Elles sont de plus nombreuse à y siéger.

Un vent de changement soufflerait-il sur le très conservateur monde des affaires? À en juger par le rapport publié par la firme Heidricks & Struggles et intitulé Four Boardroom Trends To Watch, les choses changent petit à petit à la tête des grandes entreprises américaines. On ne parle certes pas encore d’un ouragan, mais plutôt d’une brise qui tend à prendre une certaine vigueur et qui transporte du coup de vivifiants effluves de diversité au sein des géants du Fortune 500. Un vent de fraîcheur, quoi!


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Petit à petit...

Les données recueillies par la firme de Chicago ne trompent pas. Même si, en absolu, le nombre d’hommes au sein des conseils d’administration des entreprises du Fortune 500 continue d’être prépondérant, l’accession des femmes à ces mêmes conseils d’administration s’accélère. De fait, pour l’année 2014, sur les 339 postes à pourvoir au sein des conseils d’administration de ces entreprises, 99 l’ont été par des femmes, soit 29 %. Il s’agit là d’un accroissement significatif, puisque ce même pourcentage s’élevait à 18 % en 2009. La tendance est à ce point importante que Heidricks & Struggles y va même d’une prédiction : en 2024, 50 % des nouveaux sièges aux CA seront occupés par des femmes.

Mais la diversité, ce n’est pas seulement celle des genres, mais également celle des cultures. Toutefois, à cet égard, les statistiques présentées par Heidricks & Struggles sont moins concluantes. Toujours au chapitre des nouvelles nominations au sein des conseils d’administration des entreprises du Fortune 500, les individus d’origine hispanique n’ont constitué que 5 % des nouvelles têtes, alors que ceux d’origine afro-américaine et asiatique représentaient respectivement 8,3 % et 5,3 % des nouveaux venus dans les CA. Dans tous ces cas, les hausses depuis 2009 sont minimes.

« Rome ne s’est pas faite en un jour », nous rappelle avec sagesse le proverbe. Peu à peu, l’idée d’une plus grande diversité et d’une meilleure représentativité semble prendre racine à l’esprit des dirigeants des grandes entreprises. Ne serait-ce que pour mieux refléter les réalités sociales et démographiques des marchés dans lesquels elles évoluent, mais également parce qu’au final, une telle diversité peut se révéler payante!

Une présence féminine qui ajoute de la valeur!

Comme le rapporte à ce sujet Jena McGregor sur le site Internet du Washington Post (lire son article « More women at the top, higher returns »), une récente étude menée à grande échelle par le Crédit Suisse a en effet établi un lien incontestable entre la présence des femmes dans les conseils d’administration et la performance, notamment financière, des entreprises à l’intérieur desquelles elles œuvrent. Une autre étude a également établi que dans le cas d’un processus de fusion ou d’acquisition d’une entreprise, la présence d’une femme au CA pouvait faire baisser le coût d’achat de l’entreprise visée de plus de 15 % (lire « More women on boards, cheaper mergers », toujours de la plume de Jena McGregor).

Mention d’honneur à l’entreprise Hewlett-Packard qui, en termes de diversité, prêche résolument par l’exemple. Dans un communiqué publié la semaine dernière, l’entreprise de Palo Alto (Californie), qui scindera ses activités d’ici la fin de la présente année, a décidé de nommer plusieurs femmes et Afro-Américains au sein des conseils d’administration des nouvelles entités. Tant HP Inc. (imprimantes et matériel informatique divers) que Hewlett Packard Enterprise (services informatiques) intègreront donc à leur future structure de gouvernance respective quatre femmes et deux Afro-Américains, et la destinée de chacune des deux entreprises sera menée par une femme. Une initiative qui, bien qu’établissant un équilibre qui devrait être pour toutes les entreprises, ne manque pas d’audace par son ampleur et sa portée.