Article publié dans l'édition Été 2021 de Gestion

Du blogue d’affaires au féminin Mots d’Elles à la présidence de la Jeune Chambre de commerce de Montréal, Déborah Cherenfant multiplie les projets et s’engage sans compter pour les causes qui la définissent. L’entrepreneure d’origine haïtienne, fière Montréalaise, raconte son parcours, ses doutes, ses espoirs, et partage sa réflexion sur les transformations consécutives à des mois de pandémie.

Dans l’atelier coloré du quartier montréalais d’Hochelaga-Maisonneuve, rue Sainte-Catherine, la lumière pénètre, quelle que soit l’heure. Déborah Cherenfant vous accueille en vous offrant un délicieux café haïtien. Solidement enracinée dans son histoire et dans sa famille, la femme d’affaires a immigré au Québec il y a une quinzaine d’années. Projetant de retourner dans sa terre natale après ses études afin d’y ouvrir un hôtel, la jeune femme, qui a l’entrepreneuriat imprégné dans l’âme, aura été trop occupée à créer des entreprises et à s’impliquer dans sa communauté d’adoption pour réaliser son plan initial. Mais ce n’est que partie remise.

Entre-temps, cette diplômée en économie internationale et en entrepreneuriat, lauréate du prix «Femmes de mérite» dans la catégorie entrepreneuriat de la Fondation Y des femmes de Montréal et nommée personnalité de la semaine La Presse en 2016, déploie ses compétences et sa vision auprès de nombreuses entreprises en démarrage, élaborant des projets pour les soutenir et concrétisant diverses initiatives destinées à valoriser le leadership féminin et la diversité.

L’entrepreneuriat, une autre forme de créativité

Dans la cour d’école, Déborah était la cheffe de son groupe. Malgré le cadre strict de l’établissement d’enseignement pour jeunes filles qu’elle fréquentait avec ses sœurs aînées, elle y a lancé ses petites entreprises, vendant des cartes de vœux et du chocolat. «Ces activités n’étaient pas autorisées, mais je le faisais quand même. Je devais aller à l’école le samedi pour des retenues. C’était le prix à payer», raconte la femme d’affaires en riant. «Les élèves me reconnaissaient comme cette personne-là, avec ce style de leadership. Je décidais, mais jamais de manière autoritaire. Les enfants se tournaient vers moi, tout simplement.»

Pour la présidente de la Jeune Chambre de commerce de Montréal, le leadership est un concept qui mérite une réflexion évolutive. «Le leadership, c’est cette capacité à rassembler, oui, et à mener sa barque à bon port, que ce soit une équipe de pêcheurs ou un voyageur qui porte ses idées. Dans leadership, il y a le suffixe anglais -ship, identique au nom ship qui signifie “bateau”. On peut donc imaginer un navire voguant vers une destination. En général, on envisage le leadership dans un contexte où un chef dirige une équipe, mais je pense qu’un leader, c’est aussi quelqu’un qui épouse une cause. Je crois qu’il est temps qu’on aborde le leadership de manière plus large.» Poursuivant sur ce sujet, elle dit estimer que la personnalité de leader peut se développer plus facilement dans un environnement propice à la cristallisation et à la canalisation de certains traits de caractère bien précis, et ce, dès un jeune âge. Même chose, selon elle, pour la personnalité d’entrepreneur.

