Article publié dans l'édition Printemps 2019 de Gestion

Il y a un peu plus d’un an, Gaz Métro a modifié sa raison sociale pour devenir Énergir. Contraction des mots énergie et agir, cette nouvelle appellation illustre le rôle de catalyseur que cette entreprise entend continuer à jouer auprès de ses clients, de ses partenaires et des communautés qu’elle côtoie au moment où l’humanité et les organisations de tout type se rassemblent autour d’un défi de taille : la transition énergétique. Fougueuse et optimiste, Sophie Brochu, PDG d’Énergir, partage avec nous sa vision du monde.

Sophie Brochu au Théâtre Paradoxe le 1er avril 2017 lors de l’atelier « Boostez votre confiance » organisé par l’Effet A.

Sophie Brochu au Théâtre Paradoxe le 1er avril 2017 lors de l’atelier « Boostez votre confiance » organisé par l’Effet A.

Sophie Brochu prend le temps d'établir un contact franc et chaleureux en vous accueillant dans son bureau décoré avec simplicité. Spontanément, elle parle ensuite de l’Effet A, une initiative qui lui tient à cœur et à laquelle elle se consacre avec autant de conviction que de générosité. Depuis sa création, ce programme, qui vise à favoriser le cheminement professionnel et l’ambition des femmes ainsi qu’à promouvoir le talent féminin au sein des entreprises, aura offert l’occasion à environ 2 000 d’entre elles d’être accompagnées par des leaders compétents et dévoués.

Par la suite, Sophie Brochu sera tout aussi volubile sur la question du décrochage scolaire. En tant qu’enfant « enthousiaste et très énergique », elle a elle-même subi l’école comme un passage difficile, un endroit rébarbatif. On ne s’étonne donc pas qu’Énergir soit parmi les organismes fondateurs de Ruelle de l’Avenir1 : « Il y a autant de façons d’intéresser un enfant qu’il y a d’enfants. Certains souffrent de mauvaises conditions socioéconomiques, d’autres d’un contexte familial difficile, et il y en a qui sont tout simplement éteints, même à un âge aussi jeune. S’il y a une chose en laquelle je crois personnellement et en laquelle nous croyons en tant qu’entreprise, c’est cette responsabilité sociale, collective, que nous avons de permettre à tous les jeunes d’aller au bout d’eux-mêmes, quel que soit leur horizon. »

La dirigeante déplore que les diplômes universitaires soient « considérés comme l’unique voie de salut » et se désole que les métiers ne soient pas davantage valorisés. « Il y a une pénurie ! Aujourd’hui, essayez de trouver un électricien! Ici, nous engageons des soudeurs et des plombiers, nous les formons dans le domaine du gaz naturel et leur offrons des semaines de travail de quatre jours avec un régime d’assurance collective, un régime de retraite à prestations déterminées et un salaire annuel de départ qui avoisine les 60 000 $. Je trouve que ce sont de beaux emplois si on est heureux dans ce qu’on fait! »

Pour sa part, Sophie Brochu a mis un certain temps, durant ses jeunes années, avant de trouver sa voie et de consacrer toute sa carrière au secteur de l’énergie. Sa grande curiosité et ce regard ouvert sur un monde à découvrir l’ont d’abord menée vers des études en théâtre au conservatoire de musique et d’art dramatique de Québec auprès de Robert Lepage et de Denis Bernard. Un an plus tard, après avoir compris qu’elle n’avait pas la fibre théâtrale malgré son immense plaisir à côtoyer des artistes, elle a bifurqué vers l’économie à l’Université Laval.

