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Quand la fatigue nous plombe
2023-05-16

French
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2023-10-02
Quand la fatigue nous plombe
Série , Communication , Ressources humaines , Management , Santé

Difficile d’échapper à la fatigue lorsque l’on travaille. Mais à quel moment devient-elle anormale, et à quelles stratégies peut-on recourir pour éviter qu’elle ne prenne toute la place?
Il est tout à fait normal que le travail génère de la fatigue, et ce, pour plusieurs raisons. Ainsi, il peut être exigeant sur le plan physique ou mental, demander de la concentration, nécessiter de résoudre des problèmes complexes, générer des interactions avec des collègues et des clients. À cela s’ajoutent la pression pour l’atteinte des résultats, les échéances serrées, les heures supplémentaires, le temps de transport, etc. Tous ces facteurs font en sorte que l’on doit puiser dans nos réserves d’énergie.
Là où cela devient préoccupant, c’est lorsque la fatigue devient chronique et qu’elle dépasse nos limites. «La fatigue au travail n’est pas normale si elle est persistante et excessive, qu’elle devient intenable au point que cela affecte notre santé globale et notre qualité de vie au travail», explique Mouna Knani, CRHA, professeure adjointe au Département de gestion des ressources humaines de HEC Montréal.
«L’être humain connaît des cycles d’effort suivis de récupération. Cela devient problématique lorsqu’il ne parvient plus à recharger ses batteries», renchérit Jacques Forest, psychologue et CRHA, professeur titulaire au Département d’organisation et ressources humaines à l’ESG UQAM.
Fatigue normale ou pas?
En principe, une bonne nuit de sommeil, des activités relaxantes ou quelques jours de congé devraient suffire pour nous permettre de récupérer de la fatigue occasionnée par le travail. Si ce n’est pas le cas, il convient alors de se poser des questions. À plus forte raison si l’on éprouve de la difficulté à se concentrer, que l’on ressent une sensation de faiblesse, que l’on souffre d’insomnie et de divers troubles physiques et psychologiques. «Dans ces conditions, il faut alors prendre du recul, réfléchir à ce qui cloche et à ce que l’on pourrait changer», recommande Mouna Knani, qui souligne que cette prise de conscience est indispensable pour pouvoir agir efficacement.
Le moment où la fatigue dépasse notre seuil de tolérance constitue une sensation subjective et propre à chacun d’entre nous. Elle peut être ressentie différemment selon les personnes et dépend de facteurs individuels. Mais il faut toujours être vigilant, car la fatigue peut rapidement déboucher sur de l’épuisement, avec son lot d’anxiété, de stress et autres conséquences négatives.
Des stratégies pour récupérer
Il existe heureusement des stratégies pour nous aider à récupérer. Jacques Forest mentionne en particulier le travail des psychologues allemandes Sabine Sonnentag et Charlotte Fritz, qui proposent un certain nombre d’activités afin de refaire le plein d’énergie. Elles appliquent le principe selon lequel ce ne sont pas tant les activités qui permettent la récupération, mais bien l’expérience psychologique qui en découle.
«Ces psychologues conseillent notamment de s’engager dans des expériences de récupération actives, par exemple aller marcher au lieu de s’avachir sur son divan, lire un livre au lieu de regarder une série télévisée. Il faut aussi favoriser le détachement psychologique, autrement dit ne pas penser au travail en dehors de celui-ci et mettre ‘’la switch à off’’», énumère Jacques Forest.
Parmi les autres stratégies recommandées par Sabine Sonnentag et Charlotte Fritz, on retrouve également la relaxation, ainsi que le fait de relever un défi positif qui nous permet d’apprendre quelque chose, améliorant ainsi notre sensation de maîtrise. Enfin, avoir le sentiment de contrôle sur ses temps libres est une autre recette éprouvée.
Jacques Forest précise également que ce n’est pas parce qu’on est fatigué qu’il ne faut pas faire d’activités de récupération, bien au contraire!
Prévenir la fatigue au travail
Il est également possible d’agir en amont de façon à prévenir la fatigue avant qu’elle ne nous accable. «Prendre des pauses régulièrement pour permettre à notre corps et notre esprit de se reposer, aller marcher durant l’heure de dîner et apprendre à se détendre sont de bonnes façons d’y parvenir», indique Mouna Knani.
Elle ajoute que les saines habitudes de vie, l’exercice régulier, une alimentation équilibrée et des heures de sommeil suffisantes contribuent également à améliorer notre niveau d’énergie. «Il faut aussi apprendre à mieux répartir ses tâches, gérer son travail par priorités et éviter les activités chronophages qui nous font perdre du temps pour peu de résultats», souligne-t-elle.
Si l’on se sent dépassé et que notre environnement de travail offre un climat de sécurité psychologique, on ne devrait pas hésiter à s’ouvrir sur ses difficultés à son gestionnaire afin qu’il puisse nous aider à trouver des solutions.
Il ne faut pas hésiter non plus à utiliser les ressources mises à notre disposition dans le cadre des programmes d’aide aux employés et avoir recours à un professionnel. Car l’anxiété, le stress, l’irritabilité et l’isolement sont des signaux à ne pas négliger, indiquant que notre fatigue a dépassé les bornes. «Il faut rester attentif aux symptômes, c’est une pente glissante», prévient Mouna Knani.
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