Les 5 clés du leadership, selon Déborah Cherenfant

  • Demeurer fidèle à ses valeurs
  • Exprimer sa pensée et communiquer clairement son message
  • Définir la voie de son engagement
  • Développer l’empathie et se rapprocher de son humanité dans une volonté d’inclusion
  • Être de son temps, ancré dans son époque

Plus tard, à l’adolescence, Déborah Cherenfant a poursuivi ses expériences entrepreneuriales. Elle a bâti un véritable réseau de clientes qu’elle coiffait, maquillait, et à qui elle offrait des soins de manucure. Ayant grandi dans une vaste maison en compagnie de sa famille élargie – grand-mère, tantes, oncles, en plus de ses deux sœurs et de son petit frère –, elle a vu sa notoriété s’enraciner dans son quartier, et ses proches ont naturellement pressenti qu’elle choisirait la voie de l’esthétique. Aujourd’hui, que lui reste-t-il de tout cela? Elle n’hésite pas une seconde et répond qu’elle en a gardé un immense respect pour le travail manuel et un goût marqué pour le beau. «J’accorde beaucoup d’importance à cette capacité de faire des choses avec ses dix doigts, ainsi que ma grand-mère l’a fait sa vie durant comme couturière. C’est ce qui m’a inspiré Atelier Coloré, une manière de lui rendre hommage», explique-t-elle en précisant qu’elle a appris la couture expressément pour lancer, en 2012, une gamme d’accessoires de mode fabriqués à la main localement grâce au travail dévoué de couturières immigrantes.

L’entrepreneuriat exerce sur Déborah Cherenfant une puissante fascination. L’idée de bâtir quelque chose la motive au plus haut point. «Ce que je trouve fabuleux dans l’entrepreneuriat, c’est de côtoyer des créateurs, des gens qui trouvent des solutions, qui conçoivent des objets. L’entrepreneuriat, c’est un extraordinaire parcours de création! C’est cette étincelle qui jaillit, un processus très vivant, poussé par une énergie fondamentalement positive. C’est ce qui m’intéresse : le fait de pouvoir changer les choses.»

Le chemin des possibles

Lorsque la jeune Déborah débarque au Québec, en 2005, elle a pour ambition d’étudier en entrepreneuriat à HEC Montréal, ce qu’elle fait après un détour en économie à l’Université du Québec à Montréal (UQÀM). Toutefois, son vif désir de créer une entreprise une fois son diplôme en poche est freiné lorsqu’elle présente son projet de fin d’études : la mise sur pied d’un réseau d’affaires pour les femmes afro-caribéennes. «On m’a dit que ce n’était pas quelque chose de nécessaire au Québec! Comme j’étais nouvelle arrivante, j’ai pris cette affirmation pour de l’argent comptant et j’ai remballé mon plan d’affaires.» Puis, se disant qu’une expérience sur le terrain lui apporterait une meilleure compréhension du marché, la finissante se trouve un emploi.

Elle travaille alors pour des organismes communautaires où, à défaut de concrétiser son plan d’affaires, elle conçoit des outils destinés aux femmes entrepreneures, principalement d’origine africaine. Au passage, elle accumule un bagage de compétences et tisse son réseau dans le milieu. Au fil de ses expériences, pourtant, elle se questionne sur le manque de visibilité des femmes d’affaires. Curieuse, elle part à leur recherche en créant le blogue Mots d’Elles, en 2011. «J’ai demandé des entrevues et rencontré des entrepreneures pour tenter de mieux comprendre ce qui les anime et ce qui leur a permis de se tailler une place dans leur domaine respectif. Je voulais mettre en lumière des modèles de réussite. Pour moi, c’était un apprentissage de la culture d’affaires québécoise.» Cette initiative connaît rapidement un vif succès qui, entre autres choses, mène Déborah Cherenfant à collaborer avec la publication Premières en affaires.

Pourtant, certains lui reprochent, en tant que femme noire, de ne pas mettre suffisamment l’accent sur des femmes issues de la diversité. «La meilleure manière de l’expliquer, c’est de comprendre d’où je viens : je suis originaire d’un pays où être noir est la norme, et être noire n’est pas, pour moi, la première chose qui me définit. D’un autre côté, Mots d’Elles, c’était avant tout une démarche personnelle, qui m’a appris à gérer les médias sociaux, à écrire des textes, à obtenir et à réaliser des entrevues. Une expérience brise-glace!» Au bout du compte, cette plateforme inclusive et variée en inspire plusieurs et, en 2013, est désignée premier choix du jury aux MIB Awards dans la catégorie «business, marketing et médias sociaux».

