Contrairement à la notion de performance, l’excellence vise plus large et peut même permettre de dépasser les attentes ou les objectifs. Mais comment l’atteindre?

Depuis plusieurs années, les mots «empathie», «intelligence émotionnelle» et plus récemment «pleine conscience» et «bienveillance» prennent leur place au sein des organisations. Ces mots apparaissent dans les référentiels de compétences, dans les valeurs organisationnelles et d’équipe ainsi que dans les manifestes. Ils se retrouvent même parfois dans la promesse faite aux clients, aux employés et aux candidats.

S’il existe encore certaines personnes réticentes à intégrer pleinement ce vocabulaire dans leur vie professionnelle, c’est souvent par crainte que ces mots viennent altérer, diminuer, voire même surpasser, la notion de résultats et de livrables dans des échéanciers serrés imposés par le marché, les grands patrons et les actionnaires.

C’est ici que la notion d’excellence devient pertinente. Elle vient donner un sens et un but commun aux équipes. Elle unit le quoi – l’atteinte des résultats dans les temps et spécifications du projet – et le comment – les attitudes et les comportements et les humains valorisés durant la réflexion et la réalisation du mandat.

Excellence et performance : quelles différences?

L’excellence implique d’avancer de façon globale, voire holistique, vers l’intention, l’objectif ou l’indicateur visé. Elle induit un mouvement qui porte un sens. Ce dernier engendre l’engagement et la collaboration des membres de l’équipe, contrairement à la performance, qui favorise plutôt la compétition interéquipes ou à l’intérieur même d’un groupe.

De plus, l’excellence endosse l’innovation, les détours et parfois les erreurs pour mieux apprendre. L’incertitude et l’ambiguïté prennent leur place dans le processus de réflexion et de réalisation des projets et des mandats. Les zones grises peuvent être étudiées, plutôt que d’être mises de côté. La performance, elle, implique plutôt de choisir, bien souvent, un chemin connu ou la voie la plus sécuritaire pour s’assurer de se rendre à destination dans les temps. Elle préfère ce qui est clairement défini et prévisible, et déteste l’agilité, les changements de plans, les demandes de modifications et d’ajustements, qui pourraient faire dévier de l’objectif en cours de route.

L’excellente est tout à fait adaptée à notre monde du travail et des affaires, qui est en pleine transformation depuis plus de dix ans. Cette notion est également appropriée dans un contexte bouleversé par les effets directs et indirects de la COVID-19, qui demeureront bien présents, même à la suite de la vaccination. 

Comment faire la transition vers la notion d’excellence?

 C’est en partant d’une vision claire, idéalement définie en équipe, que vous pouvez démarrer le processus de transition vers une culture d’excellence.

Par la suite, il sera important de définir le sens et l’intention qui supportent les objectifs afin de procurer du mouvement aux actions. Le sens est parfois intangible. Concrètement, il est l’histoire qui relie à la fois la vision aux objectifs stratégiques et aux valeurs.

Voici quelques conseils pour remplacer progressivement la quête de la perfection par la recherche de l’excellence :

  1. Cultivez la patience et l’humilité plutôt que de chercher à unifier la pensée et à faire en sorte ce que les choses soient faites à votre façon.
  2. Faites preuve d’ouverture et de curiosité au lieu de chercher à avoir raison, à convaincre et à garder le contrôle.
  3. Valorisez les initiatives, la prise de risques et, par conséquent, les erreurs. Voyez ces dernières comme des opportunités d’apprentissage plutôt que comme des fautes graves qui restreignent la responsabilisation, la collaboration et le travail en équipe.
  4. Considérez les détours imposés par le contexte ou les enjeux en tant qu’étapes vers le succès et l’atteinte du but commun, au lieu de les percevoir comme des risques qui stimulent la peur que les choses ne se passent pas comme prévu.
  5. Apprivoisez la vulnérabilité, qui permet d’être authentique et rigoureux, sans être rigide envers vous-même et les autres. La vulnérabilité vous permet d’agir en étant pleinement conscient que tout est parfaitement imparfait.

Saisissez les opportunités qui découlent des changements qui se sont imposés dans votre organisation du travail au cours des dernières années et de façon plus intense dans les derniers mois. Cette période est propice à l’établissement des objectifs annuels et à l’introduction de la notion d’excellence auprès des individus et de vos équipes.