Si vous avez répondu "oui" à cette question, c'est que vous êtes comme les milliers de Canadiennes et de Canadiens qui, au cours des deux à trois dernières années, ont décidé de se passer de leur service de câblodistribution ou de télévision par satellite au profit, par exemple, d'un fournisseur de contenu tel que Netflix, Shomi (la réplique canadienne à Netflix créée par Rogers Communications et Shaw Communications) ou le Club Illico (Videotron), pour ne nommer que ceux-là.

Une récente étude du Convergence Consulting Group, telle que rapporté par le site Internet de la CBC, signalait que pour l'année 2013, environ 13 000 foyers canadiens s'étaient ainsi "déconnectés" de leur abonnement à la câblodistribution ou à la diffusion par satellite. De prime abord, ça semble peu.  Toutefois, la même étude révèle l'ampleur de la tendance pour l'an dernier, et pour cette année courante.  De fait, ils ont été 95 000 à faire ce choix en 2014, et seront sensiblement le même nombre (97 000) en 2015! À l'inverse, les nouveaux abonnements à la câblodistribution, qui avaient cru de quelque 220 000 en moyenne entre 2007 et 2011, ne s'élevaient plus qu'à 37 000 en 2012, et à un maigre 2 000 nouveaux abonnés en 2013... On peut parler de tendance lourde! Il va de soi que l'arrivée de nouveaux modèles d'affaires (référons-nous à Netflix, une fois de plus), combinée aux développements technologiques et à la rapidité accrue de transmission de l'information, vient bouleverser l'univers télévisuel.  Dans cet univers où le consommateur était "captif" de l'offre des télédiffuseurs, la multiplication des plateformes et des offres a, en quelque sorte, "libéré" le télévore des contraintes existantes et a rendu à ce dernier la liberté de choix, de lieu et de moment de consommation audiovisuelle. Cependant, cette révolution amène son lot de questions, dont on ignore encore bon nombre de réponses. Par exemple, l'arrivée en force de diffuseurs en continu remettra-t-il en cause notre capacité et notre volonté de produire du contenu audiovisuel de qualité ici-même? Notre collègue Sylvain Lafrance ancien vice-président à la SRC et professeur associé au Pôle Médias à HEC Montréal, posait la question dans un récent article du Devoir: « Un paradoxe étonnant se produit (...). La télé connaît un âge d’or incroyable puisqu’on peut la regarder partout, en quantité et en qualité. En même temps, il y a un risque qu’à terme on soit de moins en moins dedans. On va se faire offrir des séries américaines, britanniques, danoises. Mais nous, aurons-nous encore les moyens de produire de la bonne télé ? » Autre question pertinente: la mort du téléviseur est-elle annoncée? En fait, il faudra peut-être attendre plusieurs années, voire même plusieurs décennies, avant que la chose se concrétise.  La télévision rejoint encore une large frange de la population, et les revenus mensuels tirés de la télévision (65$ par utilisateur) sont encore plus élevés que ceux prélevés par les services de diffusion par Internet (45$ par utilisateur). Et vous? Ferez-vous partie de la tendance et deviendrez-vous un « cord-cutter »? Laissez-nous savoir ce que vous en pensez, au bas de la présente page!