La confiance de l’entrepreneure se consolide alors et les projets se multiplient. En mettant ses propres moyens à l’épreuve, en explorant son nouveau milieu, elle crée des possibilités. Il est vrai que, chez les Cherenfant, le travail acharné a toujours été valorisé : il y a là une volonté de se surpasser pour repousser les limites. C’est donc une période de mouvement et d’effervescence. Parallèlement à son blogue, elle fonde Atelier Coloré, qui deviendra Marché Coloré, une formule événementielle dérivée du concept d’origine qui permet de réunir plusieurs créateurs. Grâce à ces activités, elle collabore à des collectes de fonds pour divers organismes, dont la fondation Kanpe, qui accompagne des familles haïtiennes vers l’autonomie financière.

À titre de conférencière invitée, Déborah Cherenfant va à la rencontre des jeunes pour leur parler de leadership, d’ambition et d’entrepreneuriat féminin. En 2015, elle a fait partie de l’équipe de jeunes entrepreneurs canadiens qui a assisté au sommet du G20 à Istanbul, en Turquie. Cofondatrice de la fondation BiAS, un groupe de réflexion qui fait rayonner la diversité, elle siège également à plusieurs conseils d’administration. Porte-parole actuelle de la Jeune Chambre de commerce de Montréal, elle a rejoint, au printemps 2020, le Groupe financier Banque TD à titre de directrice régionale, division des femmes entrepreneures, région du Québec. La leader a donc le vent dans les voiles et sa barque file vers un horizon aux mille couleurs.

Question identitaire

Compte tenu de ce dynamisme impressionnant, il est étonnant d’entendre la femme d’affaires confier ceci : «Malgré toute mon ambition pour mes projets d’entreprises, j’ai souvent manqué de vision grandiose.» Certes, le chemin a pu être abrupt, difficile à parcourir. Réfléchie, lucide et humble, Déborah Cherenfant reconnaît ses motivations profondes devant ce qui l’a sculptée comme individu : «Je suis la benjamine de trois filles et, d’une certaine manière, j’ai grandi dans l’ombre de mes sœurs, brillantes, auxquelles j’étais sans cesse comparée», raconte-t-elle en indiquant avoir eu, à un certain moment, le goût de la rébellion.

«Mais avec mes parents, ce n’était pas une option, ajoute-t-elle à la blague. Ils étaient particulièrement encadrants, tout autant que bienveillants et encourageants. Mes sœurs ont eu des parcours très visibles, avec des prix, des publications dans les journaux, un rayonnement à l’échelle nationale. Je crois que je me suis imposé un rythme de rattrapage ces dernières années, non seulement pour cette raison mais aussi parce que j’ai envie de comprendre beaucoup de choses», s’exclame Déborah Cherenfant. Toutefois, il y a plus : un désir viscéral de participer à l’édification de sa société l’anime profondément. Il y a aussi cette notion d’engagement, transmise par ses parents, qui se sont également consacrés à des causes qui donnaient un sens à leur vie. Elle-même s’implique dans plusieurs projets, notamment à titre de bénévole, pour des causes spécifiques qui lui ressemblent, vouées aux femmes et aux communautés noires.

Femme, femme noire, femme immigrante, petite-fille de couturière, femme d’affaires, femme attirée par l’art et par la création. En naviguant dans ces eaux fécondes, Déborah Cherenfant endosse plusieurs rôles, complexes à résumer, qui l’entraînent dans une réflexion identitaire. «Je me présente rarement comme une entrepreneure. Parfois, je me réfugie derrière les titres qu’on me donne, par exemple présidente de la Jeune Chambre de commerce de Montréal. Mais mon territoire est vaste et j’ai du mal à trouver un seul mot pour le décrire», explique-t-elle, refusant d’être cantonnée à un nom, un titre, un métier. «Récemment, j’ai décidé de me présenter comme la fille de Magalie et de Pierre-Marie, comme la fille de mes parents, en les nommant par leurs prénoms, la consonance antillaise indiquant clairement d’où je viens. On sait alors que c’est important pour moi. C’est difficile de me trouver un chapeau, mais c’en est un que je n’enlève jamais.»