Changement de cap radical, à tout le moins. « Il y a deux manières de trouver son chemin », explique simplement Sophie Brochu, arrivée chez Gaz Métro à titre de vice-présidente, en 1997, à l’âge de 33 ans. « La première théorie, selon laquelle on trouve ce qu’on cherche, exige de savoir ce qu’on cherche. Je suis plutôt une adepte de la seconde méthode, teintée de “sérendipité”, cette aptitude à faire d’heureuses découvertes parfaitement inattendues. Il suffit d’être assez curieux et assez réceptif pour capter ce qui passe. Aucune de ces méthodes n’est meilleure que l’autre. Il y a des gens qui ont des centres d’intérêt très précis et qui concentrent leurs efforts avec rigueur pour atteindre leurs objectifs. Je n’ai pas ce talent, mais je suis très à l’écoute et à l’affût. Tout m’intéresse ! J’ai besoin de me laisser influencer par plusieurs univers », ajoute la femme d’affaires, dont le vaste réseau professionnel qu’elle a construit au fil du temps la stimule et la motive beaucoup. Voilà une manière d’aborder le monde dont profite assurément l’entreprise qu’elle dirige.


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Énergir : une « organisation ronde »

Les 5 clés du leadership selon Sophie BrochuEn effet, selon Sophie Brochu, une entreprise qui se laisse imprégner de ce qui l’entoure ne peut qu’en bénéficier. Quant à Énergir, résolument intégrée dans son environnement, la dirigeante la décrit comme une « organisation ronde ». « Cela signifie que nous regardons partout, que nous nous intéressons à tout. Nous nous laissons influencer par des artistes, par des organismes communautaires, par des gens d’affaires de différents milieux », souligne-t-elle, précisant que le travail d’un dirigeant consiste à la fois à établir le lien avec l’extérieur « et à expliquer à son équipe ce qui s’y passe afin d’arrimer les stratégies et les approches ». Comprendre le monde pour s’y adapter et pour le faire évoluer : voilà ce qui a notamment permis à Énergir de s’établir solidement au Vermont, où l’entreprise est aujourd’hui le principal distributeur de gaz naturel et d’électricité. Fait peu connu du grand public, plus de 50 % des actifs d’Énergir se trouvent aux États-Unis : répartis dans une quinzaine d’États, ils se concentrent notamment dans les filiales Vermont Gas Systems, Standard Solar et Green Mountain power.

Ainsi, à la suite d’une série de discussions avec le fournisseur d’électricité Green Mountain Power, question de bien comprendre le marché de la Nouvelle-Angleterre, Gaz Métro a acquis cette société américaine en 2007, une des premières décisions de Sophie Brochu, alors récemment nommée à la tête de l’entreprise québécoise.

« Ce qui est très important pour nous, c’est de conserver le management local, parce que ce sont des gens très ancrés dans leur communauté : ils la comprennent, ils y vivent. Oui, le Vermont est à une heure et demie de route de Montréal, et pourtant, c’est une tout autre société, une autre culture, un autre système politique avec sa réglementation propre. » Illusoire de croire que l’électricité se distribue de la même manière au Vermont qu’à Montréal, souligne la femme d’affaires, ce qu’elle illustre par cet exemple : « À Montréal, il est maintenant interdit d’installer un foyer de chauffage au bois. Au Vermont, c’est subventionné par l’État, parce que c’est considéré comme une énergie verte : ils ont du bois en abondance et une population beaucoup moins dense qu’ici. Qui a tort ? Qui a raison ? C’est simplement une autre réalité, complètement différente, qu’il faut comprendre et respecter. » Une fois cette acquisition réalisée, il restait à donner à l’équipe de cette nouvelle filiale les moyens de ses ambitions : « Nous l’avons soutenue et avons investi avec elle pour construire au fil du temps », ajoute simplement Sophie Brochu.

