L'équilibre... Tel un mantra, on y revient souvent! Il faut, en toute chose, atteindre l'équilibre, la Nature ayant horreur des extrêmes! Mais applique-t-on ce principe correctement, quand il est question notamment de conciliation travail-famille? À ce sujet, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) présentait dernièrement les résultats de son "Indicateur du vivre mieux" (Better Life Index), un indice bisannuel qui cherche à mesurer le bien-être des différentes populations sur le globe. Cet indice large comprend onze critères bien précis, dont voici la liste:

  • les liens sociaux;
  • l'éducation;
  • l'environnement;
  • l'engagement civique;
  • la santé;
  • le logement
  • le revenu
  • l'emploi;
  • la satisfaction à l'égard de la vie;
  • la sécurité;
  • l'équilibre travail-vie.

C'est évidemment le dernier critère qui nous intéresse plus particulièrement ici.  Plus précisément, l'équilibre travail-vie est précisé par deux mesures intermédiaires: la proportion des employés travaillant plus de 50 heures par semaine, de même que le temps consacré aux loisirs et à soi-même.  Que nous apprend donc l'OCDE à l'égard de l'équilibre travail-famille?  Tout d'abord, comme l'indique le graphique ci-bas, ce sont les Danoises et les Danois qui seraient globalement le mieux à même de concilier la sphère professionnelle et la sphère personnelle. Suivent, sur ce podium, l'Espagne et la Belgique. Quant au Canada, il traîne à l'arrière du peloton, en 25e position, sur les 36 pays considérés. Toutefois, signale l'OCDE, les disparités sont grandes entre les divers pays.  Ainsi, à l'égard du critère "employés travaillant plus de 50 heures par semaine", la Turquie compterait plus de 43% d'employés travaillant sous ce régime, alors que ce même pourcentage ne serait que de 0,6% aux Pays-Bas.  Au Canada, ce serait 4% des employés qui cumuleraient hebdomadairement plus de 50 heures travaillées.  Quant aux heures consacrées aux loisirs et à sa propre personne, les Espagnols et les Danois (16 heures/semaine) en disposeraient davantage que les Mexicains (13,9 heures/semaine) et les Turcs (13,4 heures/semaine), en bas de liste. Les Canadiens se situent à 14,25 heures/semaine. Somme toute, comme le signalaient Lise Chrétien et Isabelle Létourneau dans nos pages (voir "La conciliation travail-famille: au-delà des mesures à offrir, une culture à mettre en place"), les dispositions facilitant cette même conciliation peuvent se mettre en place dans un laps de temps relativement court.  Mais les mentalités, quant à elles, sont beaucoup plus lentes à évoluer, tant pour les employeurs que pour les employés, dans une société canadienne et nord-américaine où la marque du "succès" passe encore beaucoup par l'importance du travail et par les gains financiers qui en découlent! Devrait-on tendre vers "le modèle danois"?