Les entrepreneurs de l’après-pandémie

Cet ancrage solide dans des valeurs affirmées, la présidente de la Jeune Chambre de commerce de Montréal le retrouve auprès de la relève en affaires. Le changement social, l’engagement, l’être humain, la dimension locale : tout ça constitue un appel à l’essentiel qui semble retentir de nouveau après des mois de pandémie, d’incertitude et de confinement. «Ça peut ressembler à une cassette qu’on a déjà entendue, mais je sens qu’après ce que nous avons vécu collectivement, il y a une volonté de trouver des solutions pour être plus près de ces valeurs-là. Bien avant la pandémie, on voyait déjà cette lignée entrepreneuriale centrée sur une sensibilité sociale, cette ambition d’un effet positif autour de soi, d’une vie globale meilleure», affirme Déborah Cherenfant.

En ce sens, le télétravail est là pour rester. Les jeunes professionnels qu’elle côtoie, que la Jeune Chambre de commerce de Montréal a récemment sondés, n’attendent rien de moins qu’un modèle hybride qui permettra de conjuguer qualité de vie, sociabilité et travail d’équipe. «Quelle incidence cela aura-t-il sur le salaire, les bureaux, l’engagement des équipes à distance, les promotions? Est-ce qu’on ne risque pas d’être oublié lorsqu’on n’est pas sur place? Comment assurer le transfert de l’expertise? Du côté des dirigeants, comment aborder toutes ces transformations? Comment faire revivre les centres-villes?»

Un casse-tête gigantesque, assurément, concède la femme d’affaires, qui a bien l’intention de faire en sorte que l’organisme dont elle est la porte-parole soit activement impliqué et entendu afin de définir cet horizon post-pandémie, le tout dans une démarche de relance et de transformation de l’économie.

Un lieu à repenser qui change les priorités

L’expansion internationale longtemps recherchée va céder du terrain à la réussite locale, ici au Québec. «Dans certains secteurs, on se rend compte que la prospérité grâce au marché québécois, c’est possible. Oui, l’international a sa place, mais l’aspect local s’impose. Pour réaliser cette transition, la relève va trouver des façons de redonner un souffle à l’économie, grâce à un entrepreneuriat de survie où les dimensions sociale et durable seront prioritaires.»

Ce que Déborah Cherenfant constate, c’est donc cette mouvance locale, incarnée par des entreprises près de leur communauté. La pandémie a favorisé les promenades, la redécouverte de nos quartiers. Les commerçants stimulent le dialogue avec leur clientèle avec une approche numérique tout à fait de son temps. «Grâce aux réseaux sociaux, on obtient facilement l’avis de nos clients et on veut communiquer avec eux, même lorsqu’ils ne viennent pas sur place, pour conserver un lien, pour être à l’écoute.» Cette proximité abolit toutes les frontières géographiques et reconfigure la mondialisation grâce à une vaste communauté virtuelle à laquelle il est possible d’offrir des services qu’on ne croyait pas pouvoir adapter. «On a compris qu’on peut proposer ses services dans tous les coins du monde. Mais en ce qui concerne les produits, on privilégie le local dans une vision de développement durable et de solidarité», indique l’entrepreneure en guise de distinction fondamentale, ajoutant que les entreprises recherchent également des partenaires locaux. «Du gestionnaire d’équipe au responsable de l’approvisionnement, on a une idée mieux définie du collaborateur souhaité : on veut qu’il soit proche, qu’il partage nos valeurs, on veut connaître la personne derrière l’entreprise. Le virus de la COVID-19 nous a éloignés, mais il incite à un autre type de rapprochement.»

