À l’ère de la gestion collaborative et du leadership inspirant, tout gestionnaire désireux d’établir une influence durable se doit d’être d’abord un joueur d’équipe.

Les gestionnaires ne font pas que diriger leur équipe; ils en font partie, et ils en sont solidaires. C’est ce qu’on appelle l’esprit de corps. Il ne suffit pas de bien orchestrer des projets; il faut également sentir une appartenance au groupe et y être loyal. Récompenser l’effort commun, prendre en compte la contribution et l’intelligence des autres, reconnaître la complémentarité des savoirs : voilà autant d’actions incontournables à mettre en œuvre. En mettant votre équipe sous les projecteurs, vous établirez aussi solidement votre propre influence.

Pour vous permettre de bien comprendre comment il est possible d’en arriver à reconnaître le travail individuel tout comme l’effort collectif, voici quatre attitudes essentielles à l’esprit de corps que vous devez garder en tête.

Reconnaître la personne d’abord

Avec chaque membre de l’équipe, il faut d’abord reconnaître la personne avant de reconnaître l’employé.

Si vous avez eu la chance de former vous-même votre équipe, vous en avez choisi les membres en fonction de leurs affinités et de leur complémentarité, ce qui contribue fortement à la chimie du groupe. Cependant, la plupart du temps, vous héritez d’équipes qui sont déjà formées; parfois, même, vous avez à démanteler une équipe existante pour y greffer d’autres membres et en former une nouvelle.

Ainsi, très rapidement, les membres de l’équipe doivent apprendre à se connaître, au même titre que vous, vous devez faire leur connaissance. Une rencontre informelle – qui peut suivre une réunion pendant laquelle vous auriez discuté de vos objectifs d’équipe, par exemple –, en dehors des lieux du travail, représenterait le moment idéal pour de telles présentations. Profitez-en pour poser des questions aux membres de votre équipe : à quoi carbure chacun d’entre eux, sur les plans personnel et professionnel? Allez confirmer vos intuitions et conservez ces réponses; elles se révéleront fort utiles lorsque viendra le temps pour vous de reconnaître la contribution de chaque employé.

Savoir écouter

Bon nombre de chefs d’équipe et de gestionnaires commencent la semaine avec une réunion de breffage (communément appelé briefing) : ils attribuent les tâches, précisent les échéanciers et font état de l’avancement des dossiers. Ils demandent parfois de la rétroaction, mais ils se trouvent alors surtout dans un mode d’expression de leurs attentes et non dans une véritable écoute. Préoccupés d’abord par l’efficacité de leurs équipes et par la clarté de leurs propos, ils sont expéditifs et leur posture n’invite pas au dialogue. La qualité d’interaction en souffre forcément, ce type de comportement se voulant très éloigné de l’esprit de corps et, on s’en doute, l’influence étant alors à l’avenant. Cela laisse ainsi aux employés l’impression qu’ils ont très peu de choses à dire et qu’ils doivent obéir. Bien entendu, ils n’ont à ce moment-là pas le sentiment que leur patron fait partie de leur équipe.

Même si ces séances sont souvent incontournables, efforcez-vous de ne pas «mitrailler» votre équipe avec trop d’informations à la fois. Rappelez-vous que même si vous devez d’abord engager l’action, voire mobiliser les gens, il vous faut faire attention à votre langage non verbal. Vos équipes devraient sentir que vous êtes vous-même engagé dans l’action et ouvert à l’échange.

Parler au «nous»!

Spontanément et naturellement, quand on vous demande votre opinion sur une situation au travail, vous avez tendance à répondre «je pense que […]». Maintenant, quand cela concerne votre équipe, pensez à parler au «nous» : «Nous sommes fiers de vous présenter […]»; «nous avons réalisé […]». C’est en parlant au nom de tous que l’équipe au grand complet se sentira impliquée dans l’aventure.

Connaître la réputation de l’équipe

En reconnaissant l’apport de chaque membre de votre brigade, en les écoutant et en vous exprimant au nom du collectif, vous devenez le promoteur de vos coéquipiers auprès des personnes influentes. Toutefois, pour ce que cela  s’avère vraiment efficace, vous devez connaître la réputation dont jouit votre équipe et, au besoin, cerner ce qui lui cause ombrage. La question à vous poser n’est pas la plus facile qui soit : «Quelle est vraiment la réputation de mon équipe?»

Les réponses que vous obtiendrez vous paraîtront peut-être injustes et difficiles à accepter, mais une fois cet exercice terminé, vous y verrez plus clair : vous saurez précisément quels sont les points forts qui vous caractérisent en tant qu’équipe et que vous devez absolument conserver, et surtout quelles sont les pistes d’amélioration à emprunter.

Une fois cette étape réussie, tous les membres de l’équipe, y compris son  «capitaine», pourront en bénéficier et… briller davantage!