Suivez le guide et atteignez votre objectif, celui d'être gestionnaire.

Vous faites très bien votre travail. C’est un bon début, mais ça ne suffit pas toujours pour vous qualifier pour une promotion. Comment mettre toutes les chances de son côté pour devenir gestionnaire? Conseils d’experts et témoignages.

Après un baccalauréat en danse et un bref passage comme enseignante en arts, Nathalie Maillé a été embauchée par le Conseil des arts de Montréal pour remplacer une agente de développement en congé de maternité. Puis, elle a gravi lentement les échelons, en occupant divers postes de gestion, jusqu’à devenir directrice générale 15 ans après son entrée dans l’organisme.

Devenir gestionnaire ne se fait pas du jour au lendemain. « Habituellement, il faut quelques années d’expérience comme professionnel avant d’espérer décrocher un poste de gestion de premier niveau», observe Michel Lemay, directeur Promotion des programmes d’études et recrutement étudiant à HEC Montréal. D’ailleurs, seulement 5 % des bacheliers en administration obtiennent un poste de direction dès leur sortie de l’université. «Et ils sont responsables de très petites équipes», précise-t-il. Nathalie Maillé, pour sa part, a mis 5 ans avant d’obtenir un premier poste de gestionnaire. Un parcours typique.

Réfléchir à ce qu’on veut et à ce qu’on est

Pour commencer, il faut se demander pourquoi on aspire à des fonctions de gestion. « Si c’est principalement pour la hausse de salaire, ce n’est pas une bonne raison, estime Lyne Talbot, coach de gestion pour dirigeants. Vous risquez de ne pas vous plaire dans ce nouveau rôle. Sans compter que vous ne livrerez peut-être pas la performance attendue.» Car être gestionnaire, c’est communiquer, motiver, créer des liens, prendre des décisions complexes, gérer des personnalités difficiles, avoir le courage d’agir, etc.

Pour Nathalie Maillé, un bon gestionnaire s’apparente à un coach. « Il n’a pas besoin d’être toujours à l’avant-plan. Il se met à l’arrière du banc pour identifier les talents, mettre les bonnes personnes aux bonnes places, les faire travailler ensemble, les motiver.»

Pour s’épanouir dans ce rôle, elle considère également qu’il faut être en mesure de miser sur ses forces. « Par exemple, je suis une fille rassembleuse, axée sur les résultats, qui aime faire avancer les choses et qui a beaucoup d’écoute, ce qui est une qualité essentielle quand on gère des équipes.» Votre entreprise en évolution

Lever la main

On pense avoir le bon profil? Il ne faut pas présumer que son patron devinera ses aspirations. Le mieux, c’est de manifester son intérêt. « L’évaluation de rendement est une bonne occasion de discuter de vos intentions en matière de cheminement de carrière, dit Nathalie Martin, présidente d’Enjeux Carrière, une firme-conseil en orientation et en gestion de carrière. Vous verrez si votre supérieur démontre de l’ouverture et s’il est disposé à vous aider à développer vos compétences de leader en vous confiant de gros dossiers à gérer ou en vous proposant des formations.» Marathon

Le parcours vers un poste de gestion se compare à la préparation d’un marathon, selon Nathalie Martin.

« Ça se fait graduellement en saisissant les occasions de se perfectionner et d’accroître ses compétences. Et n’attendez pas toujours qu’on vous propose quelque chose. Il faut lever la main, prendre des initiatives, réclamer plus de responsabilités.?»

Piloter un projet stratégique permet de faire valoir des compétences qu’on utilise peu et d’en acquérir de nouvelles. Si le projet concerne plusieurs départements, c’est aussi l’occasion d’élargir son réseau et d’avoir une meilleure vision d’ensemble de l’entreprise.

Prendre des risques calculés

Comités spéciaux, projets stratégiques, conseils d’administration, bénévolat d’affaires… Autant de moyens d’aller chercher de nouvelles compétences, de démontrer son leadership et de favoriser sa progression professionnelle. Il est cependant crucial de continuer à bien remplir ses fonctions courantes.

Idéalement, les mandats qu’on prend comportent des défis pour qu’on puisse se dépasser et montrer ses capacités. On marquera ainsi des points auprès de la direction. Mais les mandats doivent être atteignables. «? N’essayez pas de sauter cinq marches à la fois, car le risque d’échouer serait trop grand?», souligne Nathalie Martin.

Que faire si on échoue?? L’échec n’est pas fatal, c’est l’attitude qui peut l’être. La pire réaction, celle qui pourrait donner un coup de frein à la carrière?? Rejeter la responsabilité sur tout le monde et sur toutes sortes de facteurs. «?Il faut assumer ce qui arrive, essayer de comprendre les raisons de son échec et rebondir rapidement, conseille Lyne Talbot. C’est ce que fait un bon leader.?»

Trouver un mentor

Avoir un mentor est un atout pour progresser sur le plan professionnel. Cette relation permet de bénéficier du bagage d’un cadre d’expérience, de trouver un soutien, une écoute et des encouragements, et aussi de prendre des décisions plus éclairées. Exercer son leadership

Passer de collègue à patron

Enfin, avec l’accession au statut de gestionnaire, vient aussi le passage de collègue à patron. Mieux vaut avoir la victoire modeste. D’ailleurs, si on obtient une promotion que des collègues espéraient, une bonne pratique est de les rencontrer individuellement pour leur dire que l’on comprend leur déception. On les assure aussi de notre soutien dans l’avancement de leur carrière.

Consultez le site conseil de la Banque Nationale pour d’autres articles qui vous aideront à orienter votre carrière.