Serge Bélair et TRSB veulent faire de Montréal une plaque tournante de la traduction.

Il est ici question d'un homme, d’'une profession et d'une suite de circonstances qui auront mené ce dernier à créer de toutes pièces l'une des entreprises de traduction les plus en vue à l'échelle nationale. L'homme se nomme Serge Bélair, et 'l’entreprise en question, qu'il a su faire croître depuis bientôt trois décennies, a comme raison sociale Traductions Serge Bélair Inc., mieux connue par ses initiales TRSB.

Le passage du traducteur à l'entrepreneur

Rien ne destinait au départ Serge Bélair au métier de chef d'entreprise qu'il endosse avec enthousiasme et passion aujourd'hui. Ses premières amours professionnelles seront pour les mots et pour cette langue française qu'il chérit. Après avoir œoeuvré, comme bien des traducteurs à la pige, dans la solitude de sa résidence, puis après avoir également exercé sa profession en cabinet, Serge Bélair décide de sauter à pieds joints dans l'entrepreneuriat et de lancer sa propre Serge Bélair1boîte de traduction. Dans un domaine d'affaires certes caractérisé par la présence de grandes firmes, mais également par celle d'une pléthore de travailleurs autonomes et de pigistes, la création d'une telle entreprise était loin d'être, pour M. Bélair, le rêve d'une vie. Héritier d'un modèle familial où la carrière professionnelle était davantage la norme, Serge Bélair ne s'en est pas moins forgé pour autant, avec ce grand saut dans l'entrepreneuriat, un profil qu'il n'avait pourtant jamais envisagé : « Je pense que j'avais peut-être des qualités intrinsèques qui me dirigeaient vers l'entrepreneuriat, mais je ne le savais pas », révèle l'entrepreneur. Découverte en soi, mais pleinement assumée depuis, comme en témoigne le succès de l’entreprise!

Car l'un des grands défis que rencontre tout entrepreneur confronté à la croissance de ses activités concerne notamment la capacité de ce dernier à se détacher progressivement des opérations et d'adopter une posture davantage stratégique. En contexte de croissance, comme celle que connaît TRSB à l'heure actuelle, Serge Bélair a-t-il surmonté ce défi? « Honnêtement, cela n'a pas été difficile du tout », avoue M. Bélair. « Je suis beaucoup plus utile dans mon rôle actuel [de président] que dans le rôle de traducteur. J'ai eu la chance de croiser des gens qui ont davantage œoeuvré en gestion. Ces gens-là sont venus ici volontiers, et j'ai appris beaucoup à leur contact », ajoute-t-il. Ce qui n'empêche pas le chef d'entreprise de jeter de temps à autre un oeœil sur les projets en cours, une chose que la taille de l'entreprise, avec ses 175 employés, lui permet encore. Traducteur un jour...

Un domaine d'affaires en évolution

Et, de fait, la présence assumée du capitaine à la tête du navire TRSB est d'autant nécessaire que l'’industrie de la traduction, mondialisation oblige, est en forte croissance. La firme américaine Common Sense Advisory, dans sa plus récente étude sur ce domaine d'affaires, en estime la taille à 40 milliards de dollars américains, dont une part non négligeable passe par le Canada. De fait, et chose encore plus méconnue, le Canada est une plaque tournante de l'industrie, alors qu'environ 10 % du chiffre d'affaires mondial de cette industrie est réalisé d'un océan à l'autre, et principalement au Québec. Dans le contexte d'un pays aux deux langues officielles, donc, TRSB se tire bien d'affaires : « Nous sommes tributaires de la prospérité relative du lieu pour lequel on traduit, nous qui traduisons principalement en français, pour le Québec. » La concurrence est vive, toutefois. De grandes firmes internationales reluquent évidemment le marché québécois, mais avec une qualité de service qui n'est pas toujours à la hauteur des attentes des clients. La taille de ces joueurs et le volume de leurs activités aidant, ces derniers auront tendance à jouer sur les prix, mais avec une qualité qui souvent laisse à désirer. La tendance est bien réelle, mais Serge Bélair et TRSB y répondent en opposant la qualité à la quantité, une orientation qui les a bien servis à ce jour.

La touche TRSB

donnéesCar quelque trois décennies après sa création, TRSB se veut aujourd'hui davantage qu'une simple firme de traduction. Au fil des ans, des clients desservis, du service reçu et des liens développés avec ces entreprises du domaine bancaire, de l'assurance, des soins de santé, de la haute finance et de l’'ingénierie qui constituent une grosse partie de la clientèle de la PME, M. Bélair a également déployé beaucoup de ressources et d'énergies à faire de TRSB un véritable partenaire dans l'évolution de ces entreprises. Au-delà du simple service de traduction, « nous sommes là pour les conseiller, pour les accompagner et pour les faire prospérer sur ces marchés que sont le Canada et le Québec », affirme le chef d'entreprise. On en voudra pour preuve la fidélité de ces clients institutionnels, qui peuvent alimenter les experts de TRSB à raison d'une centaine de documents à traduire, et ce quotidiennement!

Et l'avenir?

Problématique d'importance pour nombre de PME et d'entrepreneurs, la question de la relève à la tête de l'entreprise n'en est pas une qui vient troubler la quiétude de Serge Bélair, fort de toutes ces années à la tête de son entreprise. « Je vois l'’entreprise s'inscrivant dans la continuité, davantage que dans l'optique d'une entreprise familiale », avoue M. Bélair. L'entrepreneur a su s'entourer d'une solide équipe de exgestionnaires, à laquelle s'est greffé son fils Antoine, directeur financier de l'entreprise, et tout récemment son fils Julien, à l'équipe des ventes. Mais, précise-t-il, « la compétence passe avant la famille en tout temps! ». Voilà qui saura rassurer quant au devenir de la firme.

L'homme est certes ambitieux, mais posé, pour son entreprise, qu'il espère peut-être un jour voir évoluer sur le marché planétaire de la traduction. Chaque chose en son temps! Mais il est tout autant ambitieux pour son domaine d'affaires et sa ville : « L'un de mes vœoeux les plus chers, au-delà de la prospérité de TRSB, c'est la prospérité de l'’industrie de la traduction qui m'importe énormément. Il s'agit de faire du Canada, du Québec et particulièrement de Montréal une plaque tournante, sinon la plaque tournante, de la traduction dans le monde, avec en poche la création et la consolidation de milliers d’'emplois spécialisés et bien rémunérés dans le secteur. »

Noble objectif, s'il en est un, que TRSB contribue, de par la qualité de ses gens et des services langagiers rendus à ses clients, à atteindre, comme en font foi par ailleurs la 16e position nord-américaine et la 57position mondiale atteinte à ce jour par l'entreprise au classement des firmes de traduction établi par Common Sense Advisory. L'énergie et l'expertise de Serge Bélair, qui cascadent sur les traducteurs et les employés de TRSB, feront le reste!