Parmi les savoir-être recherchés sur le marché du travail, l’adaptabilité est assurément sur le podium. Le personnel tout comme les gestionnaires ont un rôle dans son développement. Voici quelques conseils pour renforcer cette capacité. 

Imprévus, nouveaux processus, mises à pied, substitution d’équipe… le milieu professionnel est un flot de modulations quotidiennes. C’est ici que la faculté de s’adapter à toutes sortes de situations et d’évoluer en fonction des contextes, événements et besoins prend tout son sens. 

Savoir travailler dans l’incertitude, la complexité et l’innovation dans le monde rapide d’aujourd’hui est certes un atout majeur. Au-delà de gérer son stress, de faire preuve d’ouverture, d’aborder les défis positivement, il importe de prendre du recul et de se rassurer : même si l’adaptabilité n’est pas innée chez vous, vous pouvez la développer.    

1. Se servir de son bagage

«Cette capacité à encaisser le choc et à trouver des moyens pour faire face aux turbulences est unique à tout un chacun», souligne Dominic Gagnon, chargé de cours au MBA de HEC Montréal et consultant en psychologie industrielle et organisationnelle pour M2D Leadership. «Tout le monde a ses forces par rapport à ses expériences passées. Il faut donc repérer, avec ce qu’on a comme bagage, comment devenir apte à affronter les nouveautés qui se présentent.»

Dans ce vécu, les succès et les échecs viennent influencer le rapport aux changements. En fait, il est primordial de prendre conscience de ses forces et faiblesses puisqu’une bonne connaissance de ses limites est un réel avantage pour approcher tout bouleversement. 

2. Déterminer les besoins et créer un plan d’action

Pour s’adapter à un changement, il convient de clarifier les demandes par rapport à celui-ci. Qu’attend-on de moi? En combien de temps? Dois-je aller chercher plus d’information ou acquérir des connaissances particulières? Puis-je solliciter de l’aide? Cette évaluation permettra de ne pas voir la nouveauté comme une montagne et d’ainsi établir un plan.     

«En général, il y a 2 ancrages principaux : ma perception du changement et mes besoins d’ajustement en ce qui a trait aux ressources et compétences nécessaires, indique Dominic Gagnon. On peut alors concevoir un plan d’action précis : je veux travailler, par exemple, sur 3 axes en 3 mois, voici mes objectifs et comment je mesurerai leur progression. On se crée ainsi une base pour pallier les lacunes, se responsabiliser et s’outiller davantage pour renforcer l’adaptabilité.»

3. Aller chercher les compétences et le soutien requis

Il est maintenant temps de réaliser ce plan, qu’il s’agisse de suivre une formation, d’écouter des balados, de lire des ouvrages ou de s’entraîner à relever de nouveaux défis pour sortir de sa zone de confort. Un élément clé consiste à ne pas hésiter à demander du soutien ou des conseils à son entourage.

«Il ne faut jamais sous-estimer à quel point d’avoir des gens dans notre famille ou notre cercle amical, des collègues sur qui compter, avec qui parler de nos difficultés facilite notre adaptabilité et nous donne de l’énergie en nous rappelant, notamment, nos réussites, exprime Dominic Gagnon. Désormais complexes, les changements organisationnels mobilisent plusieurs champs d’expertise. Parfois, c’est aussi de voir ce que je suis capable d’effectuer et qui peut m’épauler pour qu’ensemble on soit en mesure d’y faire face.»

4. S’assurer d’une communication bidirectionnelle avec sa ou son gestionnaire

Cet accompagnement est également précieux de la part des gestionnaires, qui doivent aussi faire preuve d’adaptabilité. «La ou le leader est souvent impliqué dans les besoins d’adaptation du début à la fin, affirme Dominic Gagnon. Poser des questions au niveau hiérarchique supérieur, clarifier les exigences, transmettre l’information à son équipe pour mieux la guider, ouvrir ainsi une communication bidirectionnelle en permettant aux membres de questionner et commenter à leur tour, cela fait partie de ses responsabilités. Le personnel est plus en confiance de s’adapter quand il est au fait de la légitimité du changement demandé, des attentes et prochaines étapes, qu’il se sent écouté et valorisé.» 

5. Redéfinir les besoins et ajuster son plan

Le plan d’action doit toujours être en mouvance et évoluer. Savoir le (et se) remettre en question, revenir aux besoins et objectifs, se faire guider par son ou sa gestionnaire et ses collègues sont des étapes essentielles et constantes pour s’adapter.