Article publié dans l'édition printemps 2017 de Gestion

Le boom de l’économie de partage

En moins d’une décennie, les entreprises américaines Airbnb et Uber sont devenues des géants économiques. Les plateformes communautaires et les applications mobiles de mise en contact d’utilisateurs pourraient s’étendre à d’autres secteurs : financement et dotation en ligne, hébergement de particulier à particulier, partage de voitures et diffusion de musique et de vidéos. Toute cette économie de partage pourrait générer des revenus d’une valeur de 335 milliards de dollars d’ici 2025, révèle la London Business School Review.


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Évaluation : êtes-vous transparent ? « En tant que gestionnaire, avez-vous déjà participé à une réunion d’évaluation des talents et classé les gens en fonction de leur potentiel au sein de l’entreprise ? » demandent Allan H. Church et Christopher T. Rotolo, vice-présidents chez PepsiCo.

Réponse : bien que la plupart des grandes entreprises utilisent des méthodes formelles d’évaluation pour identifier les leaders à haut potentiel, seulement 34 % d’entre elles opteraient pour la transparence. Elles craindraient en effet des répercussions négatives lorsqu’elles doivent annoncer à certains de leurs employés qu’ils ne sont pas perçus comme étant des personnes à haut potentiel*.

49 % des Canadiens admettent qu’ils pourraient s’investir davantage dans leur travail (Selon un sondage de la société ADP Canada).

Les principales causes de ce déficit de productivité : le déluge de distractions en tout genre (43 %), des processus trop nombreux et trop lourds, la paperasserie et la bureaucratie envahissantes (35 %), de la complaisance exagérée envers ceux qui estiment ne pas avoir besoin d’en faire plus, le fait de se sentir peu engagé (27 %) ainsi que l’ennui (20 %) et le manque de ressources (20 %).

L’avenir appartient au neuromarketing

Les spécialistes en neuromarketing A. K. Pradeep et Martin Lindstrom affirment que de 70 à 80 % de nos achats sont irrationnels. L’avenir du marketing serait même à la publicité allusive avec des marques dissimulées et des publicités sans logo. Les effets recherchés ? Réduire le filtre du scepticisme chez le client et susciter une plus grande interaction avec le produit sans l’entremise de la marque. Les symboles – et tout ce qui évoque la marque – prendront désormais le dessus. Enfin, si la marque est déjà connue ! Notons qu’environ une centaine de cabinets de neuromarketing ont vu le jour aux États-Unis et en Europe.

Une mode, le financement participatif ?

Nous dirigeons-nous vers une hypercroissance du financement participatif et du sociofinancement (crowdfunding en anglais, littéralement « financement par la foule ») ? De 2011 à 2015, les collectes de fonds de ce type sont passées de 1,5 milliard à 16,2 milliards de dollars. Considéré comme une façon alternative de financer un projet, le sociofinancement fait appel à une communauté de soutien en échange de contreparties. En plein essor, les plateformes se multiplient, lesquelles jouent un rôle d’intermédiaire tout en offrant une approche de sélection et de suivi des investissements.

Votre regard étudié en marketing électronique

L’oculométrie (ou eye tracking) s’intéresse au comportement oculaire d’une personne qui regarde un site Internet, une publicité, un produit, une plateforme mobile, etc. Le balayage visuel ainsi que les points et le temps de fixation du regard constituent donc de précieux signaux en marketing numérique. « On vérifie si une publicité située en haut à droite de l’écran et d’une taille donnée a la même efficacité qu’une autre », explique Abdelouahab Mekki Berrada, chercheur en gestion du commerce électronique à la Chaire Bombardier de gestion de la marque de l’Université de Sherbrooke. M. Berrada a eu recours aux méthodes fondées sur des mesures neurophysiologiques pour analyser les comportements des consommateurs sur le Web. À suivre...

2017 : Alerte à la cybercriminalité !

De toutes les tendances à surveiller en 2017 pour les entreprises, la plus à craindre serait la hausse des attaques cybercriminelles. « Nous avons vu le nombre de cas déclarés de vulnérabilité informatique augmenter de près de 170 % au cours des cinq dernières années », a affirmé Brian Gorenc, directeur de Vulnerability Research chez Trend Micro, dans une récente parution de HR Magazine. En 2017, les principales infractions criminelles sur Internet ou sur d’autres réseaux informatiques sont la vente illicite, l’hameçonnage, l’utilisation de données et le paiement frauduleux.


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Et la santé, ça va ?

■ On se doutait bien que le fait de perdre son emploi pouvait nuire à sa santé. Les recherches de Pierre-Carl Michaud, du Département d’économie appliquée de HEC Montréal, le confirment. Principaux symptômes physiques : changements dans les biomarqueurs de l’inflammation, du cholestérol et du diabète, notamment. « Une mise à pied pourrait augmenter la probabilité annuelle de mortalité de près de 10 % », estime le chercheur. En revanche, un licenciement lié à la fermeture d’une entreprise n’altérerait pas la santé des travailleurs. Cette étude de la Chaire de recherche Industrielle Alliance sur les enjeux économiques des changements démographiques de HEC Montréal a été effectuée à partir des données recueillies auprès de 6 152 travailleurs.

■ Après le burn-out (épuisement professionnel) puis le bore-out (ennui au travail), voici le brown-out. Traduction littérale : baisse de courant. En clair, c’est le nouveau mal qui atteint les travailleurs qui ne comprennent rien (ou presque) au travail qu’on leur confie. Leurs tâches ou leurs activités sont à ce point éloignées de leurs champs de compétence, de leurs qualifications initiales ou de leurs valeurs personnelles qu’ils perdent tout élan au travail. C’est problématique ? Oui !

■ Les artistes sont-ils mieux prédisposés au bonheur au travail ? Une étude réalisée auprès de 566 artistes en situation d’emploi révèle l’influence d’un état d’esprit optimiste et de la stabilité émotionnelle sur la satisfaction au travail et dans le déroulement d’une carrière. Autres facteurs non négligeables, selon cette étude parue dans l’International Journal of Arts Management à laquelle a collaboré Danilo C. Dantas, professeur agrégé au Département de marketing de HEC Montréal : le travail d’équipe, la motivation au travail et l’orientation client.

Un drone pour vous escorter

« Allô ? Je voudrais qu’on m’envoie un drone, s’il vous plaît... » Et si, au lieu d’appeler un taxi, vous appeliez un drone pour vous éclairer la nuit et vous raccompagner chez vous ? Ce système de drones à la demande – grâce à l’application pour portables Fleet-lights – sera bientôt une réalité, se réjouit la compagnie d’assurances britannique Direct Line. L’idée brillante ? Au moment de réserver un drone (ou une flotte de drones), le trajet est fixé par GPS puis adapté au client selon sa géolocalisation, fournie par son portable. Tout ça pour quoi ? Des « drones éclaireurs » suivent le client pour lui offrir lumière et sécurité à une heure tardive. Un simple bouton « Éclaire ma route » suffit pour appeler ces drones pilotés par un opérateur à distance. Bonne route !

Notes

*D’après la revue professionnelle HR People + Strategy, vol. 39, n˚ 4, automne 2016.