Article publié dans l'édition Automne 2020 de Gestion

Employabilité : les mad skills, ces compétences en vogue

Selon une étude française réalisée pour le compte d’Indeed en 2019, le CV entrerait dans une nouvelle ère. Les renseignements personnels qu’on y trouve sur les candidats (loisirs, centres d’intérêt, etc.) stimulent de plus en plus la curiosité des recruteurs. Après les compétences intellectuelles et techniques (qu’on nomme hard skills en anglais) et les compétences comportementales (soft skills), la tendance est aux compétences hors norme, ou mad skills. Ces aptitudes particulières sont de plus en plus prisées des recruteurs parce qu’elles leur permettent de sélectionner des candidats aux profils atypiques. Issue de la Silicon Valley, en Californie, cette nouvelle tendance attire les talents dans plusieurs secteurs, notamment celui des hautes technologies.

Affichez votre singularité

Vous avez une passion insolite ou un talent inusité? Vous vous adonnez à une activité sportive peu banale? Le temps est alors venu de proclamer votre originalité dans votre CV en y faisant état de ce qui vous caractérise le plus! Les recruteurs aiment en apprendre davantage sur :

  • les expériences hors du commun (75 %) ;
  • les projets personnels dans lesquels les candidats se sont beaucoup investis (71 %) ;
  • les centres d’intérêt surprenants (63 %) ;
  • les périodes d’inactivité (44 %).

Recruteurs : sachez cerner la personnalité des candidats

Afin de constituer des équipes aussi diversifiées que possible, les recruteurs cherchent à mieux comprendre les candidats qu’ils rencontrent :

  • 68 % des recruteurs attachent de l’importance aux expériences personnelles et aux loisirs des candidats lorsqu’ils lisent leur CV ;
  • 96 % d’entre eux posent des questions à ce sujet lors des entretiens ;
  • 72 % tiennent davantage compte des qualités humaines des candidats, une hausse significative depuis quelques années.

Source : « Soft skills et mad skills : l’avenir du CV ? », Indeed Blog, 17 octobre 2019.

Monde du travail : pas de parité hommes-femmes avant l’an 2276 ?

Le World Economic Forum (WEF) mesure chaque année dans plusieurs pays du monde l’étendue des écarts qui séparent les hommes et les femmes dans quatre sphères : la vie politique, l’économie, l’éducation et la santé. Le rapport publié par cette organisation en décembre 2019 nous apprend ainsi qu’il faudra attendre pas moins de 257 ans pour parvenir à la parité hommes femmes dans le monde du travail, comparativement à 95 ans dans le domaine politique. Le WEF nuance toutefois ce constat : alors que l’objectif global en matière de parité, toutes sphères confondues, pourrait être atteint d’ici 100 ans en moyenne dans les 107 pays étudiés en continu depuis la première publication de ce rapport (en 2006), l’Europe occidentale – la région la plus égalitariste sur la planète – pourrait y parvenir dans 54 ans.

Des chiffres et des faits

  • À l’heure actuelle, les femmes cadres gagnent toujours 23 % de moins que leurs homologues masculins. Il faudra attendre jusqu’en 2095 pour espérer voir, à l’échelle mondiale, l’égalité salariale entre les sexes.
  • L’Islande domine le classement des pays les plus égalitaires pour la onzième année consécutive, suivie de la Norvège, de la Finlande et de la Suède. Le Nicaragua arrive au cinquième rang.
  • La Chine, deuxième puissance économique mondiale, demeure loin derrière, au 106e rang.
  • Le Canada occupe le 19e rang. Par ailleurs, selon le dernier rapport du centre canadien de politiques alternatives, seulement quatre femmes canadiennes figuraient parmi les 100 patrons les mieux payés au Canada en 2018.
  • La France se démarque en raison du pourcentage de femmes qu’on y relève dans les conseils d’administration (43,4 %, soit deux fois plus qu’aux États-Unis).
  • Sur les 153 pays couverts par cette étude en 2019, on en dénombre 72 où les femmes n’ont toujours pas le droit d’ouvrir un compte bancaire ou d’obtenir du financement.

Sources : « Global gender gap report 2020 », World Economic Forum, 371 pages ; Macdonald, D., Fail Safe – CEO Compensation in Canada, Ottawa, Centre canadien de politiques alternatives, 2020, 24 pages.

Nouvelle économie : pas pour demain, la parité

Dans plusieurs secteurs en émergence, les femmes sont encore sous représentées aux postes professionnels et techniques. En infonuagique, par exemple, elles ne représentent que 12 % des effectifs dans les pays étudiés. Ce taux atteint à peine les 15 % en ingénierie et 26 % dans le domaine beaucoup plus récent des mégadonnées et de l’intelligence artificielle.

Source : « Global gender gap report 2020 », World Economic Forum, 371 pages.

Étude de cas - Pays-Bas : les quotas de genre

En fixant des quotas de genre au sein des conseils d’administration, les Pays-Bas rejoindront les sept pays européens (en plus de la Californie) qui ont adopté cette mesure obligatoire pour atteindre éventuellement l’équilibre entre les hommes et les femmes. Selon une recherche effectuée par le magazine The Economist, l’imposition de pénalités aux entreprises qui ne respecteraient pas les quotas établis favorise l’accroissement du nombre de femmes dans les conseils d’administration. D’après cet hebdomadaire britannique, les entreprises qui comptent plus de femmes au sein de leur conseil semblent mieux fonctionner : leurs administrateurs sont plus assidus et exercent un contrôle plus strict en matière de gestion. Cependant, ces quotas ne semblent avoir aucun effet perceptible sur le rendement des entreprises et ne permettraient pas encore de gonfler les rangs des femmes promues à des postes de direction.

Source : « How to deal with board gender quota » (article en ligne), The Economist, 12 décembre 2019.

Succès : les cinq attributs des équipes performantes

En partenariat avec Ideo, une entreprise de design américaine, la firme Microsoft a étudié diverses équipes en milieu de travail composées notamment d’astronautes, de producteurs de télévision et d’infirmières. Elles ont constaté que les équipes les plus performantes ont cinq points en commun :

  1. un but qui leur permet de rester concentrées sur l’atteinte de leurs objectifs ;
  2. une identité collective qui renforce le sentiment d’appartenance et d’unité des membres de l’équipe ;
  3. la prise de conscience et l’inclusion de l’autre, qui permettent de tenir compte des perspectives de chacun et de mieux interagir ;
  4. la confiance et la vulnérabilité, qui encouragent la prise de risques ;
  5. la tension constructive, d’où émergent les idées nouvelles qui permettent d’atteindre des résultats optimaux.

Source : « 5 attributes to successful teams » (article en ligne), Microsoft, 19 novembre 2019.

Réalités du travail : les milléniaux et le double emploi

À la différence de leurs parents et de leurs grands-parents, les milléniaux américains sont nombreux à compter sur un deuxième emploi en plus de leur boulot principal pour arrondir leurs revenus mensuels. Les résultats d’un sondage mené en mai 2019 pour le site Bankrate.com nous apprennent que 31 % des jeunes adultes américains âgés de 23 à 38 ans travaillent des heures supplémentaires pour épargner davantage. Ce pourcentage fond de moitié (16 %) chez les travailleurs de la génération X mais atteint les 18 % chez les baby-boomers. Toutes générations confondues, 34 % des répondants au sondage ont affirmé utiliser ce revenu supplémentaire pour des dépenses diverses, 30 % pour acquitter leurs frais courants et 27 % pour économiser.

Source : « Survey : Nearly 1 in 3 side  hustlers needs the income to stay afloat » (article en ligne), Bankrate, 5 juin 2019.