À propos de ces voisins du Vermont, qu’Énergir alimente en électricité, la dirigeante rappelle qu’ils ont également quelques barrages, des parcs éoliens et de l’électricité produite à partir du lisier du bétail local : « Ça leur coûte un peu plus cher, mais c’est un produit qu’ils sont fiers d’utiliser. C’est d’ailleurs un beau modèle d’économie circulaire, qui nous a grandement inspirés dans notre projet de production de gaz naturel à partir d’une source renouvelable. Vous savez, les bonnes idées ne vont pas nécessairement des grosses entreprises vers les petites : c’est un échange continu dans les deux sens. »

Une réflexion à long terme

Cet échange, Énergir le concrétise en saisissant les occasions qui se présentent. Depuis 2001, l’entreprise a mené à bien plus de 120 000 projets d’efficacité énergétique auprès de ses clients québécois, contribuant ainsi à la réduction des émissions de GES. Autre exemple, ce partenariat avec la Ville de Saint-Hyacinthe, qui a lancé en 2010 un projet de biométhanisation2 et dont les surplus de gaz naturel renouvelable sont vendus à Énergir. « C’est une technologie qui existe ailleurs, mais c’est une première au Québec. Elle est écologique et rentable », souligne Sophie Brochu avec enthousiasme. Pour autant, il s’agit d’une nouvelle infrastructure, ce qui signifie des arrêts, des ajustements, des impondérables. Exiger des pénalités lors d’éventuels retards de livraison est nettement contre-productif, selon la PDG : « Nous préférons envisager notre réseau de distribution de gaz naturel comme un soutien à ces initiatives qui émergent, parce que c’est dans l’intérêt de nos clients, de la société et de l’environnement. Évidemment, nous recherchons des conditions d’exploitation acceptables : le biométhane représente une infime partie de nos approvisionnements à l’heure actuelle, mais nous cherchons à fixer des conditions aussi souples que possible pour favoriser l’envol de ce type de projet. »

La grande patronne d’Énergir en profite alors pour mettre en lumière cette volonté de partage de la richesse : « Ce que nous souhaitons, c’est créer de la richesse, pas en accumuler. Entendons-nous : Énergir est cotée en Bourse et profitable. Mais au lieu de maximiser le profit, nous visons à l’optimiser. Chaque geste, chaque projet auquel nous réfléchissons s’inscrit dans le long terme, et nous tentons de demeurer sensibles aux idées naissantes et aux entreprises innovantes. »

Visionnaire, Sophie Brochu entend bien piloter l’évolution à grande échelle d’Énergir au cours des prochaines années. Déjà, en dix ans, l’entreprise, dont la quasi-totalité des activités étaient liées au gaz naturel, s’est largement diversifiée, au point où ses services non gaziers constituent près de 45 % de ses actifs à l’heure actuelle. « Dans 50 ans, je vois Énergir distribuer du gaz naturel complètement renouvelable. Je vois une présence encore plus grande aux États-Unis. Je vois Énergir s’associer à d’autres entreprises pour créer quelque chose qui n’existe pas encore aujourd’hui ! »

Le virage énergétique

Optimiste, Sophie Brochu ? Certes, même si elle admet volontiers que le manque de temps constitue un facteur particulièrement anxiogène lorsqu’il s’agit de transition énergétique, qu’elle résume par ailleurs ainsi : un sacrifice à géométrie variable. « Nous devons passer à l’action, rapidement et avec détermination. Mais je ne pense pas qu’il soit possible d’appliquer une solution uniforme pour tous. Sinon, il faudra par exemple compenser les répercussions financières auprès de certaines populations. »

Elle cite notamment les « gilets jaunes » français puis, plus près de chez nous, donne l’exemple d’une jeune famille vivant à Candiac, en banlieue de Montréal, qui utiliserait sa voiture un peu comme tous les banlieusards de la planète, faute de services de transport en commun accessibles et efficaces : « Essayez d’habiter Candiac et d’aller reconduire votre fils à son match de hockey, puis de passer prendre votre fille à sa leçon de violon et d’arrêter faire les courses pour le souper… Tout ça en autobus ! C’est une impossibilité absolue ! Alors, qu’est-ce qu’on fait pour eux ? » demande la dirigeante.

