Voilà le constat surprenant qu'établissait Indra Nooyi, la tête dirigeante de l'empire PepsiCo, lors d'une récente entrevue.

La PDG, originaire de Chennai (Madras), en Inde, aurait certes pu soulever bien des points à surveiller pour l'entreprise basée à Purchase, dans l'état de New-York. Malgré une très bonne année 2014, PepsiCo ayant généré des revenus de 66,7 milliards de dollars et des profits de 10,3 milliards de dollars, Indra Nooyi a tôt fait de signaler le climat politique et économique en Russie et en Chine, la force du dollar de l'Oncle Sam ou la volatilité de l'or noir comme menaces potentielles à garder du coin de l'oeil.


LIRE AUSSI: Que mettrons-nous dans notre assiette en 2016 ?


Toutefois, c'est davantage à propos des comportements nutritionnels des membres de la génération Y (Millenials, en anglais), cette génération dont les membres sont nés, grosso modo, entre le début de la décennie 1980 et le début du nouveau millénaire, qu'Indra Nooyi s'interroge. À l'esprit de la dirigeante, les choix faits par les Y sont, et demeurent, déroutants. Historiquement, relatait la présidente, tel que rapporté par Fortune, PepsiCo classait ses offres alimentaires en trois "paniers" bien distincts: les produits good for you (à forte valeur nutritionnelle), better for you (faibles en calories et en gras) et fun for you (les produits traditionnels de PepsiCo, à savoir les boissons gazeuses et les croustilles).

Néanmoins, le constat effectué par Indra Nooyi semble faire en sorte que ces catégories alimentaires sont en voie de devenir obsolètes:

"If you'd asked me a few years ago, it was about things like [diet drinks], (...) Now they view real sugar as good for you. They're willing to go to organics even if they have high sugar, high salt and high fat. It's a challenge.'' 

Le défi se situe en effet à cet égard! Comment être en mesure de bien cerner les goûts et besoins des consommateurs actuels, tout en continuant à générer des revenus et des profits pour les actionnaires? D'une part, affirme Indra Nooyi, peut-être le temps est-il venu de revoir la manière de "classer" les produits de l'entreprise, et d'ainsi mieux adapter ces derniers aux goûts des consommateurs.  La présidente préfère désormais positionner les produits en termes de filières (Indra Nooyi parle de "corridors" en anglais), à savoir les fruits et légumes, les produits protéinés, les produits à base de grains et céréales, et les produits riches en hydrates de carbone. D'autre part, PepsiCo, en sa qualité de conglomérat, continuera à offrir une variété de produits, aux qualités nutritionnelles tout aussi variées. Mais l'entreprise était fière d'annoncer que les montants tirés de la vente de boissons gazeuses avaient constitué moins de 25% de ses revenus en 2014. C'est un signe que les temps changent, que les consommateurs demandent plus de variété et de valeur nutritive, et que les entreprises de l'agroalimentaire répondent à cette demande!