L'État hébreu possède un dynamisme entrepreneurial dont on doit s'inspirer!

Pour une troisième année consécutive, des étudiants de HEC Montréal ont participé au Campus Israël, une expérience riche en enseignements et en découvertes, aussi bien sur le plan humain qu’entrepreneurial. 

Depuis trois ans, des étudiants de HEC Montréal s’envolent vers Israël pour un voyage de deux semaines, durant lequel ils sont amenés à stimuler leur fibre entrepreneuriale. Ce séjour est précédé d’une semaine préparatoire à Montréal. Pourquoi Israël? Tout d’abord, parce que ce pays a beaucoup en commun avec le Québec d’un point de vue démographique. Effectivement, sa population est d’environ 8 millions d’habitants, tout comme celle de la Belle Province et son PIB (237 milliards $) est également comparable à celui du Québec (231 milliards $).

Cependant, ce qui fait véritablement l’attrait d’Israël est son écosystème entrepreneurial. En effet, l’entrepreneuriat fait véritablement partie de l’ADN de ses habitants. Surnommé la « nation start-up » d’après l’ouvrage des auteurs Dan Senor et Saul Singer sur le « miracle économique israélien », véritable bible des entrepreneurs de ce pays, Israël compte plus de 3 800 start-ups et consacre plus de 6 % de son PIB à la recherche et au développement1. On y trouve aussi cinq universités, deux centres de recherche prestigieux et 24 collèges technologiques.

Avec sa « Silicon Wadi », les nouvelles technologies ne sont pas en reste, et des géants tels que Google, Apple, Intel et Microsoft se sont installés dans les principales villes du pays. Autant de bonnes raisons pour les étudiants de HEC Montréal de s’immerger dans cet environnement propice à l’entrepreneuriat.

Prendre des risques 

Durant leur séjour, les participants ont partagé leur temps entre des visites culturelles (Jérusalem, Tel-Aviv, Nazareth, la mer Morte, etc.), une tournée d’entreprises et de start-ups, mais également des formations dispensées en collaboration avec des professeurs du College of Management Academic Studies. « Ce sont des ateliers courts, interactifs et dynamiques. Les étudiants sont aussi amenés à développer leur propre projet d’entreprise, à travailler sur leur idée et à définir une clientèle-type », explique Marie-Claude Lacerte, coordonnatrice du Campus Israël et chargée de projets à l’Institut d'entrepreneuriat Banque Nationale-HEC Montréal.

Des visites inspirantes ont été effectuées notamment dans les locaux de l’incubateur d’HP (logiciels), de Mobileye (système de détection intelligent), d'OrCam (technologie de vision artificielle), de MyHeritage (arbre généalogique), et de Faran (cosmétiques), pour ne nommer que celles-là. « Le but de ce campus est de sensibiliser les étudiants au démarrage d’entreprise, d’ajouter une corde à leur arc, mais aussi de leur faire vivre une expérience humaine marquante. Israël a un système entrepreneurial unique. Il y a quelque chose de stimulant et de motivant à se plonger dans cet environnement », précise Marie-Claude Lacerte.

Amandine Allain, étudiante de HEC Montréal en administration des affaires qui a participé au campus en juin dernier, souligne pour sa part qu’elle a été frappée par la capacité des entrepreneurs israéliens à prendre des risques. « Les gens n’ont pas peur de se lancer, ce sont des fonceurs. À 25 ans, les jeunes ont déjà fondé trois start-ups! Comparativement à eux, au Québec nous sommes très frileux… », dit-elle. Même son de cloche du côté de Christophe Grimard, un autre participant du campus de 2016. « La volonté d’entreprendre et d’innover est très forte. Créer une entreprise est littéralement ancré dans les mentalités », assure-t-il.

Le service militaire étant obligatoire avant d’entrer à l’université – trois ans pour les hommes et deux ans pour les femmes – les jeunes Israéliens en reviennent souvent avec l’envie de prendre des initiatives et de tenter l’aventure entrepreneuriale. Dans l’armée, les jeunes développent aussi un solide réseau de contacts. « On a l’impression que rien n’est impossible. Ce séjour m’a ouvert l’esprit et aidé à prendre conscience des occasions qui se présentent », dit Amandine Allain. Christophe Grimard abonde dans le même sens. « Campus Israël m’a permis de sortir de ma zone de confort et d’élargir mes perspectives. Les cours et les ateliers sont interactifs et dynamiques, et discuter d’entrepreneuriat avec des gens de notre âge favorise la confrontation d’idées », dit-il.

Autre fait notable selon les étudiants : en Israël, les entrepreneurs ont d’emblée une vision internationale des affaires, une nécessité pour ne pas être confiné sur leur territoire. Une expérience riche dont ils ont tiré des leçons qu’ils comptent bien appliquer au Québec.


Note

1. Sur le dynamisme des Start-ups israéliennes, lire notre article « La stratégie de l'évitement ».