Sophie Brochu évoque ensuite les choix que nous avons faits en tant que société, des choix qui sous-tendent notre système de consommation et qui en découlent tout à la fois, notamment ceux-ci : abandonner les rues commerçantes des centre-ville pour bâtir d’immenses complexes commerciaux en banlieue ; acheter des produits et des biens dont les prix modiques s’expliquent par les salaires et par les conditions de travail misérables dans les pays où ils sont fabriqués ; s’appuyer sur des chaînes d’approvisionnement polluantes. « Nous avons fait une infinité de choix et nous sommes devant des remises en question parmi lesquelles le problème de l’énergie est central. Comment se déplace-t-on du point a au point B ? Comment chauffons-nous nos maisons, nos édifices, notre eau ? »

Poser les bons gestes exigera de faire preuve d’une immense intelligence individuelle, collective, entrepreneuriale et gouvernementale, comme l’exprime la patronne d’Énergir : « Nous désirons contribuer à la transition énergétique : nous l’incarnons, nous la vivons depuis une douzaine d’années », ajoute-t-elle, avouant tirer son optimisme de ce constat : « Il n’y a pas si longtemps, nous enfouissions nos déchets de table, nos ordures domestiques, nos rejets agricoles, autant d’émetteurs de GES, alors qu’aujourd’hui, il existe une technologie capable de transformer ces rebuts en énergie renouvelable pour les utiliser de manière circulaire. » Sophie Brochu ajoute du même souffle que l’énergie renouvelable coûte plus cher que l’énergie conventionnelle mais qu’Énergir a la responsabilité de l’offrir à ceux qui optent pour cette pratique. Et elle doit également accompagner ceux qui n’en ont pas encore les moyens.

Sans compter qu’il faudra aussi démontrer, chemin faisant, que l’économie circulaire, c’est profitable. « Mais c’est beaucoup de travail, n’est-ce pas ! Encore là, de la même manière que nous ne pouvons pas acculer les gens à adopter des pratiques plus écologiques qui ne leur sont pas toujours accessibles, toutes les entreprises n’ont pas les mêmes moyens. Certaines sont en état de survie ; d’autres sont riches, peuvent embaucher, développer… J’ai beaucoup d’attentes envers ces entreprises », fait valoir Sophie Brochu avant de conclure : « Tout bouge et tout s’accélère. Et une seule chose est certaine : ça n’a jamais été aussi vite que maintenant et ça n’ira jamais aussi lentement que maintenant. »

Le gardien des valeurs

Devant la vitesse d’un univers en mouvance effrénée, devant les menaces écologiques qui suscitent un profond sentiment d’impuissance chez de nombreuses personnes, Sophie Brochu croit que c’est la responsabilité des entreprises de créer du sens. « Une nécessité absolue ! Aussi importante que la profitabilité ! » Selon elle, la prospérité d’une organisation, la crédibilité nécessaire à ses activités, à sa pérennité même, sont intimement liées au bien-être de la société dans laquelle elle évolue, de même qu’à la protection de l’environnement. Elle ajoute du même souffle que le capitalisme se fragilise en s’éloignant d’une acceptabilité sociale fondamentale pour les entreprises, celle-ci passant par une implication active dans les communautés. La relève, surtout, s’attend à trouver une mission concrète, un « but noble », qui donne un sens à son engagement au travail.

Un leader, selon la dirigeante d’Énergir, doit avoir la capacité de faire rêver les gens et de les emmener vers un but commun. « Pour moi, la qualité essentielle d’un leader, c’est l’aptitude à susciter le désir de faire équipe avec lui. Il doit savoir créer des équipes diverses, complémentaires et surtout plus fortes que lui-même. Ensuite, l’authenticité demeure cruciale : la fonction du leader n’est pas de mener des intrigues ou de jouer un rôle, c’est d’être tel qu’il est, d’être choqué parfois, d’avoir de la peine, d’être fatigué aussi. D’être vrai. D’avoir le courage de prendre des décisions en fonction des valeurs de l’entreprise. »

