Janvier est le mois de sensibilisation à la maladie d’Alzheimer. Au Canada, le nombre de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer va doubler d’ici 15 ans, provoquant ainsi une augmentation du nombre de Canadiens et de Canadiennes jouant le rôle de proches aidants. Vos organisations emploient probablement déjà plusieurs proches aidants, que vous le sachiez ou non.

Que ce soit lorsqu’ils prennent soin d’un parent atteint d’une maladie dégénérative ou d’un autre proche présentant une condition de santé précaire, les proches aidants sont affectés par leur situation. Les organisations devront tenir compte de cette réalité et de ses conséquences sur les travailleurs ainsi que leur productivité en milieu de travail.

La réalité des proches aidants

Qu’est-ce qu’un proche aidant ? Il s’agit tout simplement d’une personne qui fournit de l’aide à une autre personne, présentant une perte d’autonomie en raison de la vieillesse, d’une maladie mentale ou physique. La grande majorité des gens, à un moment ou à un autre de leur vie, aideront un proche qui souffre d’un problème de santé de longue durée, d’une incapacité ou de problèmes liés au vieillissement.

Une étude menée par Statistiques Canada a montré qu'en 2012, 28% de la population âgée de 15 ans et plus a fourni des soins à un proche présentant une de ces conditions. Parmi ces aidants, on dénombre un peu plus de femmes (30%) que d’hommes (26%). De plus, 39% aidaient leur père ou leur mère, 8% aidaient leur conjoint et 5% aidaient leur enfant. Les autres (48%) fournissaient des soins à d’autres membres de la famille ou proches.

La prise en charge d’une personne présentant une perte d’autonomie a de multiples impacts pour les proches aidants, particulièrement chez ceux qui prennent soin d’un parent, d’un conjoint ou d’un enfant. Par exemple, ceux-ci sont plus susceptibles de rapporter des signes de détresse psychologique :

  • Ils se sentent inquiets ou angoissés par leur situation;
  • Ils se sentent déprimés en raison de leurs responsabilités d’aidants;
  • Ils se sentent colériques, irritables, mécontents, seuls ou isolés;
  • Ils éprouvent des problèmes de sommeil.

Les proches aidants rapportent que leur situation provoque une pression sur leurs finances personnelles, car ils doivent souvent effectuer des dépenses supplémentaires liées à leur rôle, affectant ainsi leurs revenus disponibles et leur possibilité d’épargne. En plus d’éprouver des difficultés financières, les proches aidants doivent également réussir à concilier leurs responsabilités personnelles à leurs obligations professionnelles, ce qui peut se traduire par une baisse de productivité. En effet, l’augmentation du nombre de proches aidants dans les organisations risque d’exacerber les problèmes d’absentéisme et de présentéisme, déjà bien présents.


LIRE AUSSI : « Quand le stress financier diminue la productivité »


Comment les milieux de travail peuvent-ils limiter les conséquences négatives de cette réalité ?

Pour tenir compte de cette réalité et en limiter les conséquences sur la productivité, les milieux de travail devraient agir sur deux fronts.

Ajuster leurs politiques internes

En effet, plusieurs organisations, afin de s’ajuster à ce nouveau contexte, ont mis en place des mesures et des politiques qui favorisent une meilleure conciliation entre le travail et les responsabilités personnelles. Il peut s’agir, par exemple :

  • de permettre une flexibilité d’horaire;
  • de faciliter l’aménagement et la réduction du temps de travail;
  • de donner accès à des congés payés pour responsabilités familiales;
  • de favoriser le télétravail;
  • etc.

Connaître la législation encadrant la situation des proches aidants en milieu de travail

Par ailleurs, des mesures législatives ont également été prévues afin de soutenir les proches aidants. Saviez-vous :

Qu’un travailleur peut s’absenter de son travail 10 jours par année pour remplir ses obligations concernant l’état de santé d’un proche ou d’une personne pour qui il ou elle est reconnu comme proche aidant ? Si le travailleur est embauché depuis au moins 3 mois consécutifs, les deux premières journées d’absence pour ces raisons sont des congés payés. Les autres sont à ses frais. (Source : Éducaloi)

Que la Caisse fédérale d’assurance-emploi a prévu des prestations de compassion de l’assurance-emploi ? Celles-ci s’adressent aux personnes qui doivent s’absenter temporairement du travail dans le but de fournir des soins et du soutien à un proche souffrant d’une maladie grave qui risque de causer son décès au cours des 26 prochaines semaines. (Source : Gouvernement du Canada)

En plus des ajustements effectués par les milieux de travail, il est également possible pour les proches aidants de solliciter du soutien auprès d’autres ressources spécialisées. Les proches aidants peuvent, par exemple, obtenir du soutien auprès de leur programme d’aide aux employés. Ils peuvent également s’adresser au CLSC de leur territoire ou encore consulter le répertoire des ressources par région, disponible sur le site web de l’Appui pour les proches aidants. N’hésitez pas à y référer vos employés lorsque nécessaire.