« Le brainstorming de groupe, où tout le monde braille ses idées, c’est très amusant », sauf que c’est assez décevant, constate Jack Knapp, ancien designer de projet chez Google Ventures. Une solution de rechange ? La méthode Sprint, qui permet d’évaluer la viabilité d’une idée en cinq jours.

Sprint, résoudre les problèmes et trouver de nouvelles idées en cinq jours

Knapp, J., Zeratsky, J., et Kowitz, B., Sprint- Résoudre les problèmes et trouver de nouvelles idées en cinq jours, Paris, Éditions Eyrolles, 2017, 280 p.

Les projets qui s’embourbent dans d’interminables discussions, reportés d’une semaine à l’autre au gré de réunions qui s’étirent, ennuient profondément Jack Knapp. Nouvelle méthode : transformer une idée en réalité viable, et ce, dans des délais records. Pour tester cette méthode d’efficacité, il choisit les entreprises en démarrage de Google Ventures. « Les sprints pouvaient leur permettre de savoir si elles étaient sur la bonne voie avant de prendre le risque de [concevoir] et de lancer leur produit. »

Point de départ

Qu’il s’agisse de logiciels, de services, de marketing ou d’autres secteurs d’activité, ce processus requiert une semaine de disponibilité, une date butoir et la réalisation d’un prototype. Quand on est pressé par le temps, sur quoi concentrer ses efforts ? À quoi ressemblera le résultat ? Pour cerner le problème, chaque équipe est composée d’un décideur, de sept sprinters experts et d’un contestataire intelligent aux idées divergentes.

Un processus accéléré

Chaque journée démarre à 10 h et finit à 17 h. « Cinq jours, cela crée une urgence », affirment les auteurs. On aménage des périodes de sprint de concentration, sans la moindre distraction, l’esprit rivé à l’objectif. Dans le local où se déroule le sprint, deux tableaux blancs sont réservés aux notes de l’équipe et un compte à rebours indique le temps restant.

Le problème est circonscrit

Le lundi est une journée de réflexion. L’équipe circonscrit l’objectif, cartographie le problème et fait approuver ces étapes par les acteurs clés de l’entreprise. L’objectif ? Transformer les problèmes en questions et les trier par grands thèmes, par exemple un client cible ou une activité cible. Le mardi, chacun esquisse des solutions et présente aux autres sa solution préférée en trois minutes. Les idées maîtresses sont retenues.

Et voici les idées gagnantes !

Le mercredi, l’équipe sélectionne les meilleures solutions et prépare un scénario-maquette (storyboard). Pour éviter de s’enliser dans les débats, les auteurs suggèrent que chaque participant colle une gommette sur ses solutions préférées, affichées au mur. Les idées gagnantes ressortent visuellement. On décide ensuite de réaliser un prototype (au maximum trois) en guise de réponse au problème.

« La mentalité prototype »

Le jeudi, le groupe a sept heures pour exécuter le prototype retenu. Celui-ci doit être d’apparence réaliste et le résultat doit être convaincant même s’il n’est pas parfait. Un conseil : « Un de nos raccourcis préférés est la “brochure de façade” : au lieu de prototyper l’objet, on prototype le site web, la vidéo, la brochure ou la série de diapos qui seront utilisés par la suite pour le vendre. »

À l’arrivée

Bref, un véritable exploit en matière de productivité ! Le prototype est dévoilé le cinquième jour et testé auprès de pseudo-clients sélectionnés. Voilà : on sait maintenant si on est sur la bonne piste ou si on doit corriger le tir. De l’énergie bien déployée vaut mieux qu’un long projet stérile !


Notes

1 Knapp, J., Zeratsky, J., et Kowitz, B., Sprint – Résoudre les problèmes et trouver de nouvelles idées en cinq jours, Paris, Éditions Eyrolles, 2017, 280 p.