Le G7, est-ce seulement un événement politique? On a parfois l’impression que les réunions des dirigeants des grandes puissances sont déconnectées des préoccupations de la société civile. Pourtant, les entrepreneurs et les dirigeants d’affaires devraient s’en préoccuper, et participer à la discussion.

Le 8 et 9 juin, les projecteurs se sont braqués sur Charlevoix, au Québec, pour le sommet du G7, réunissant les leaders mondiaux du Canada, des États-Unis, de la France, de la Grande-Bretagne, de l'Italie, de l'Allemagne et du Japon. Mais il s’agit de plus que d’un évènement de deux jours.

Pendant plus d’un an, le représentant personnel du premier ministre (qu’on nomme le sherpa) Peter M. Boehm, a multiplié les rencontres afin de recueillir l’avis des Canadiens sur les grands thèmes inscrits à l’agenda du sommet du G7. « Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, avait émis le souhait de consulter davantage la société civile durant les mois précédents le sommet du G7. C’est ce que nous avons fait » a affirmé Peter M. Boehm, sous-ministre pour le sommet du G7 et représentant personnel du premier ministre.

Invitée à cette occasion, Geneviève Bégin, entrepreneure et fondatrice de PopupCamp, une halte-garderie qui offre aux organisateurs d’événements de prendre en charge les enfants sur les lieux de leurs activités, a senti le besoin de s’investir dans ces discussions afin de pallier le manque de diversité. « On manque de femmes et de jeunes. Pour moi, c’est important que l’entrepreneuriat féminin soit stimulé, qu’on parle davantage d’empowerment».

Si la jeune entrepreneure a trouvé la conversation plus conventionnelle que lors de sa participation au dernier sommet du G20 qui a eu lieu à Beijing, en Chine, c’était important, pour elle, de s’impliquer. « Les enjeux ne sont pas les mêmes. Lors du G20, je faisais partie d’une délégation canadienne de jeunes entrepreneurs qui était sur place. C’était très fort comme moment, celui de partager une vision commune. C’est également une formidable occasion de réseautage, d’engager la conversation avec de futurs collaborateurs potentiels », affirme l’entrepreneure.

Émilie Nollet, cofondratice d’ÉAU, qui développe des fermes aquaponiques, abonde dans ce sens. La jeune femme, avait aussi pris part au sommet du G20 de l'Alliance des jeunes entrepreneurs de Beijing en 2016. Elle reconnaît tous les bénéfices qu’elle a pu tirer de cette participation : «Rencontrer de jeunes entrepreneurs des 20 pays participants, nous a permis de comprendre quelles étaient nos barrières communes, mais aussi quelles étaient nos priorités. Ainsi, nous avons pu mettre à l’avant-plan la nécessité de créer un visa réservé pour les jeunes entrepreneurs, afin de faciliter l’expansion de nos entreprises au niveau international ».

Mais si le G7 paraît plus conventionnel que le G20, il n’en est pas moins intéressant de suivre son déroulé. « C’est l’occasion d’y faire une veille stratégique, de savoir ce que pense chacun des gouvernements présents par rapport aux thèmes inscrits à l’agenda » dit Winston Chan, entrepreneur et Sherpa délégué pour la délégation canadienne lors du Sommet de l’Alliance des jeunes entrepreneurs du G20 en 2016.

Lors de son allocution à HEC Montréal au printemps 2018, Peter M. Boehm en a profité pour rappeler l’importance que revêt la présidence canadienne de ce sommet. « En plus des thèmes plus traditionnels comme la sécurité, la politique extérieure ou les enjeux économiques, le premier ministre Justin Trudeau en a ajouté d’autres à l’agenda, comme le combat contre le réchauffement climatique, la place accordée aux femmes, le fait que la croissance économique puisse profiter à tout le monde et enfin, la question des emplois d’avenir. »