Les données de l'indice entreprenarial québecois 2015 sont encourageantes!

Entrepreneur ou pas, le Québec? Certaines idées préconçues, dont celle voulant que la Belle Province soit moins portée sur l'entrepreneuriat, ont la vie dure et parfois, rien de mieux qu'’un état des lieux afin de voir de quoi il en retourne vraiment...

Grâce soit rendue au Réseau M, de la Fondation de l'entrepreneurshipet à ses partenaires, dont l'Institut d’entrepreneuriat Banque Nationale - HEC Montréal, nous possédons depuis aujourd'hui un bien meilleur aperçu de la vigueur du souffle entrepreneurial au Québec. L'’organisme a en effet rendu public les données de l’'Indice entrepreneurial québécois 2015, véritable coup de sonde effectué auprès de plus 2 500 personnes, et dont les conclusions globales tendent à prouver que les Québécoises et les Québécois ont une attitude de plus en plus positive à l'’égard de l’'entrepreneuriat. Excellente nouvelle!

L’'entrepreneuriat rural, l'étonnante révélation!

Tout d'abord, notons que le taux d’'intentions entrepreneuriales s'établit à 20,1 % en 2015, soit une hausse de 1 % par rapport à l'an dernier. La hausse peut sembler triviale, de prime abord, mais il faut garder à l'esprit que ce même pourcentage s'élevait à 7 % lors de la première édition de l'Indice entrepreneurial québécois, en 2009. 

On retiendra toutefois de l'actuelle édition de l'Indice la force et la vitalité du sentiment entrepreneurial au sein du milieu rural. Tel que montré dans le tableau ci-contre, l'intention d'entreprendre est nettement plus élevée dans les métropoles¹, un fait probablement dû à la présence de l'immigration, naturellement très portée vers l'entrepreneuriat. Toutefois, le passage à l’'acte entrepreneurial et la présence de propriétaires d'entreprises sont davantage le fait des petites villes et des villages. Plus rapides et plus confiants en leurs moyens, les entrepreneurs de ces milieux en particuliers traduisent, aux dires des auteurs de l'Indice, « la volonté des territoires de prendre en charge leur "destinée entrepreneuriale"». Les entrepreneurs sont donc des éléments incontournables de la survie et de la vitalité de ces milieux de vie.

Des leviers à actionner

Le présent article est bien loin de rendre toute la richesse des données de l'Indice 2015. Mais retenons au final que si l'entrepreneuriat au Québec se porte de mieux en mieux, la province tire globalement toujours de l'arrière dans l'ensemble canadien. Des efforts soutenus doivent donc être déployés afin de faire naître le désir d'entreprendre et de soutenir l'élan des audacieux qui auront fait le choix résolu de l'entrepreneuriat. À cet égard, trois cibles plus précises doivent être priorisées afin que le Québec puisse poursuivre sur sa lancée entrepreneuriale. Dans un premier temps, les femmes demeurent toujours, quantitativement parlant, à la traîne par rapport aux hommes dans la chaîne entrepreneuriale. Plus d'audace de la part de ces dernières, et plus de soutien collectif sont ici requis afin de réduire l'écart entre les sexes. Dans un second temps, ce même soutien doit continuer de se manifester à l'égard des immigrants, tant dans les métropoles qu'à l'extérieur de ces dernières, car ils apportent dans leurs bagages des idées, des manières de faire et de voir différentes qui ne feront qu'ajouter des teintes supplémentaires, et vivifiantes, au portait entrepreneurial québécois. En dernier lieu, éducation, éducation et éducation! Promouvoir l'entrepreneuriat, le défi et le risque chez les jeunes, c'est essentiellement semer les graines d'une future récolte entrepreneuriale qui ne pourra que contribuer à la prospérité du Québec tout entier!


¹ Aux fins de l'étude, les villes de Montréal, de Laval, de Québec et de Gatineau entrent dans la catégorie des métropoles.