Les cinéphiles et passionnés du grand écran se souviendront sans doute de 2001: A Space Odyssey de Stanley Kubrick, et de la lutte épique et tragique menée entre David Bowman et HAL 9000, l'ordinateur intelligent du Discovery One, à la fin du film. Lancé sur les écrans en 1968, le chef-d'oeuvre de Stanley Kubrick était, nombreux le reconnaîtront, à la fois très avant-gardiste et prémonitoire pour l'époque!  Qui aurait pu penser, en effet, que près d'un demi-siècle plus tard, l'on assisterait au développement d'une toute nouvelle branche du domaine de l'informatique, l'informatique cognitive (cognitive computing), et que l'on en arriverait même à mettre au point des programmes informatiques complexes fonctionnant à la manière d'HAL 9000? C'est désormais le cas! À cet égard, les plus grandes avancées sont le fait d'IBM, avec Watson (du nom de Thomas Watson, le fondateur de la firme), un système cognitif aux potentialités remarquables. Tel qu'expliqué dans la vidéo placée en tête d'article et sur le site Internet de l'entreprise, "Watson est une technologie cognitive qui traite les informations plus comme un humain que comme un ordinateur par la compréhension du langage naturel, la génération d'hypothèses basée sur des données probantes et l'apprentissage sur le tas." L'entrée publique de Watson s'est faite de manière fracassante en 2011, lors d'un défi qu'il a brillamment relevé au populaire jeu-questionnaire Jeopardy, défaisant du coup deux des plus grands champions de l'émission et remportant une cagnotte d'un million de dollars! Mais l'utilité de l'engin informatique ne s'arrête pas là! Essentiellement, Watson pourra aider l'humain de trois manières, notamment...

  • en permettant une meilleure implication et une plus grande efficacité dans les tâches à effectuer, puisque Watson sera en mesure d'assister l'humain et de comprendre les demandes de son interlocuteur;
  • en prenant de meilleures décisions, basées sur des données et des faits tangibles, et surtout exemptes de biais cognitifs propres à l'humain;
  • en établissant des liens entre des éléments disparates, grâce à l'accès de Watson aux données stockées dans Internet et à sa phénoménale capacité de traitement de l'information.

Bref, les possibilités sont quasi exponentielles et les champs d'application de l'informatique cognitive seront tout aussi nombreux. Le domaine très spécialisé de la médecine fait d'ailleurs l'objet d'un intérêt particulier de la part des spécialistes d'IBM et de Watson. Comme le signale notre collaborateur Yvan Foster, dans l'édition printemps 2015 de Gestion (lire "Watson d'IBM, le petit futé de l'informatique cognitive"), l'apport de l'informatique cognitive sera indéniable pour les médecins et chercheurs, dans la mesure où les mégadonnées sur les patients s'accumulent et alors que la documentation scientifique médicale croît à vive allure. Somme toute, la science-fiction vient de rejoindre la réalité!