Petit-fils du fondateur, Thomas Derichebourg est à la tête de la filière des services à l'environnement du français Groupe Derichebourg depuis 2007. Toujours en mouvement et nourri par l’envie d’élargir et améliorer sans cesse son offre, il prend le temps de répondre à nos questions.

Monsieur Derichebourg, quelles sont les raisons de votre implantation au Québec ?

Tout s’est accéléré au cours de l’année 2015, car j’ai eu le privilège de faire partie de la délégation qui accompagnait le Président François Hollande au Canada : au cours de ce voyage j’ai pu prendre conscience des actions et des attentes de ce pays dans le domaine de l’Environnement et de la protection des ressources.

Cette dynamique a tout de suite fait écho à la volonté de notre Groupe familial de poursuivre son développement à l’international. Depuis le début de mes prises de fonction au sein de l’entreprise, j’ai cette volonté d’accélérer notre développement sur de nouveaux territoires.

Mes premières rencontres au Québec m’ont définitivement convaincu que nous pouvions proposer notre savoir-faire et répondre ainsi aux besoins et enjeux environnementaux de la Province du Québec. L’accueil et le dynamisme des Québécois m’ont définitivement conforté dans ce choix !

Quelle est votre fonction dans le groupe ?

En tant que président de la filiale Environnement, je dirige actuellement les activités de services aux collectivités et aux entreprises dans les métiers relatifs à la gestion des matières résiduelles, en France et à l’international. J’occupe également des fonctions de direction au sein des filiales spécialisées dans le recyclage des métaux ferreux et non-ferreux, activité également très importante au sein de notre Groupe.

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Vous avez suivi des cours de théâtre. Cela vous sert-il maintenant dans la gestion de votre groupe au quotidien ?

Vous savez, toute expérience est enrichissante. Le théâtre, comme chaque activité artistique, vous  permet d’avoir un autre regard sur le quotidien, sur le monde qui vous entoure. J’ai l’intime conviction que la diversité des parcours au sein de notre entreprise constitue une des clés de la réussite et une véritable force.

Remise du Prix d’Excellence du Dirigeant d’Entreprise Franco-Québécois de l’année à Thomas Derichebourg

Remise du Prix d’Excellence du Dirigeant d’Entreprise Franco-Québécois de l’année à Thomas Derichebourg, par Benoît D. Lapointe, Président du Cercle des Dirigeants d’Entreprises Franco-Québécois, en présence de Isabelle Melançon, Ministre du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques du Québec, Line Beauchamp, Déléguée générale du Québec à Paris et Isabelle Hudon, Ambassadrice du Canada à Paris le 13 décembre 2017

Quelle est votre opinion sur la nécessité ou non de suivre de grandes études pour devenir dirigeant ?  Pensez-vous que cela est-il nécessaire ?

 Il est à notre époque primordiale et nécessaire de faire des études, le monde du travail actuel est difficile et l’apprentissage théorique que délivre l’école est précieux, c’est une très bonne première étape vers le monde du travail. Le fait d’avoir la possibilité et la chance de faire des études dans de grandes écoles est un luxe inouï qu’il faut saisir si l’on en a l’opportunité, mais attention : cela ne donne pas obligatoirement un emploi à la sortie, mais un très bon bagage.

J’encouragerai toujours les étudiants à poursuivre les études le plus loin possible, mais lorsque je dis cela, j’inclus bien évidemment tous ceux qui s’orientent également vers des formations professionnelles, car il n’y a pas que les grandes écoles qui forment les futurs grands PDG.

C’est avant tout une volonté, une envie de vouloir construire, d’avancer, de bâtir dans le domaine d’activité que l’on a choisi et de tout faire pour aller au bout de cette démarche.

Après tout s’apprend sur le tas, car un dirigeant c’est avant tout un manager qui a sa vision, sa stratégie, l’énergie de pouvoir emmener toute une équipe vers la victoire avec tous les risques que cela comporte. Il faut l’humilité, la rigueur, l’écoute, le respect de tous ses collaborateurs, car la réussite n’est jamais solitaire mais collective ! C’est tous ensemble que nous pourrons avancer.

Que pensez-vous de la gestion d'une entreprise familiale ?

J’ai eu la chance de connaître, tout petit, l’entreprise à ses débuts. Je l’ai ensuite vu grandir sous l’impulsion de mon Père et de mon Grand-Père. Durant ces années, j’ai énormément appris.

Gérer une entreprise familiale en s’engageant au quotidien avec l’ensemble des équipes, constitue pour moi le moteur essentiel au développement et au bon fonctionnement de l’entreprise.

La dimension familiale d’un Groupe comme le nôtre, confère à notre entreprise une dynamique particulière pour nos collaborateurs. Quand nous regardons le chemin parcouru au fil des années, nous pouvons nous réjouir de défendre sans relâche nos engagements et de mettre en œuvre une stratégie en phase avec notre ADN !


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Si la gestion d’une telle entreprise comporte assurément plusieurs avantages, suscite-t-elle également certains défis ? Si oui, lesquels ?

Le défi est de défendre au quotidien nos valeurs et d’avoir comme ambition première la satisfaction de nos clients.

Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur ce sujet ? Avez-vous des conseils à donner aux nouvelles générations qui s’apprêtent à prendre les rênes de ce genre d’entreprise ?

 Il ne faut en effet pas hésiter à entreprendre, à écouter nos envies et nos idées et d’être toujours dans cette dynamique de vouloir construire et de toujours y croire. Pour réussir, il est indispensable de s’entourer de personnes compétentes et investies dans l’entreprise, car la réussite n’est pas individuelle mais collective !

Dans la même veine, peut-on conserver un « esprit familial » dans un groupe qui compte plus de 36.500 personnes et qui a un chiffre d’affaires de près de 2.7 milliards d’euros ? Si oui, comment le définissez-vous ?

Bien évidemment ! Pour cela, il faut mettre en place des organisations performantes, en confiant des responsabilités importantes à chaque niveau hiérarchique. Il est indispensable d’instaurer des circuits de décision courts et réactifs afin de conserver cette dynamique quotidienne, cette proximité. Il faut également être disponible, proche des activités et à l’écoute des difficultés.


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Quel est votre style de management,  le genre de leadership que vous pensez incarner ?

J’anime au quotidien les équipes selon les profondes valeurs de respect, d’enthousiasme et d’engagement qui animent ma famille ! Je suis exigeant envers les collaborateurs de l’entreprise et j’essaie en permanence d’être le plus juste dans mes décisions. Bref, je donne le meilleur de moi-même tous les jours et je reste persuadé qu’ensemble nous sommes et nous serons toujours plus forts.

Pour finir, qu'elles sont vos perspectives de développement au Québec ?

Nous souhaitons poursuivre notre développement dans les métiers de service, à l’image de ce que nous avons mis en œuvre ces deux dernières années, en conservant le même niveau d’exigence qui nous anime. Nous réfléchissions en parallèle à développer au Québec d’autres activités en lien avec la diversité des savoir-faire au sein de notre Groupe.