Article publié dans l'édition automne 2018 de Gestion

Les effets de la recherche

Mesurer la valeur et la portée des recherches scientifiques est essentiel pour sélectionner les projets qui recevront du soutien. Un des facteurs d’influence les plus connus est l’indice H, qui permet de connaître le nombre et la valeur des citations d’articles scientifiques. Toutefois, de tels indicateurs seraient souvent utilisés sans grande rigueur. « Les chercheurs n’en saisissent pas les limites, les forces et les faiblesses », déplore Vincent Larivière, professeur à l’École de bibliothéconomie et des sciences de l’information de l’Université de Montréal. Dans un ouvrage récent, M. Larivière et sa collègue Cassidy R. Sugimoto, de l’université de l’Indiana, ont donc rassemblé tous les outils, dans toutes les disciplines, qui permettent de quantifier la portée des connaissances scientifiques.

Source : Sugimoto, C. R., et Larivière, V., Measuring Research – What Everyone Needs to Know, Oxford, Oxford University Press, 2018.


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Étude de cas : les as de la transformation

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Source: « How to Sense and Seize Opportunities and Transform Your Organization », Rotman Management Magazine, janvier 2018.

Pourquoi certaines entreprises savent-elles repérer les bonnes occasions d’affaires tandis que d’autres restent à la traîne ? Selon le professeur David Teece et son équipe, elles se distinguent par des « capacités dynamiques » qui leur permettent de saisir les occasions plus efficacement et de soutenir les transformations organisationnelles. Deux professeurs de l’université de la Pennsylvanie illustrent le modèle de M. Teece dans une étude de cas sur les capacités mises en œuvre dans la stratégie de la société DuPont en matière de biocarburants. À lire !


Pandémie : soigner ou s’absenter ?

pandemie : soigner ou s'absenterÀ quel point les travailleurs de la santé sont-ils prêts à accepter le risque de soigner les patients lors d’une pandémie ? Une étude menée par une équipe de chercheurs de HEC Montréal et de l’université McGill révèle que dans le cas d’une pandémie de grippe grave, seulement 52 % des travailleurs de la santé se présenteraient au travail.

Principales causes d’absence évoquées :

1-      La protection de sa propre santé (50 %) ;

2-      La protection de la santé de sa famille (36 %) ;

3-      L’obligation de prendre soin de ses enfants ou d’autres personnes à charge (5 %) ;

4-      Une confiance insuffisante dans les mesures de sécurité en vigueur au travail (4 %).

Bonne nouvelle, toutefois : l’allocation de ressources et l’adoption de certaines pratiques peuvent transformer la perception des risques chez les professionnels de la santé, notamment la vaccination, les médicaments préventifs, la protection des lieux de travail, l’équipement de protection individuelle, la précision des rôles professionnels, etc.

Source : Dionne, G., et al., « Health Care Workers’ Risk Perceptions and Willingness to Report for Work during an Influenza Pandemic », Risks, février 2018.


L’art de poser des questions

L'art de se poser des questionsAlors que le questionnement est un outil puissant pour stimuler les idées et la performance dans les organisations, peu de cadres apprennent à poser des questions comme savent le faire d’autres professionnels, notamment les avocats, les journalistes et les médecins. Or, selon Alison Wood Brooks et Leslie K. John, professeures à l’université Harvard, devenir un meilleur intervieweur peut grandement déterminer le résultat des conversations. Quelques découvertes de leur recherche : les gens révèlent plus d’informations vraiment significatives, voire personnelles, quand on pose des questions de manière décontractée plutôt que formelle. Lors d’une réunion, si quelques personnes adoptent une attitude fermée, les questions risquent de perdre de leur potentiel informatif. Par contre, il suffit qu’un seul participant s’ouvre à la discussion pour que le reste du groupe s’engage dans cette dynamique. Il est alors possible de poser des questions ouvertes, qui suscitent une plus grande marge de manoeuvre et des réponses plus élaborées. Par ailleurs, les questions dites fermées (dont la réponse est généralement « oui » ou « non ») peuvent fausser le cours des idées en dirigeant trop la discussion, tandis qu’elles se révèlent efficaces si les échanges sont tendus.

Source : Wood Brooks, A., et John, L. K., « The Surprising Power of Questions », Harvard Business Review, mai-juin 2018.


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L'Europe à la rescousse des données privéesL’Europe à la rescousse des données privées

Un nouveau règlement général sur la protection des données dans l’Union européenne est entré en vigueur le 25 mai 2018. Cette loi n’est pas en tous points similaire à la loi canadienne sur la protection des renseignements personnels et sur les documents électroniques. Les entreprises canadiennes doivent donc s’informer de leurs nouvelles obligations si elles sont établies au sein de l’UE, si elles « offrent des biens ou des services » aux résidents de l’UE ou si elles « surveillent le comportement » de ceux-ci. Plusieurs analystes estiment que les nouvelles dispositions juridiques européennes pourront prévenir d’autres scandales comme celui qui a mis en cause Facebook et la firme de marketing Cambridge Analytica.

Source : Réforme des règles de l’UE en matière de protection des données, Commission européenne, 2018.


Cabines d'essayage extrêmesCabines d’essayage extrêmes

On promet un bel avenir aux commerces qui rehaussent l’expérience client en faisant preuve de créativité. Un exemple : le  fabricant canadien de manteaux d’hiver Kanuk propose à ses clients d’essayer leur parka dans des conditions hivernales simulées à l’intérieur d’une chambre froide réglée à -25 °C. Convaincu ? Vendu !

Place aux magasins écoefficaces

Parmi les arguments de séduction commerciale, le développement durable constitue une plus-value, surtout pour la génération des milléniaux. Au-delà de la qualité architecturale de leurs bâtiments, les grandes marques misent sur les enjeux de durabilité en matière d’environnement pour leurs futurs magasins : géothermie, panneaux solaires, rangées d’arbres, éclairage à DEL, etc.

Source : « Perspective des détaillants – Grandes sorties », Esquisses, printemps 2018.


L’éclosion du « design éthique »

L'éclosion du design éthiqueDonner du sens à l’innovation, rendre la technologie plus humaine, faire correspondre le numérique aux intérêts supérieurs de l’humanité. Ce sont là quelques principes d’un mouvement qui ne cesse de gagner de l’ampleur : le « design éthique ». En 2016, Tristan Harris, designer chez Google, s’est insurgé : « On vole des millions d’heures à la vie des gens, on les manipule tous les jours et il n’y a pas le moindre débat public là-dessus ! » Depuis ce cri d’alarme, un nombre croissant d’acteurs du secteur numérique s’inquiètent de l’exploitation de nos vulnérabilités psychologiques par rapport à la technologie. Ils prônent ainsi une démarche éthique pour responsabiliser les entreprises numériques en ce qui a trait aux répercussions possibles de la monétisation de l’attention. À suivre !