La recette du succès commercial d'un film a bien changé...

L'industrie cinématographique américaine se porte bien. Plutôt bien, même! Selon des données présentées par The Economist (lire « Fading Stars : Hollywood studios can no longer bank on the pulling-power of famous actors »), les revenus de l'ensemble des productions américaines ont cru de 6,3 %, pour atteindre 11 milliards de dollars pour le seul territoire des États-Unis. À l'échelle du globe, ces mêmes productions ont généré un faramineux 38 milliards de dollars, en hausse de 4 %, aidées en cela par la performance du marché chinois, dont la croissance a été, pour l'année 2015, de 49 %.

Ces statistiques sont en soi fort intéressantes, mais elles révèlent bien peu quant à la nature même de ce succès commercial. De fait, affirme dans son article The Economist, la formule d'un succès au box-office n'est plus la même depuis deux décennies, et ce qui faisait jadis d'un film un succès instantané a bien changé aujourd'hui. La différence en 2016? Les stars, ces vedettes qui crèvent, ou qui crevaient l'écran, et dont l'éclat ne semble plus être synonyme de recettes pour les grands studios. Toujours selon The Economist, les mégas productions à effets spéciaux (big special-effects event films) tels que Fast and Furious, Avenger, The Hunger Games, Jurassic Park, la franchise James Bond ou Star Wars et qui, à peu de choses près, ne mettaient pas à l'affiche de grandes vedettes, ont été celles qui ont rapporté le plus l'an dernier. À l'inverse, certaines productions, et elles sont de plus en plus nombreuses à ce titre, mettant l'accent sur la présence d'une star tendent à connaître des résultats mitigés au guichet. En toute franchise, qui est allé voir Joy, (avec Jennifer Lawrence), Concussion (avec Will Smith) ou Secret in Their Eyes (avec Nicole Kidman ou Julia Roberts)? D'autres acteurs, comme Tom Cruise ou l'ancien gouverneur de la Californie Arnold Schwarzenegger, sont dans la force de l'âge et rapportent de moins en moins dans leur marché d'origine, mais continuent d'être populaires dans les marchés étrangers, ce qui pousse d'ailleurs un dirigeant (anonyme) de studio à les qualifier non pas de stars, mais de supernovas : « They have flamed out a long time ago but the light shines on past their death! » affirme, non sans une pointe d'humour, ce dernier au magazine britannique...

Existe-t-il, donc, une formule magique qui garantit le succès commercial d'un film? The Economist, toujours sur le coup (lire « Silver-screen playbook : How to make a hit film »), a passé au peigne fin les données de deux sites Internet spécialisés en matière de cinéma, The Numbers (pour les données financières) et Rotten Tomatoes (pour la critique) et a identifié LA recette pouvant générer le meilleur retour sur l'investissement pour les grands studios. Pour ce faire, il vous faut donc les ingrédients suivants :

  • Un super-héros aimé des enfants, campé dans un film d'action, avec une fin ouverte laissant entrevoir une suite;
  • Un budget moyen de 85 millions de dollars, rien d'exorbitant;
  • Deux têtes d'affiches avec un historique de bonne performance au box-office, sans toutefois rien casser, ce qui permet de ne pas les payer trop cher;
  • Une sortie à l'été.

Une telle mixture devrait donc vous donner, au final, un film générant environ 125 millions de dollars, soit un retour d'environ une fois et demie sur l'investissement initial. Pas si mal, quand même!

La recette est maintenant connue... Scénaristes, à vos claviers!