L'expression parle d'elle-même! Le plafond de verre (glass ceiling) désigne, de manière imagée, les nombreux obstacles qui se dressent sur le parcours professionnel des femmes, en route vers les postes de pouvoir au sein des entreprises et organisations.

Les deux pieds en plein 21e siècle, alors que l'égalité entre les sexes est une chose théoriquement acquise en Occident, force est de reconnaître que ce plafond de verre demeure toujours une réalité. De fait, nombre de femmes sont toujours « bloquées » dans leur ascension vers les sommets de la hiérarchie. Faut-il y voir nécessairement de la mauvaise volonté ou un excès de conservatisme de la part des dirigeants d'entreprise? Pas nécessairement! Certes, les pratiques discriminatoires existent toujours, mais l'évolution sociale et légale rend ces dernières de moins en moins tolérées et passées sous silence.


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Certains autres facteurs, ceux-ci plus en lien avec les stéréotypes ou les normes, sont également évoqués pour expliquer le phénomène: l'attrait moins grand des femmes pour les inévitables luttes de pouvoir menant au pinacle des organisations, par exemple. On pourrait également signaler la maternité, qui fait en sorte d'éloigner durant quelques mois les femmes du théâtre organisationnel et de ralentir leur progression professionnelle. Quoi qu'il en soit, les choses évoluent petit à petit, mais beaucoup de travail reste à abattre afin de faire voler en éclat le plafond de verre.

D'une perspective étatique, le Canada fait relativement bien les choses, comme le montre le glass-ceiling index 2014 du magazine britannique The Economist. Évidemment, pas de surprise là, les pays scandinaves occupent encore le haut de ce palmarès. Au pays, dans bien des écoles de commerce et des facultés de sciences administratives, les femmes constituent désornais souvent la majorité de la clientèle étudiante. Mais encore là, un certain clivage semble s'établir. Comme le signalait Dana Ades-Landy, présidente de l'Association des femmes en finance du Québec dans un récent article de La Presse Affaires, « Il y a environ la moitié de femmes dans les baccalauréats en administration des affaires, mais dans la spécialité finance, le pourcentage chute à moins de 30%: c'est encore peu ».Quand on sait à quel point les financiers ont un poids important à la tête des entreprises et des organisations... Comment remédier à la chose?


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L'AFFQ y va d'une initiative fort intéressante et cherchera prochainement à mettre les pieds dans nos polyvalentes, nos écoles secondaires et nos collèges, afin de discuter avec les adolescentes des différentes possibilités de carrière qui peuvent s'offrir à elles dans le monde de la finance. À n'en point douter, la présence de ces modèles féminins ne pourra qu'aider, on l'espère, les femmes à prendre leur juste place dans les hautes sphères de nos entreprises et organisations. Parce qu'in fine, comme le soulignait la professeure Isabelle Fortier dans nos pages (lire « Les femmes et le leadership », Gestion, automne 2008), « Les femmes ont droit à une participation pleine et entière, et la société [tout comme nos sociétés!] a besoin du principe féminin pour équilibre et compléter le principe masculin, »