Article écrit le 26 décembre 2018

Certains comportements ont des impacts négatifs sur le bien-être au travail et nuisent au bon fonctionnement des organisations. Il importe de bien les connaître afin de pouvoir les prévenir.

Incivilités au travail

Les incivilités sont définies comme des comportements qui entravent les normes de respect d’un milieu de travail, sans être graves ou sévères. Il s’agit des irritants auxquels nous sommes exposés ou des petites infractions que nous commettons quotidiennement :

  • Regarder ses courriels ou y répondre pendant une réunion ;
  • Parler pendant une formation ;
  • Interrompre une personne pendant qu’elle parle ;
  • Arriver en retard à un rendez-vous ou une réunion ;
  • Faire des blagues qui créent de l’inconfort ;
  • Montrer des signes d’irrespect lorsqu’une personne prend la parole (ex. lever les yeux ou soupirer) ;
  • Ne pas répondre aux courriels ou aux messages téléphoniques d’une personne ;
  • Etc.

Les incivilités sont une source de stress significative qui affecte les travailleurs. Une étude de Porath et Pearson (2010)1 montre que, parmi les personnes ayant subi un épisode d’incivilité en milieu de travail, 63% ont perdu du temps à éviter la personne instigatrice d’incivilité et 48% ont intentionnellement diminué leurs efforts dans la réalisation de leur travail.  Ainsi, bien qu’elles ne soient pas des infractions graves, elles affectent tout de même le sentiment d’être reconnu et respecté et diminuent l’engagement et la motivation.


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Harcèlement au travail 

Le harcèlement constitue une transgression relationnelle d’une gravité plus importante que l’incivilité. Un comportement, pour être considéré comme du harcèlement, doit habituellement répondre à quelques critères.

  • Il s’agit d’une conduite vexatoire, c’est-à-dire qu’elle est humiliante, abusive ou blessante.
  • Cette conduite implique des comportements, des paroles ou des gestes hostiles ou non désirés.
  • Ces comportements, paroles ou gestes présentent un caractère répétitif, à moins qu’ils soient très graves. Dans ce dernier cas, un seul comportement grave pourrait être considéré comme du harcèlement.
  • Le harcèlement implique, pour la personne ciblée, une atteinte à son intégrité (équilibre physique, psychologique ou émotif) et à sa dignité (respect et amour-propre).
  • Le harcèlement rend le milieu de travail néfaste pour l’employé visé.

Le harcèlement, tel que l’indique sa définition, est nuisible pour les personnes qui en sont la cible et peut devenir source de détresse psychologique et, s’il se prolonge, de problèmes de santé mentale tels que l’anxiété et la dépression. Il s’agit de comportements qui ne doivent pas être pris à la légère.

Violence au travail

La violence au travail est définie comme une agression délibérée qui contrevient aux normes d’une organisation et vise à porter atteinte à un de ses membres. Elle prend différentes formes : physique, psychologique, sexuelle ou financière. Elle peut provenir d’un membre de l’organisation, mais également d’une personne extérieure, telle qu’un client ou un partenaire.

Peu importe la forme et l’origine des comportements violents en milieu de travail, ces derniers ont des conséquences graves pour les victimes. Au plan psychologique, une personne victime de violence verra son estime et sa confiance en soi fragilisées, pourra ressentir de la détresse psychologique et même développer des problèmes de santé mentale. Elle sera également susceptible de vivre des problèmes physiques, conséquents au stress vécu (maux de ventre, maux de tête, problèmes digestifs, vomissements, etc.) Si la violence n’est pas dénoncée et si le problème n’est pas traité par l’organisation, la personne victime en ressentira les contrecoups : isolement, baisse de motivation, baisse de crédibilité, baisse de performance et voire même le congédiement. Par ailleurs, en 2014, la CNESST évaluait que l’absence moyenne pour une indemnisation à la suite de violence physique était de 69,7 jours alors qu’elle était de 201,2 jours pour un incident de violence psychologique.


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En résumé, les organisations doivent s’assurer de connaître les comportements nocifs en milieu de travail et de délimiter clairement ce qui ne peut être toléré, qu’il s’agisse d’incivilité, de harcèlement ou de violence. Des limites claires et bien communiquées aux membres de l’organisation permettront d’établir des normes partagées par tous et participeront au maintien d’un climat sain.


Notes

1 Porath, C.L., & Pearson, C.M. (2010). The Cost of Bad Behavior. Organizational Dynamics39(1), 64-71.