L'industrie du transport maritime prend l'eau!
2016-10-26
French
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2023-10-02
L'industrie du transport maritime prend l'eau!
Les grands armateurs affrontent l'une des pires tempêtes de l'histoire du domaine d'affaire!
Malgré la mondialisation, malgré l'accroissement du commerce international et la multiplication des échanges entre les pays et les continents, l'industrie du transport maritime connaît des moments extrêmement difficiles en cette année 2016. Comme le signalait le magazine The Economist en septembre dernier (lire « Profits overboard »), onze des douze plus gros armateurs de la planète ont affiché des pertes financières au bilan du dernier semestre. L'armateur coréen Hanjin Shipping, quant à lui, s'est placé à l'abri de ses créanciers le 31 août dernier, et certains en seraient également réduits à envisager la même solution, tant les choses vont mal...
Écueils à l'horizon!
Deux éléments principaux auraient, au cours des dernières années, contribué à fragiliser une industrie qui semblait pourtant avoir le vent dans les voiles. Premier élément, propre à l'environnement macroéconomique : la lente reprise économique, après la crise financière de 2008-2009. Pour un grand nombre d'économies développées, la croissance économique ne connaît pas la vigueur espérée, avec pour conséquence un ralentissement dans les échanges commerciaux à l'échelle planétaire. Autre impact découlant du dernier fait, les grandes entreprises oeuvrant sur la scène planétaire ont eu tendance, au cours des dernières années, à rapprocher leurs usines de production des marchés convoités et exploités, tout cela afin de réduire davantage leurs coûts. Moins besoin, donc, de faire transporter les marchandises par porte-conteneur sur les sept mers... Deuxième élément à pointer du doigt, et celui-là propre au domaine d'affaires : la surcapacité. Le nombre de navires est tel à l'heure actuelle que le coût pour le transport des conteneurs s'est littéralement effondré. The Economist mentionne, à l'appui de cette affirmation, que le prix pour l'acheminement d'un conteneur entre la Chine et l'Europe a été réduit de moitié, et ce depuis 2014 seulement. Ceci explique cela...
Délicates manoeuvres
Dès lors, une foule de solutions sont envisagées par les gros joueurs de l'industrie afin d'espérer passer à travers la tempête. Outre le recours à la faillite, certains armateurs en sont tout simplement venus à une surprenante et radicale solution : envoyer une partie de leur flotte à la ferraille, de manière à réduire leurs coûts et, qui sait, peut-être aussi récupérer quelques dollars du métal ainsi vendu!
Autre solution, impensable il y a quelques années seulement : s'allier! De fait, les deux plus grands armateurs, A.P. Moller-Maersk Group ( Mærsk, pour les intimes) et Mediterranean Shipping Company (MSC) ont récemment forgé une alliance afin d'optimiser l'espace vacant sur les vaisseaux de l'un ou de l'autre. Une autre optimisation possible, et même déjà implantée pour certains, consiste à mettre à flot moins de navires, mais de capacité supérieure. Comme nous le signalions dans un article publié récemment sur l'élargissement du canal de Panama, les tout derniers porte-conteneurs, de classe Triple E, peuvent atteindre une longueur de 400 mètres et une largeur de 60 mètres, et embarquer environ 20 000 conteneurs. De véritables titans des mers!
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Toutefois, fait valoir The Economist, l'industrie devra sans doute faire son mea culpa, en lien avec son incapacité, ou son absence de volonté c'est selon, à s'engager résolument dans la voie du numérique et des mégadonnées. Alors que les acteurs du domaine du transport aérien produisent quotidiennement des téraoctets de données pouvant par la suite servir à optimiser leurs opérations, les navires actuels accusent un énorme retard à ce propos. Les analystes du domaine maritime estiment qu'il y aurait là des économies substantielles à réaliser. Par exemple, une meilleure coordination entre les navires et les installations portuaires pourrait générer des réductions de coûts de l'ordre de 30 % pour cette seule portion des opérations!
Un grand coup de barre est donc à prévoir, et ce plus tôt que tard, afin d'éviter le naufrage pour bons nombre des grands joueurs du transport maritime!