Autre sphère qu’elle observe avec préoccupation : celle de la diversité et de l’inclusion. Selon la fille de Magalie et de Pierre-Marie, la pandémie offre une occasion de rebondir, de faire mieux. Choquée par les injustices commises envers les personnes issues des minorités qui ont fait la manchette ces derniers mois et qui ont soulevé d’immenses vagues d’indignation, elle soutient qu’il n’y a plus aucun compromis possible : «Je suis triste de constater que des personnes sont jugées avant même d’ouvrir la bouche. Il y a une différence de traitement dans la société; il ne faut pas accepter ce fait, il faut le nommer, le combattre. Mais je suis optimiste. Et je crois que ça passera largement par les jeunes, par les adolescents, qui ont beaucoup à nous apprendre. Ils ont cette conscience inclusive.»

Cette lourde période de confinement aura accordé à Déborah Cherenfant un moment de recul certain par rapport à ce qu’elle a accompli, grâce auquel elle a pu en prendre la mesure avec sérénité. Cet exercice lui a permis d’apaiser certaines angoisses afin de passer à une prochaine étape. Ouvrira-t-elle cette pâtisserie antillaise et africaine dont l’idée lui trotte dans la tête depuis si longtemps? Ou peut-être réalisera-t-elle cette boutique d’objets du monde, un commerce de quartier aux mille trouvailles africaines et caribéennes? «J’ai déjà un nom pour ce projet, qui représente bien la quête des origines, la transmission, la tradition. J’y accueillerais les gens en leur racontant l’histoire de chaque objet. C’est ça, revenir à l’essentiel.»

Une chose, cependant, est sûre : elle continuera à œuvrer dans son milieu en évolution, à cultiver l’ouverture, à créer des liens, à embrasser les causes qui lui tiennent à cœur et, pourrions-nous ajouter, à inspirer. «J’essaie de conserver une posture empathique en tout temps : c’est important pour moi. Je sais que ça rend mon travail plus complexe, mais c’est peut-être ce qui donne de la couleur à mon leadership.»

Quelques jalons du parcours de Déborah Cherenfant

 

2005 : Après son arrivée au Québec, Déborah Cherenfant étudie en économie à l’UQÀM puis en entrepreneuriat à HEC Montréal. Elle travaille ensuite en démarrage d’entreprises au sein de différents organismes communautaires.

2011 : Elle crée le blogue Mots d’Elles, qui traite de leadership et d’entrepreneuriat au féminin, et elle donne des conférences dans certains cégeps et dans de nombreux organismes.

2012 : Elle fonde Atelier Coloré, un studio de création de mode qui a recours aux textiles provenant d’ailleurs.

2015 : Elle fonde Marché Coloré, un concept de boutique éphémère qui regroupe des créateurs locaux. Elle devient cofondatrice de la Fondation BiAS et administratrice au sein de l’organisme Bonjour Startup Montréal. Autres projets et lieux d’implication : la Fondation Kanpe, l’organisme Humanov∙is, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain et la Jeune Chambre de commerce de Montréal.

2016 : Elle reçoit le prix « Femmes de mérite » dans la catégorie entrepreneuriat de la Fondation Y des femmes de Montréal et est nommée personnalité de la semaine La Presse.

2018 : Le gouvernement québécois la nomme membre du Conseil du statut de la femme du Québec.

2019 : Elle est lauréate du Mois de l’histoire des Noirs.

2020 : Elle devient présidente et porte-parole de la Jeune Chambre de commerce de Montréal. Elle rejoint aussi l’équipe du Groupe financier Banque TD à titre de directrice régionale de la division des femmes entrepreneures, région du Québec. Elle devient chroniqueuse sociale à l’émission Tout un matin sur la chaîne ICI Première, blogueuse économique pour Les Affaires et collaboratrice à l’émission Noovo Le Fil.