Article publié dans l'édition Printemps 2021 de Gestion

Dans un contexte où le télétravail prend de plus en plus d’importance, comment peut-on animer une équipe? Que faire pour mobiliser les troupes et pour préserver l’esprit de groupe? Coécrit à distance par 27 praticiens de l’animation, ce guide fournit des solutions éprouvées en entreprise.

Cet ouvrage aborde trois questions : à quoi faut-il penser? Comment s’équiper? Que doit-on faire? À distance, il faut jongler avec toutes les possibilités qu’offre l’environnement numérique : plateformes diversifiées, clavardage, outils de création, possibilité d’avoir recours à des vidéos ou de réaliser des comptes rendus en direct, etc. Maîtriser ces outils, c’est faire disparaître la crainte de relations déshumanisées.

Les règles de base

En télétravail, on peut passer d’un sujet à l’autre sans transition, d’où l’importance de répartir dans la journée les temps forts et les temps faibles, ces moments d’assimilation ou de repos. Concrètement, les auteurs nous expliquent qu’on peut concevoir une journée d’animation constituée de quatre sessions de travail d’une heure et demie avec trois pauses intercalées de 30 minutes chacune. On se garde aussi une heure et demie pour le repas du midi. Les sessions peuvent commencer à 9 h, à 11 h, à 14 h et à 16 h. La journée dure ainsi de 9 h à 17 h 30 et comprend six heures de travail effectif.

Par ailleurs, changer d’outils peut être chronophage quand tous ne possèdent pas les mêmes compétences technologiques. Solution : au début d’une séance d’animation, les auteurs proposent de réserver du temps à la transmission des consignes afin de favoriser l’utilisation efficace de chacun des outils. Les participants peuvent ainsi apprendre à s’en servir.

Les bonnes pratiques

Comment rester attentif quand les distractions (courriels, textos, appels téléphoniques) sont si fréquentes? Les outils technologiques offrent des solutions. « La plénière permet de donner et de recevoir de l’info générale, une présentation, un partage d’écran, un sondage. » De quoi aller à l’essentiel avec de l’information claire. « Pour les temps en sous-groupes, dès une demi-douzaine de participants, le travail en binôme ou en trinôme est possible et permet d’exprimer sa pensée librement, dans un dialogue dynamique. » Autre astuce : pourquoi ne pas faire un résumé de l’animation et terminer la rencontre en la repassant en accéléré? « Certains aiment visualiser l’événement et les séquences qui le composent, comme un cinéaste avec son scénario. »

Les relations à distance peuvent parfois manquer de convivialité. Pour y remédier, accueillez les participants en créant par exemple des rituels agréables : diffusion de musique, survol d’un album de photos, invitation au silence et à la respiration lente, etc. Une autre idée ludique et inclusive? Le dessin métaphorique. « Donnez l’instruction le plus simplement possible : “Vous avez deux minutes pour dessiner dans quel état d’esprit vous arrivez ce matin.” » Mine de rien, à commenter ainsi son propre dessin ou à exposer la mosaïque de tous les croquis, chacun se détend.


Note

Baumann, S., et al., Animer à distance – Guide de pratiques robustes et éprouvées, Paris, Éditions Eyrolles, 2020, 337 pages.