Vous croyez être un bon coach? En êtes-vous sûr?

La distinction n'est pas toujours aisée à établir entre le gestionnaire traditionnel et le coach. Dans le cas précis du gestionnaire, on devine un peu plus facilement les dimensions de son action. L'essence même du gestionnaire, c'est d'appliquer le fameux PODC énoncé par Henri Fayol (1841-1925), cet ingénieur français de la fin du XIXe siècle, à savoir la planification des objectifs, l'organisation des tâches et des responsabilités, la direction des personnes et le contrôle des activités. Tous les gestionnaires en exercice se retrouveront dans cette description de tâche. 

Mais quid du coaching? Comme le mentionnent Jack Zenger et Joseph Folkman dans leur réflexion publiée sur le site Internet de la Harvard Business Review (lire « Finding the Balance Between Coaching and Managing »), si vous demandez à une poignée de gestionnaires s'ils sont de bons coachs, ils vous répondront probablement par l’affirmative. Car à l'esprit de bien des gens, être un bon gestionnaire suffit largement à être un bon coach. Mais l'équation est-elle aussi simple à établir?

Encore faut-il bien cerner ce qu'est le coaching. Louis Baron et Lucie Morin, dans un article publié dans nos pages (lire leur article « Le coaching de gestionnaires. Mieux le définir pour mieux intervenir »), le définissent comme « […] un processus visant à fournir aux individus les outils, les connaissances et les occasions dont ils ont besoin pour se développer et devenir plus efficaces […]. Il implique l’enseignement d’habiletés dans un contexte de relation personnalisée avec l’apprenant, en lui fournissant une rétroaction sur ses habiletés et relations interpersonnelles. » Ceci étant dit, et avec une telle définition en poche, l'on comprend aisément qu'une telle pratique en entreprise est largement à favoriser. De fait, nombre d'études scientifiques établissent une corrélation positive entre l'exercice d'une bon coaching et des éléments tels que le niveau d'engagement des employés, leur productivité, le taux de rétention du personnel et la fidélité des clients, pour ne nommer que ceux-ci.

À cet égard, nous Jack Zenger et Joseph Folkman nous invitent à réfléchir à trois attitudes que tout bon coach devrait démontrer :

  • Un bon gestionnaire sera, sans surprise, directif. Il saura guider son équipe et les membres de cette dernière dans la direction voulue. Mais le coach sait utiliser le mode directif avec parcimonie, et seulement quand les circonstances le commandent. Le coach astucieux est d'abord et avant tout un observateur attentif, qui appuie son autorité et sa crédibilité sur sa capacité à écouter ses « joueurs » qui sont en contact permanent avec les réalités du terrain;
  • Le bon gestionnaire trouve souvent réponse à tout, et assoie sa crédibilité et sa réputation sur l'éventail de ses connaissances et sur la rapidité à laquelle il peut apporter des réponses aux problèmes qui se dressent devant l'équipe. Quant à lui, le coach, plutôt que de fournir les réponses, travaille au développement des compétences de ses gens en posant de judicieuses questions, sources d'amélioration pour ceux et celles qui auront à y réfléchir;
  • En dernier lieu, le bon coach demeure modeste car il sait pertinemment que la connaissance fine du marché est davantage du ressort de l'employé, plutôt que de la sienne. En ce sens, la relation établie entre le coach et l'employé n'est pas, par nature, hiérarchique, mais s'établit davantage dans une perspective de relation d'aide et d'apprentissage.

La table est mise! À la lumière de ce qui précède, pouvez-vous affirmer être un bon coach? À vous de voir, et de travailler en ce sens!