Évidemment, pas sur tous les aspects, mais sur certaines choses, les Canadiennes et les Canadiens peuvent se féliciter d'avoir le beau jeu devant les Américains! C'est ce que nous apprend en effet la Banque TD, dans l'une de ses études publiées le mois dernier.

L'étude en question, intitulée « Canadian and U.S. Millenials : One of These Is Not Like the Other », s'est intéressée à la situation financière des membres de la génération Y, les Millenials en anglais, de part et d'autre du 49e parallèle nord. Globalement, ce que les analystes de la TD nous apprennent, c'est que les Y canadiens sont en meilleure santé financière que leurs semblables américains. Voyons tout cela de plus près...


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Tout d'abord, l'étude s'est penchée sur l'indicateur qu'est la propriété domiciliaire. À cet égard, on apprend que la moitié des Y canadiens possède une maison, alors que du côté américain, ils ne sont que 36 %. Dans un pays aussi riche et  matérialiste que les États-Unis, comment expliquer une telle situation? La Banque TD a tôt fait de signaler qu'un accès plus aisé au crédit à la suite de la crise financière de 2008-2009, notre système bancaire ayant moins souffert de la chose, de même qu'un niveau de dette étudiante moins élevé, pourrait expliquer ces données. D'autre part, il faut aussi regarder, nous dit la Banque, du côté de l'emploi. La crise financière ci-haut mentionnée, celle de 2008-2009, a frappé fort pour les Millenials, et ce des deux côtés de la frontière. Toutefois, les jeunes Canadiens semblent avoir récupéré plus facilement du choc. De fait, le taux de chômage de cette génération, comprenant les personnes dans la fourchette d'âge allant de 25 à 34 ans, avantage aujourd'hui les Canadiens (6,7 %) devant les Américains (8,6 %). La raison? Une plus grande participation des jeunes femmes au marché du travail, qui a décollé depuis le début du millénaire chez nous et qui atteint des sommets records, alors que la participation des jeunes femmes américaines au marché du travail stagne depuis... Nous en parlions il y a deux paragraphes, la dette étudiante est un facteur déterminant dans le bilan de santé financière des jeunes.


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À ce titre, les statistiques ne laissent aucun doute : la dette moyenne d'un étudiant américain s'élevait à 27 000 dollars de l'Oncle Sam, alors que celle de l'étudiant canadien atteignait 16 000 dollars canadiens. Cela, sans compter le coût de l'éducation post-secondaire chez nos voisins américains, sans commune mesure avec les réalités d'ici. Se lancer à l'assaut de l'existence moins endetté, ça ne peut qu'aider! Il existe sans doute quelques bonnes dizaines d'autres facteurs qui font en sorte que nos jeunes ressortissants canadiens s'en sortent mieux que leurs confrères et consoeurs américains: coût de la vie, coût de l'habitation, coût de l'éducation, couverture sociale, et j'en passe. La TD, quant à elle, signale que le marché immobilier pourrait expliquer une bonne partie de la meilleure posture financière des jeunes Canadiens. En effet, puisque le marché immobilier canadien fut relativement épargné lors de la crise des subprimes, ce qui ne fut pas le cas du marché immobilier américain, les résidences canadiennes ont pris de la valeur depuis près d'une décennie. Cette plus-value, tombée dans la poche des parents de nos Y, aurait éventuellement bénéficié indirectement à ces derniers. Certes, le portrait n'est pas tout de rose teinté! La Banque TD tire également la sonnette d'alarme, tout comme nous l'avions signalé dans un précédent article (lire « Les Canadiens et leur dettes : le bout du tunnel »), quant à notre endettement personnel, le pays s'affiche comme le cancre de la classe de l'OCDE à ce chapitre précis. Il faudra y voir, si les jeunes Canadiennes et Canadiens veulent toujours maintenir l'actuel avantage qu'ils possèdent devant nos voisins du Sud!