Fine observatrice du monde du travail, particulièrement en matière de créativité, de leadership et d’innovation managériale, Marine Agogué braque les projecteurs sur trois tendances destinées à soutenir les défis organisationnels en 2024 : l’authenticité, le contexte et l’oser-faire. La professeure agrégée à HEC Montréal, titulaire d’une maîtrise en génie et d’un doctorat en sciences de la gestion, nous explique pourquoi.

L’authenticité : les racines

Marine Agogué souligne que si la question de l’authenticité n’est pas nouvelle, les gestionnaires gagnent à préserver et promouvoir le caractère sincère de leurs communications. «On dit souvent que l’on gère et que l’on dirige comme nous sommes.» Dans cette perspective, en dépit des transformations, des crises et des bouleversements de la société, l’authenticité rappelle que le management débute d’abord par les valeurs et la personnalité des dirigeants.

Le contexte : la vision

Dans cette foulée, le contexte entre en scène : «Être gestionnaire au Québec, en 2024, implique de bien comprendre la conjoncture décisionnelle, et ce, de façon globale. Pensons à la crise climatique ou encore aux enjeux de diversité et d’inclusion», illustre l’experte.

Pour Marine Agogué, ces réalités se répercutent dans la gestion quotidienne et dans la manière d’arbitrer ou de prendre certaines décisions. Elle précise que la vision et les choix stratégiques des organisations sont teintés par le contexte, y compris sur le plan des préoccupations citoyennes, des modes de consommation, de la sélection des fournisseurs ou de l’adoption de certains processus.

L’oser-faire : l’évolution

Sachant que les contextes précités sont en constant changement, l’adaptabilité et la résilience doivent fleurir dans l’oser-faire. «Nous parlons souvent du savoir, du savoir-faire et du savoir-être, mais je crois que l’oser-faire insuffle une précieuse créativité dans la manière d’aborder et de gérer des projets», explique Marine Agogué.

Selon la professeure, le télétravail et la pénurie de main-d’œuvre amènent les gestionnaires à revoir la nature des échanges entre collaborateurs. «Les gestionnaires gagnent à être plus créatifs dans leurs pratiques et processus.»

Se questionner et prendre du recul pour résoudre avec un regard neuf certains enjeux constitue une approche créative. «À titre d’exemple, on entend souvent que le télétravail force les gestionnaires à contrôler différemment le travail. Or, une fois dit, comment y arriver?»

D’où cette nécessité, «d’innover et de repenser les pratiques.» Elle rappelle que ces tendances sont en accélération, tout comme les attentes des employés et des employeurs. «Les gestionnaires doivent donc interroger leurs pratiques.» 

Pièges à éviter

Marine Agogué croit que certaines approches de régie des employés baissent en pertinence, citant le contrôle des heures. À son avis, les organisations gagneront à repenser le «contrat social» pour que les gestionnaires puissent planifier, orchestrer et valider autrement l’exercice des équipes.

Elle observe que plusieurs employés sont en quête de sens. Et qu’à cet égard, les «formes de hiérarchie descendantes fonctionnent de moins en moins. Les organisations sont des milieux de vie. Et les employés choisissent leur milieu de vie.»

Le témoignage de Marine Piedoue : «Une expérience transformatrice»

Nouvellement gestionnaire au sein d’une équipe de designers UX et UI chez Maltem, Marine Piedoue a rapidement réalisé avoir «besoin de bases pour à la fois privilégier la proximité avec mon équipe et agir comme porte-parole de la direction.»

La route vers HEC Montréal s’est ainsi logiquement tracée. Résultat? «Mon inscription aux quatre journées de L’essentiel en management a chamboulé mes perceptions quant à mon rôle de gestionnaire. J’ai pu éclaircir ma vision du métier pour l’arrimer au contexte d’une société en pleine évolution.» 

Avec Marine Agogué comme enseignante, la journée consacrée à la gestion des idées et des équipes a été l’occasion d’aborder des apprentissages ponctués d’expériences pratiques pour gérer la créativité et mettre en place des approches inspirantes et innovantes.

Marine Piedoue voit l’échange avec ses pairs comme un maillon déterminant dans son parcours d'apprentissage. «J’ai réalisé que j’étais curieuse, prête à me questionner plus largement. J’en suis ressortie avec une nouvelle palette de couleurs pour trouver ma propre voie.»

Pour Marine Piedoue, les entreprises doivent être «dirigées par la tête et le cœur.» À ce chapitre, cette formation l’aura comblée d’outils. «L’atmosphère est professionnelle et bienveillante. Les études de cas et les exercices sont pertinents et surtout, les formateurs partagent leurs connaissances. Sans porter de jugements.»

 

Pour aller plus loin

 

Inscriptions ouvertes pour 2024

Avec d’autres spécialistes, Marine Agogué accueillera des cohortes de gestionnaires en 2024 dans le cadre de deux formations, offertes à l’École des dirigeants :

L’essentiel en management

L’art du brainstorming : générez les meilleures idées

Marine Agogué est responsable de la formation L’essentiel en management à L’École des dirigeants HEC Montréal, formatrice et coresponsable du programme de l’École des dirigeants des Premières Nations. Elle est également directrice scientifique du Centre Pierre-Péladeau.