Personne ressource entre la direction et le personnel exécutant, le gestionnaire doit être au four et au moulin. Et quand le four change, il lui incombe de s’en réjouir et d’engager son équipe autour de ce changement.

Des changements permanents

Des changements, chaque organisation en connaît. Des menus d’abord, comme le changement d’un vieux système d’exploitation vers un plus récent, ou le remplacement d’un mobilier de bureau vieillissant en faveur d’un répondant aux dernières normes ergonomiques.

Mais il y a aussi ces changements structurels beaucoup plus importants. On pense alors aux fusions-acquisitions qui peuvent entraîner des restructurations, à la migration d’équipe vers de nouveaux espaces de travail – ces fameuses aires ouvertes, pour ne pas les citer – … Autant de changements dans la culture organisationnelle qu’on aurait tort de prendre à la légère.

On l’aura compris, les organisations sont donc perpétuellement traversées par de nombreux changements, ne laissant d’autre choix à l’organisation que de se doter d’une véritable culture du changement dont les gestionnaires devront être les fiers représentants.

Le gestionnaire, une personne clé qui doit être accompagnée

«Le gestionnaire est LA personne-ressource. C’est elle en qui les employés ont confiance, vers elle qu’ils vont se tourner», affirme catégoriquement Céline Bareil, professeure titulaire au Département de management de HEC Montréal, «c’est à travers elle que le changement se fera». 

En effet, les organisations, quelles qu’elles soient, vont de plus en plus demander à leurs cadres d’internaliser cette gestion du changement. Mais pour que ces derniers deviennent de véritables agents de changement, « il est primordial de les accompagner » assure Céline Bareil. « Les gestionnaires ne sont pas forcément d’accord avec le changement décidé de prime abord. Ils peuvent parfois manquer d’informations à ce sujet. C’est pourquoi dans un premier temps, il faut les préparer, les entourer» continue la professeure, « afin qu’ils s’approprient ce changement demandé ».

Le changement, l’affaire de tous

Une fois que le gestionnaire a fait sien le projet de changement, qu’il l’a compris et qu’il se l’est approprié, il va pouvoir le mettre en œuvre auprès de son équipe. Chemin faisant, le gestionnaire va à son tour rechercher l’adhésion de ses employés.

Son but? Que chaque employé sous sa responsabilité se sente lui aussi être un agent de changement. Pour ce faire, le gestionnaire va mobiliser son équipe derrière ce projet. Il veillera à avoir une communication ouverte avec eux et il n’hésitera pas à les soutenir si le besoin s’en fait sentir. Il fera sienne cette citation de Christiane Demers, professeure de management à HEC Montréal qui a écrit, en 1998, que « le changement, maintenant, c’est l’affaire de tous ».


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Si, comme le souligne Céline Bareil, « on ne peut pas forcément gérer le changement, on peut, à défaut, l’accompagner ». Aussi, il faut garder en mémoire qu’un changement, quel qu’il soit, est une construction commune qui recherche d’abord une cohérence, qui ensuite entraînera une adhésion. Et que finalement, comme son objet lui-même, la gestion du changement est un concept en perpétuelle mutation. 

Formations données par Céline Bareil à l’École des dirigeants HEC Montréal