L'utilisation de LinkedIn, c'est un art de soi!

Eh oui! c’est dit, LinkedIn est à la fois mon ami et mon ennemi. Pourquoi me direz-vous? Voici une petite anecdote afin de mettre la table.

Mise en bouche

Il y a plus d’une décennie, je travaillais pour la compagnie hot du moment : Workopolis! Il y avait aussi Monster et Jobboom. Ces trois compagnies offraient une base de données de CV permettant aux employeurs et aux agences de placement de rechercher des candidats disponibles.

Alors que je suis en rencontre chez un client, dans la salle de réunion se trouve la directrice des ressources humaines et ses deux conseillères. La directrice me demande de faire une recherche pour elle, soit pour un troisième poste de conseillère en ressources humaines dans son équipe. Mais le premier nom qui sort de la liste est celui de l’une des conseillères présentes dans la salle de réunion qui avait mis son profil à jour la veille.

C’est malaisant! Je me suis d’ailleurs promis de ne plus jamais faire une recherche aussi précise en présence du client ou de la cliente, vous comprenez pourquoi.

La nouvelle réalité

Maintenant, LinkedIn offre la même possibilité, accessible à tous : plus besoin de se cacher dans une base de données payante et confidentielle. Les candidats passifs mettent simplement leur profil à jour, alors que les candidats actifs y ajoutent la mention : en recherche de nouveaux défis! Cette nouvelle plateforme a d’ailleurs signifié la mort ou presque de certains autres sites d’emplois, du moins dans leur forme actuelle.

Les idées reçues sur LinkedIn

  • LinkedIn inclut tout le monde : Non!

En fait, si vous recherchez un profil de candidat de moins de 35 ans dans le secteur du marketing numérique, vous avez probablement raison. Par contre, pour le géologue de 55 ans qui a passé toute sa vie dans la même compagnie, ce sera moins évident.

Par exemple, sur les 450 millions d’usagers LinkedIn en 2016, 128 millions sont des Américains contre seulement un million de Japonais et deux millions de citoyens des Émirats arabes unis. Donc selon la région où vous faites la recherche, l’outil vous aide plus ou moins.

  • On peut trouver tout le monde rapidement et facilement : Pas certain!

Disons que vous effectuez une recherche sur le moteur de LinkedIn. Si vous entrez « directeur – ressources – humaines – Montréal », vous obtiendrez environ 1 600 noms. À moins que vous ayez beaucoup de temps, vous n’arriverez pas au bout de cette liste. Et imaginez si les gens font une erreur d’orthographe ou si le profil est en anglais uniquement, les noms des candidats n’apparaitront même pas!

Les premiers noms dans cette liste vous seront présentés par niveau de séparation (contact direct, deuxième degré, troisième degré, etc.) Ensuite, les éléments qui apparaitront sont : historique d’emploi, titre (headline de votre profil), nom (vous pouvez indiquer un titre à même la case de votre nom) et réseau.

Bref, en raison de ces éléments, on constate que le moteur n’est pas conçu pour trouver l’aiguille dans la botte de foin.

Les profils payants

La question à 1 000 $, littéralement. Si votre nombre de contacts est bas, votre profil peu attrayant et qu’en plus vous avez un compte LinkedIn gratuit, vous ne mettez pas les chances de votre côté. Vous n’avez pas nécessairement besoin de payer les 10 000 $ (ou presque) que coûte le profil recruteur professionnel, mais vous devez certainement souscrire un profil recruteur de base ou encore un profil premium qui varient entre 60 et 150 $ par mois.

Selon vos besoins, il y a des avantages et des inconvénients pour chacun des profils, mais une chose est certaine, vos résultats de recherches seront grandement améliorés.

L'outil ne fait pas le moine

Je sais, c’est l’habit, mais bon… Disons que vous avez trouvé le super profil détaillé du candidat superstar. Vous lui envoyez une note écrite qui se lit comme suit : « Bonjour, j’ai un job parfait pour vous. Appelez-moi au 514.XXX.XXXX. Merci! Signé un top recruteur. » Bon! que ce soit un recruteur interne ou externe, le texte de la note reçoit la même évaluation : E, pour échec monumental. Soyez plus précis, plus personnalisé, ajoutez un commentaire flatteur et non générique, bref tout comme dans un bar, il ne faut pas croire que votre seul charme suffira.

Dites-vous que le meilleur des recruteurs (ou chasseurs de têtes) sera comparé aux autres recruteurs sur le web, même aux pires. Donc, si vous êtes le huitième cette semaine qui approche le candidat de façon impersonnelle, votre taux de réussite sera faible… en fait nul ou presque!

Si par contre, vous avez une référence, un lien commun, un commentaire créatif à offrir, là vous êtes en affaires. Pour ma part, l’humour et l’honnêteté fonctionnent toujours bien. Soyez professionnel et réfléchissez bien à votre approche. 

Chaque fois que j’écris une note via LinkedIn ou par courriel, je m’imagine ce candidat comme étant le seul et l’unique que je puisse charmer pour mon client. Vous me direz que c’est un peu exagéré, mais c’est mieux que le contraire.

La leçon ultime

Que vous soyez recruteur interne ou chasseur en cabinet, rappelez-vous que LinkedIn, Viadeo et même Facebook ne sont que des outils, un élément parmi d’autres. Ne présumez jamais que vous avez fait le tour du marché seulement avec ces outils. Le vrai recruteur communiquera par téléphone et rencontrera les candidats afin d’entretenir un réseau qui lui permettra vraiment d’être meilleur, différent et performant.

Et en terminant, rappelez-vous de la règle d’or : le candidat d’aujourd’hui est le client de demain. Oubliez cette règle et je vous assure que je ne vous aurai plus comme compétiteur très longtemps. Merci!