Sonia Dugas est associée au sein de la pratique de services-conseils en finance chez Deloitte. Au quotidien, elle et son équipe accompagnent les fonctions finances des entreprises dans leur évolution vers un rôle stratégique. Entrevue avec cette gestionnaire visionnaire.

«La fonction finance de demain pourrait se définir ainsi : les professionnels qui la compose ne sont désormais plus des producteurs de rapports, mais des créateurs de messages», résume l’experte. Par conséquent, la fonction finance doit agir en tant que partenaire d’affaires au sein de l’organisation pour la soutenir dans ses objectifs stratégiques.

D’où l’importance, cruciale pour les entreprises en quête de rendements, d’optimiser leurs pratiques. «Malheureusement, plusieurs organisations utilisent à peine 45 à 55% du plein potentiel de leur système financier», signale Sonia Dugas. Parmi les facteurs expliquant ce constat, elle cite l’omission d’implanter des solutions innovantes ou, à l’inverse, le lancement précipité de systèmes inadéquats. S’invitent en parallèle les contraintes de temps et de budget.

Atteindre des solutions optimales

De l’avis de Sonia Dugas, ces lacunes «reviennent à conduire une voiture sport en n’utilisant que la première vitesse». Bonne nouvelle : en déployant puis en exploitant les meilleurs outils, au bon moment, le moteur pourra tourner à plein régime, rassure-t-elle.

Sonia Dugas

Sonia Dugas, associée chez Deloitte

Dans cet élan, elle précise que la clientèle de Deloitte profite de trois axes d’amélioration : les talents, les processus et les technologies.

Talents : moins de pénurie, plus de croissance

Première observation : «Plus d’un million de postes seront à pourvoir au Québec ces prochaines années, notamment en raison du départ à la retraite des baby-boomers», explique l’associée chez Deloitte. Au-delà des chiffres, elle note que le personnel est moins enclin à effectuer des tâches répétitives. «Il importe donc de repenser les tâches et d’éliminer les activités routinières pour orienter les efforts individuels et collectifs vers une réelle valeur ajoutée», soutient-elle.

Sonia Dugas explique que les employés ont plus que jamais besoin de défis. «Ils souhaitent des communications de plus haut niveau, qui interpellent leur créativité, leur curiosité et leur réflexion stratégique.» Outils d’analyse avancée, modélisation financière et accès aux données en temps réel deviennent ainsi d’importants alliés pour répondre à ces nouvelles réalités.

Elle rappelle aussi que le personnel utilise la technologie de manière courante dans la vie de tous les jours. «Dans cette perspective, si les employés constatent un décalage technologique entre leur quotidien et la réalité organisationnelle, ils seront moins enclins à rester au sein de l’entreprise.»

Processus : optimiser pour gagner

Parmi les brèches à colmater, Sonia Dugas pointe la redondance des processus. «Plusieurs organisations adoptent une approche réactive plutôt que proactive. Prenons les aspects transactionnels et manuels. Un recherche interne nous signale que 73% des directeurs financiers continuent de rassembler des données manuellement ou exécutent des prévisions ou des scénarios hors-ligne.»

À ses yeux, les organisations qui montent à bord du train de l’automatisation en ce qui a trait à l’allocation des ressources, à la priorisation des efforts à consentir et à l’atténuation des risques profitent d’une nette longueur d’avance. «L’automatisation ne vise pas à remplacer la main-d’œuvre, mais à la compléter, afin d’enrichir l’expérience des employés. Leur confier des tâches intéressantes devient alors un avantage concurrentiel», ajoute l’associée. Encore faut-il en avoir conscience, et surtout, passer à l’action.

Technologies : vers un niveau supérieur

À ce chapitre, Sonia Dugas constate que «les technologies sont soit sous-utilisées, soit absentes. Même de nos jours, le logiciel Excel demeure un outil privilégié par la fonction finance. Parallèlement, plusieurs entreprises ont tendance à sous-exploiter les fonctionnalités avancées des outils déjà à leur disposition, ce qui limite leur optimisation du temps investi et des ressources utilisées.»

L’automatisation d’opérations financières, comme le traitement de factures grâce à la reconnaissance optique de caractères (OCR) ou encore le recours à certains logiciels d’analyse et de prévision, simplifie et accélère diverses corvées quotidiennes. «À terme, les équipes consacrent moins de temps aux tâches manuelles et plus de temps à analyser l’information et à guider l’organisation dans ses décisions de gestion.»

Sonia Dugas recommande aux organisations d’identifier leurs besoins, en déterminant les éléments qui sont non négociables et les caractéristiques dont il serait souhaitable de prendre en compte. Avant de se précipiter vers de nouvelles solutions technologiques, elles devraient davantage considérer leurs objectifs pour les années à venir et revoir leurs processus afin de les optimiser. L’associée au sein de la pratique de services-conseils en finance chez Deloitte souligne également l’importance des suivis et de l’amélioration continue, au-delà de la mise en œuvre initiale afin d’éviter de sous-utiliser les systèmes.

Agir aujourd’hui pour demain

Chez Deloitte, les entreprises peuvent profiter d’un accompagnement personnalisé pour résoudre leurs enjeux spécifiques. «Chaque jour, nos équipes fournissent du soutien et des conseils transformateurs pour aider la fonction finance à surmonter les obstacles qu’elle rencontre. Nous avons le privilège de collaborer à leur prospérité, dans un environnement en constante évolution.»