L'emblématique entreprise de vente en ligne a désormais pignon sur rue!

AmazonSi vous passez éventuellement par la 26e Avenue à Seattle, peut-être serez-vous étonné d'y croiser un magasin Amazon! Voilà en effet la dernière initiative du géant de la distribution en ligne, qui inaugurait en novembre dernier la première de ses enseignes Amazon Books, non loin du siège social de l'entreprise.

La chose a de quoi étonner. Pourquoi Amazon, qui a basé son succès sur un modèle d'affaires s'appuyant sur la vente en ligne, déciderait-elle de se lancer dans une coûteuse entreprise d'aménagement de lieux physiques, avec tout ce que la formule comprend, en termes de ressources physiques, matérielles et financières?

Bonne question, à laquelle Daniel Kleinman, du magazine Forbes, répond avec intelligence et perspicacité (lire son article « Amazon's Brick-And-Mortar Bookstore Should Be A Hit With Millennials »). De prime abord, on serait peut-être tenté de voir dans cette initiative stratégique surprenante le désir de l'entreprise de se rapprocher davantage de ses clients. Voici d'ailleurs ce qu'Amazon avance au sujet de son nouvel emplacement :

« Amazon Books is a store without walls – there are thousands of books available in store and millions more available at Amazon.com. Walk out of the store with a book; lighten your load and buy it online (Prime customers, of course, won’t pay for shipping); buy an eBook for your Kindle; or add a product to your Amazon Wish List, so someone else can buy it. At Amazon Books, you can also test drive Amazon’s devices. Products across our Kindle, Echo, Fire TV, and Fire Tablet series are available for you to explore, and Amazon device experts will be on hand to answer questions and to show the products in action. »

Le dernier paragraphe a son importance. Ce que Daniel Kleinman révèle dans son article, c'est que les ventes de la tablette-liseuse Kindle seraient en chute libre, une tendance qui aurait débuté en 2012 et qui se maintiendrait depuis. Et ce serait les membres de la génération Y, les Millenials comme ils sont appelés en anglais, qui seraient à l'origine de la situation. C'est à tout le moins ce que révèle une étude menée par la firme Publishing Technology à propos des habitudes de consommation de contenu. Cette étude nous apprend, entres autres choses, que les Y ont été deux fois plus nombreux à lire un livre en format papier (79 %) qu'un livre numérique sur une tablette (46 %), sur un téléphone intelligent (36 %) ou sur une liseuse (31 %). La même étude nous apprend qu'une majorité de Y (52 %) préfèrent mettre la main sur un livre dans un grand magasin ou une librairie. Ces données ont de quoi surprendre, puisqu'on aurait imaginé les Millenials littéralement « vissés » à leurs appareils électroniques, même pour lire.

Ceci expliquant cela, l'ouverture du magasin Amazon Books, toujours selon Daniel Kleinman, viserait donc à répondre aux préférences des Y en matière de consommation de livres. L'idée serait donc d'offrir un cadre chaleureux au sein duquel les clients pourraient bouquiner en toute quiétude, s'asseoir et discuter en groupe autour d'un livre, une formule qui rejoindrait davantage la nature profonde des Y. Et du coup, rien n'empêchera Amazon de « pousser » la vente de ses livres en ligne et de ses liseuses Kindle en magasin.

Quoi qu'il en soit, Amazon y va de l'avant et souhaiterait ouvrir près de 400 de ces emplacements physiques à moyen et long terme. Reste à voir si la formule prendra auprès de la clientèle Y tant convoitée...