Demandes salariales à la hausse pour 2017? Lisez ce qui suit...

Le Rendez-vous Rémunération de l'Ordre des conseillers en ressources humaines (CHRA), présenté ce matin au centre-ville de Montréal, était l'’occasion pour les spécialistes des ressources humaines de prendre connaissance des plus récentes prévisions au chapitre de la rémunération du personnel pour l'année qui approche à grands pas. Doit-on prévoir des hausses salariales? Quelles sont les attentes des travailleuses et des travailleurs à cet égard?

Une situation économique en teintes de gris

En levée de rideau, Sébastien Lavoie, économiste en chef chez Valeurs mobilières Banque Laurentienne, a commencé la matinée en brossant un portrait somme toute mitigé de la situation macroéconomique au Canada et au Québec. « Le Canada est en transition », a affirmé d'emblée l'homme de chiffres, et la chose se répercute évidemment au chapitre de la performance globale de notre économie. Le choc pétrolier a bien entendu plombé la performance de cette dernière, et l'Ouest du pays souffre, mais la reprise ailleurs au Canada tend à contrecarrer les impacts des cours du baril de pétrole, tant et si bien qu'au chapitre de l'emploi, contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, la situation n'est pas optimale, mais elle n'est pas alarmante non plus, avance Sébastien Lavoie. « Il faut davantage se préoccuper des revenus, qui ne progressent pas au rythme escompté », prévient-il. Avec moins d'argent en poche, les Canadiennes et les Canadiens dépensent moins, et les ventes de biens et de services des entreprises s'en ressentent. Il en résulte donc, au chapitre de la rémunération, une hausse de la compensation effective des employés qui ne s'établit qu'à 1,8 %, la plus faible augmentation en deux décennies. 

À quoi s'attendre?

À tout seigneur, tout honneur, il est revenu à Manon Poirier, directrice générale de l'Ordre, de présenter ce à quoi peuvent s'attendre les entreprises et les organisations en termes d'augmentations salariales pour 2017. Le document Les prévisions salariales 2017, dévoilé à l'occasion par la directrice générale, fait état d'une hausse attendue de 2,5 % pour le Québec et de 2,3 % pour le Canada. Somme toute, ces pourcentages demeurent dans la lignée de ce qui avait été entrevu pour cette année 2016. Et, surtout, le pouvoir d'achat des travailleurs québécois et canadiens sera sauf, puisque l'inflation devrait être de l'ordre de 2 % l'an prochain.

De rêves et de réalité...

Ces prévisions quant aux hausses salariales anticipées sont-elles à la hauteur des attentes des travailleuses et des travailleurs? C'est la question que l'Ordre s'est posée et, en s’o'ctroyant le concours de la maison CROP, à laquelle il a rémunérationpu répondre par l'entremise d'un coup de sonde auprès de 541 travailleurs salariés. Le sondage Les travailleurs québécois et les salaires révèle en effet qu'entre les attentes de ces derniers quant à une éventuelle augmentation salariale et ce qu'ils croient mériter, on passe littéralement du simple (1,8 %) au double (3,6 %)! Quant à ce qui pourrait expliquer cet écart significatif, les paris sont ouverts!

Un autre élément fort intéressant de ce sondage se rapporte à l'attitude, différente on doit le dire, entre les hommes et les femmes quant à certains aspects inhérents à la rémunération. L'on y apprend en effet que les femmes ont des attentes moins élevées que les hommes en matière d'augmentation salariale. Suite logique à cette première affirmation, peut-être : seulement un quart des femmes salariées affirment négocier leur salaire, alors que cette proportion dépasse le tiers pour les hommes. Alors que l'équité salariale est un fait théoriquement et légalement acquis, on constatera sans peine que les mentalités sont, quant à elles, beaucoup plus lentes à évoluer...