit pas être négligée! Le temps est venu pour vous de l’évaluer.

La réputation est l’une des dimensions les plus importantes de l’influence durable, car elle est la résultante de tout ce que vous êtes comme gestionnaire et comme leader. Elle s’installe dès vos débuts professionnels et progresse constamment, au fur et à mesure que vous évoluez dans une organisation de même que dans la hiérarchie. Plus les gens vous regardent, plus ils se font une opinion de vous, qu’ils transmettent par la suite autour d’eux. Finalement, votre réputation finit par vous précéder… N’oubliez pas qu’on accueille et écoute mieux une personne qui a une bonne réputation que les autres; ainsi, regardons de plus près comment il est possible d’en arriver à bien la connaître, et, au besoin, de quelle façon la corriger.

Votre réputation et la perception des autres

Comme votre réputation dépend de la perception que les autres ont de vous (laquelle ne coïncide pas nécessairement avec ce que vous êtes vraiment), peut-être vous sentez-vous prisonnier de cette situation et vous demandez-vous : «Qu’est-ce que je peux y faire?»

En fait, vous pouvez faire beaucoup. Tout d’abord, si vous améliorez les autres dimensions de l’influence durable – la clarté, l’esprit de corps, la présence, le courage, la qualité d’interaction –, cela finira par se refléter sur votre réputation. Malheureusement, ce ne sera probablement pas suffisant; il faut aussi apprendre à vous faire valoir.

C’est que, à compétences égales, un individu peut rayonner plus qu’un autre, du simple fait de la mise en valeur d’elle-même que cette personne a été en mesure d’accomplir. Cette dernière a aussi su le faire pour les bonnes raisons : sa contribution en tant qu’individu, soit, mais aussi la contribution de son équipe aux succès de l’entreprise. En outre, elle s’est fait valoir auprès des bonnes personnes.

Cependant, pour découvrir au sujet de quoi vous devez vous mettre en valeur, il vous faut connaître votre réputation, et comprendre pourquoi il existe, le cas échéant, un écart entre la perception et la réalité. Cette différence est souvent liée à votre façon de communiquer; c’est donc un point sensible sur lequel vous pouvez travailler.

Connaître votre réputation

À supposer qu’on ne vous donne presque pas de mandats, qu’on ne vous consulte pas beaucoup, qu’on ne vous invite pas à participer à des comités ou, même, qu’on «oublie» trop souvent de vous convoquer à des réunions, il y a fort à parier que votre réputation y est dès lors pour quelque chose. Dans la foulée, votre capacité à influencer les décisions sera aussi faible, puisque vous n’avez même pas votre mot à dire pour elles.

Il reste que la seule façon de connaître véritablement votre réputation est de vous en enquérir auprès de quelqu’un d’autre. Or à qui poser une question aussi délicate? Ne le faites surtout pas avec vos employés, et ce, même si vous avez un bel esprit de corps; certains pourraient vous cacher la vérité de peur de vous offenser. Demandez plutôt à un supérieur, à des pairs, ou encore à un client interne ou externe. Oui, il faut du courage pour le faire, ainsi qu’une bonne dose d’humilité, mais vous avez tout à y gagner. Choisissez quelqu’un en qui vous avez pleinement confiance; quelqu’un dont vous respectez le jugement; quelqu’un qui vous veut du bien.

Qu’est-ce qui cloche?

Si les résultats de cette consultation ne correspondent pas à vos objectifs, vous devez alors trouver ce qui cloche, par exemple la petite bête noire dans votre façon de communiquer. En effet, ce sont souvent des détails en lien avec votre attitude ou même votre ton de voix qui sont susceptibles de miner votre réputation.

Vous sentez que vous avez de la difficulté à cerner les gestes, les mots ou les façons d’agir qui façonnent la perception que les gens ont de vous? Faites l’exercice inverse : trouvez ce qui va bien dans la communication de ces personnes qui jouissent d’une bonne réputation (professionnels, cadres, gestionnaires, fournisseurs externes…). Comment se comportent-elles? Comment s’expriment-elles? Observez-les et écoutez-les sans les juger, avec l’intention claire d’apprendre; vous découvrirez assurément des choses fort intéressantes que vous pourrez intégrer dans votre façon d’être.

De simples gestes…

Dans le feu de l’action, vous oubliez peut-être l’importance de ces gestes simples qui sont pourtant à la base d’une bonne ou mauvaise réputation :

- Ne réprimandez jamais un employé devant ses collègues, ou, pire, devant d’autres gestionnaires. Non seulement vous exposez alors votre maladresse, mais vous ruinez par le fait même la confiance que les autres peuvent avoir en vous.

- Reconnaître la contribution d’un employé devant ses collègues, ou même devant d’autres gestionnaires, bénéficiera grandement à votre réputation. En agissant de la sorte, vous faites du bien à plus d’une personne; vous réjouissez d’abord celle qui reçoit votre reconnaissance, mais vous contribuez également à l’esprit de corps ainsi qu’à votre réputation.

- Méfiez-vous de certains tics de langage. En réunion, ne dévalorisez pas votre intervention en commençant vos phrases par quelque chose comme «j’ai peut-être tort, mais je pense que […]» ou «il y a peut-être juste moi qui […]».

- Ne tournez pas autour du pot en disant «ce n’est pas une mauvaise idée», alors que vous trouvez précisément que c’en est une.

- Ne prenez pas les problèmes sur vous avec des phrases comme celle-ci : «J’ai de la difficulté avec Pierre-Luc parce qu’il ne respecte pas ses délais.» Dites plutôt franchement : «Pierre-Luc a un problème de ponctualité.»

Il y a lieu de le constater ici : la réputation se construit à partir d’une foule de choses et de détails qui peuvent vous paraître anodins au départ, mais qui jouent un rôle beaucoup plus important que vous seriez porté à le croire. Comme votre réputation vous précède et vous suit tout au long de votre parcours professionnel, restez donc vigilant; vous y gagnerez aussi en influence durable.