D’ailleurs, il est le gardien de ces valeurs, une responsabilité que Sophie Brochu ne prend pas à la légère : « Il y a les péchés véniels et les péchés mortels. Ici, par exemple, si quelqu’un fait une erreur qui coûte trois millions de dollars, nous aurons une discussion pour comprendre et pour éviter de la répéter, mais elle sera pardonnée. Par contre, si quelqu’un vole trente dollars, il est renvoyé sur-le-champ. »

Catégorique lorsque c’est nécessaire, dotée d’une force tranquille et rassembleuse, viscéralement tournée vers l’être humain, Sophie Brochu est à l’évidence douée pour le bonheur, ce qui ne l’empêche en rien d’éprouver et de cultiver une empathie palpable devant la souffrance. « Oui, je suis habitée par une joie de vivre, la vie m’enthousiasme. Pourtant, je comprends que tout le monde n’ait pas la même énergie, n’ait pas le même passé, que certains aient pu traverser des épreuves difficiles. Le mal de vivre est aussi fort que le désir de vivre, vous savez. Nous sommes tous habités de lumière et d’ombre. Pour savourer la lumière, il faut accueillir l’ombre, trouver une façon d’y être bien. » Quant à la femme à la barre d’Énergir, elle avance avec cette chaleur entièrement renouvelable qui contribue à transformer le monde qui l’entoure avec une détermination contagieuse.

Énergir en bref

Énergir en bref

Engagée dans une philosophie d'efficacité énergétique, Énergir a cette phrase pour devise : « La meilleure énergie est celle qu'on ne consomme pas. »

Enracinée au Québec depuis plus de six décennies

Principal distributeur de gaz naturel au Québec : son réseau souterrain s’étend sur plus de 10 000 km et approvisionne près de 200 000 clients. Aux États-Unis, une filiale d’Énergir, Vermont Gas Systems, est le seul distributeur gazier de cet État et compte plus de 50 000 clients.
Gaz naturel renouvelable : Énergir contribue à la valorisation de la filière du gaz naturel renouvelable provenant de matières résiduelles et envisage une deuxième génération de gaz naturel renouvelable tiré de la biomasse forestière résiduelle.
Énergie éolienne : 409 MW de puissance installée grâce à cinq parcs éoliens situés au Québec et aux États-Unis.
Énergie solaire : 21 parcs solaires détenus à part entière ou en partenariat aux États-Unis.

Conquête américaine

Une filiale d’Énergir, Green Mountain Power, détient 70 % des parts du marché de l’électricité et exploite 44 barrages hydroélectriques dans l’État du Vermont.

Au Vermont, Énergir est le plus grand producteur d’énergie éolienne et solaire.

En 2017, Énergir a fait l’acquisition de Standard Solar, une entreprise reconnue dans le domaine de l’énergie solaire.

Innovation

Projet de production d’électricité à partir de fumier bovin (Cow Power) auquel participent 12 fermes laitières.

La filiale Green Mountain Power produit notamment de l’électricité propre grâce à un parc solaire et commercialise la batterie Powerwall de Tesla.


Notes

1- Créée en 2008, Ruelle de l’Avenir est un lieu d’apprentissage pour des centaines d’enfants du primaire et du secondaire des quartiers Centre-Sud et Hochelaga-Maisonneuve, à Montréal.

2- Bel exemple d’application concrète des principes de l’économie circulaire, la production de biogaz administrée par la Ville de Saint-Hyacinthe se fait à partir des résidus organiques des ménages et des entreprises agroalimentaires de la région. Conçu et géré localement, ce projet, qui sert notamment à alimenter les véhicules et à chauffer les édifices municipaux, jouit de la collaboration des 24 municipalités de la région, des entreprises agroalimentaires du territoire ainsi que des gouvernements fédéral et provincial.