Quel outil ont en commun un entrepreneur qui vient de lancer sa start-up et un chargé de projets employé d’une grosse firme canadienne quand il est question de prendre des décisions ? Le fameux business case.

Le business case, ou étude d’opportunités en français, est un outil qui, comme son nom l’indique, va permettre d’analyser les opportunités et la faisabilité d’un projet. Il va servir à justifier le choix de réaliser ou non ce projet, et ce, quelle que soit la nature de ce dernier. « Nous utilisons cet outil pour chacun des projets qui nous sont soumis à la mine. Il peut s’agir de projets de rénovation des infrastructures et des bâtiments, de projets en santé/sécurité, ou encore de projets en amélioration des procédés » explique Rodrigo Naranjo, chargé de projets chez la firme de génie-conseil TetraTech.

De façon schématique, le business case répond à 4 questions principales :

Quoi ?

Il s’agit dans cette partie de décrire brièvement le projet, de préciser à quel secteur d’activités de l’entreprise il se rapporte.

Pourquoi ?

Ici, il est question des bénéfices et/ou des avantages qui sont susceptibles de se produire si ce projet est validé. Quel serait son retour sur investissement ? « L’un de nos derniers projets concernait la mise en place d’un nouvel équipement permettant de changer la courroie de l’un des convoyeurs de la mine. Un des avantages substantiels était qu’il permettait que cette courroie soit changée en 3 jours contre 10 jusqu’alors. Cela nous faisait gagner une semaine de production par année durant la période de vie utile de l’équipement » témoigne Rodrigo Naranjo.

Mais attention de ne pas se focaliser uniquement sur l’aspect monétaire ou quantitatif des potentiels bénéfices du projet, tient à préciser Stéphanie Airaud, conseillère aux entreprises à PME MTL Centre Ouest. « Aujourd’hui, une entreprise a tout intérêt à regarder autant du côté des profits qu’elle peut espérer tirer de ce projet, que des impacts qu’il pourrait avoir concernant ses ressources humaines. Si ces derniers sont bons, l’entreprise pourra tout autant capitaliser sur eux» souligne-t-elle.

Formation de l'École des dirigeants «Bâtir un business cas»

 

Qui ?

Le business case doit indiquer chacune des personnes impliquées par ce projet. Cela inclut aussi bien les ressources internes de l’entreprise qui seront mobilisées, mais également les prestataires extérieurs éventuels. « Il ne faut pas oublier d’y intégrer les personnes sur le terrain, celles responsables des opérations » complète Stéphanie Airaud.

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Combien ?

Le dernier point, mais pas des moindres, concerne l’estimation des coûts entraînés par ce projet et les bénéfices qu’il est susceptible d’entraîner. « En phase de préfaisabilité, nous ajoutons une marge de plus ou moins 15 %. Si le projet est accepté par la direction et passe en phase de faisabilité, alors nous ajusterons les coûts sur le prochain business case » indique Rodrigo Naranjo.

Et après ?

Une fois le business case rédigé, il sera généralement soumis à l’approbation de la direction de l’entreprise. Si, à la lumière de ce document, celle-ci donne son aval, cela se traduira en plans d’action permettant de l’exécuter.

En résumant de façon synthétique les avantages et les inconvénients que représente un potentiel nouveau projet, en en soulignant ses bénéfices mais aussi ses risques éventuels, la direction de l’entreprise est donc à même de pouvoir prendre une décision éclairée. En ayant recours à cet outil, elle s’assure ainsi que le jeu en vaut la chandelle.