Dis-moi ton titre et je te dirai qui tu es…

Et si votre titre vous empêchait d’être pris en considération pour un nouvel emploi? Ou encore si ce même titre expliquait pourquoi votre client potentiel ne vous rappelle pas? Non, franchement, ça tient du domaine de la légende urbaine, ce n’est pas vraiment possible… ou est-ce que ça l’est?

Préférez-vous aller voir un dentiste ou un arracheur de dents? Bien que l’exemple soit caricatural, et disons-le évocateur d’événement douloureux, il reflète pourtant un problème de perception que plusieurs ont tenté, et tentent encore, de résoudre.

La science des titres remonte aux années 1930. Le but premier de cette science était d’expliquer la fonction occupée par une personne dans une organisation. Voici un cas d’espèce : directeur des ventes pour l’Est du Canada, c’est plutôt clair. L’évolution organisationnelle forçant le progrès, on a par la suite constaté dans les années 1990 que les gens souhaitaient plutôt gérer la perception externe du titre que l’attribution réelle des tâches. Cette perception a même été poussée au point où des gens se sont vu attribuer (ou se sont attribué eux-mêmes) un titre différent à l’interne et à l’externe de l’organisation.

Attendez, je vais vous « confuser » encore plus. Faites une recherche sur LinkedIn – en anglais idéalement – avec le mot influencer : il y aura plus de 50 000 résultats. Ou encore pourquoi ne pas vous « connecter » avec l’un des 74 000 evangelists afin de développer votre réseau?

Pour ma part, je suis un chasseur ou un « conseiller stratégique en attraction de talents exécutifs ».

En tant que chasseur, je crois que le titre doit refléter ce que vous faites dans la vie. Il peut être motivant d’être un trendsetter, mais d’où provient cette dénomination? Qui est la haute instance qui peut distinguer un influenceur d’un non-influenceur? Un recruteur à l’interne d’une entreprise qui surfe rapidement sur votre profil pourrait interpréter votre approche comme prétentieuse alors qu’un autre vous trouvera créatif, différent ou innovateur. Faites attention!

Alors, comment vous différencier sans vous nuire?

L’arrivée de sites tels que LinkedIn (et autres médias sociaux) a permis la sortie de cage d’un monstre dans la création des titres.

Si nous parlons précisément de LinkedIn, soyez créatif dans votre entête (ou headline) et indiquez votre véritable titre dans vos expériences professionnelles. Vous aurez donc le meilleur des deux mondes.

À mon avis, le titre officiel appartient à l’entreprise. Il est également ce que les gens de l’externe utilisent afin de vous positionner dans l’organisation. Par exemple, le poste de vice-président directeur relève du président. Mais qu’en est-il du conseiller stratégique? Ce dernier relève de qui exactement? Comment peut-on savoir son niveau réel?

La révolution des titres

On constate une tendance au sein des entreprises à ouvrir les valves de la création des titres : si vous préférez l’image suivante, le titre devient un bar ouvert qui permet à l’employé de créer son propre titre, avec approbation subséquente de ses supérieurs évidemment. Cette tendance est principalement applicable aux entreprises dans les nouvelles technologies et aux start-ups, mais elle gagne du terrain et pourrait certainement joindre les environnements plus conservateurs afin d’attirer de nouveaux talents, une nouvelle génération.

Le danger dans cette expérimentation de nomenclatures est de perdre une certaine uniformité et de créer de la confusion, surtout à l’interne. En tant que Stratège évangéliste des communications seriez-vous mieux payé que si vous étiez Créateur de tendances en chef?

La morale de l’histoire

Les titres peuvent en dire beaucoup sur une personne, une organisation et un candidat. Par contre, le danger est de s’arrêter aux titres et de ne pas solliciter le candidat.

Dans l’œil du chasseur, tout le monde est une proie. Personnellement, je ne tiendrai jamais pour acquis le titre… mais tous ne sont pas du même avis.