Pour Susan Mackenty Brady, la « critique intérieure », cette petite voix qui nous dit qu’on est nul ou qu’il est inutile de tenter sa chance, est le pire ennemi des femmes dans l’avancement de leur carrière. Mais comment trouver le chemin de la confiance intérieure?

Votre critique intérieure étouffe-t-elle votre voix, vous empêche-t-elle de prendre une décision, vous empêche-t-elle de réaliser vos rêves, entrave-t-elle vos relations ou minimise-t-elle votre joie? » demande d’emblée la fondatrice et coprésidente du Women in Leadership Institute du cabinet-conseil en management Linkage. Chaque fois qu’on se dévalorise, on contrecarre toute ambition. Pour réaliser son plein potentiel, il importe de modifier son discours intérieur.

Au cœur du jugement

« Vous pouvez l’ignorer pendant un moment, mais dans vos moments les plus vulnérables [...], une voix intérieure s’exprime par le jugement, la frustration ou, à son extrême, la dureté et le mépris. » Le plus souvent, cette voix intérieure sabote notre sentiment de compétence et notre confiance envers nos collègues.

Le moindre commentaire d’autrui met la critique intérieure en état d’alerte. S’enclenche alors un discours nourri par la croyance selon laquelle nous sommes meilleurs (« Je me fiche de ce que ces idiots pensent de moi ») ou inférieurs aux autres (« Je n’ajoute pas de valeur au travail »). Même silencieuse, cette critique interne mine nos relations avec les autres ainsi que notre capacité à prendre des décisions éclairées.

Puisque cette voix intérieure a une opinion négative sur à peu près tout, comment la rendre plus clémente? Pour que la voix raisonnable l’emporte, l’auteure propose la démarche suivante :

  1. Ressentir la dureté de cette critique en puisant dans nos ressources de compassion ; 
  2. Connaître nos insécurités intérieures afin de repérer les situations qui déclenchent ce discours ; 
  3. Faire une pause réflexive pour prendre conscience des effets néfastes de ce discours ; 
  4. Mobiliser toute notre curiosité pour apprendre davantage de la situation.

La voix intérieure devient très bavarde quand on ne sait pas ce qu’on veut. Quel que soit le secteur d’activité, l’ambivalence professionnelle est un obstacle majeur à la promotion des femmes, fait observer l’auteure. Mais comment clarifier nos objectifs?

« Écoutez les murmures de votre cœur, concentrez-vous sur les domaines dans lesquels vos dons et vos talents sont au service des autres et découvrez votre vocation et la force de votre objectif. »

Consolider la confiance en soi

Une fois désamorcée la virulence de notre juge intérieur, l’auteure recommande de consolider notre confiance en soi par étapes en commençant par obtenir le soutien dont on a besoin et en responsabilisant les autres plutôt que de se demander constamment pourquoi on ne peut pas tout faire.

Autres questions cruciales pour vaincre les doutes : « Comment appréhendez-vous votre force, votre sagesse et votre pouvoir? Comment vous présentez-vous de manière à susciter la confiance dans les domaines pour lesquels vous souhaitez être connus ? Comment demandez-vous ce que vous voulez vraiment, même quand c’est juste pour vous? Comment bâtissez-vous des relations plus fortes qui vous renforcent également? »

Les réponses positives l’emporteront alors sur la négativité.

Article publié dans l'édition Hiver 2020 de Gestion