Monde du travail : les tendances à surveiller
2024-11-10
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2024-11-27
Monde du travail : les tendances à surveiller
Quels seront les défis auxquels feront face les organisations au cours de la prochaine année? Et comment s’y préparer en tant que gestionnaire? Voici ce qui devrait être sur votre radar selon trois experts de l’École des dirigeantes et dirigeants HEC Montréal.
Sachez naviguer dans le tsunami numérique
Si les changements technologiques comme l’automatisation ou la robotisation touchent souvent les activités de production des entreprises, l’arrivée de l’intelligence artificielle (IA) – notamment générative – change définitivement la donne à plus grande échelle. «Que ce soit pour calculer le nombre d’objets à disposer dans la boîte d’un camion, pour rédiger un rapport, pour trier des CV ou encore pour répondre aux questions des employés sur les politiques internes de l’entreprise, ces nouveaux outils s’utilisent désormais pour tous les types de tâches», souligne Sylvain Sénécal, professeur titulaire au Département de marketing de HEC Montréal et formateur à l’École des dirigeantes et dirigeants.
«C’est un sujet qui concerne de près tous les gestionnaires, que leurs employés utilisent déjà ces outils ou qu’ils soient plus réticents à emboîter le pas. Certains travailleurs ont peur de l’IA; d’autres n’en comprennent pas la portée; d’autres encore explorent volontiers ces technologies ou mettent déjà en place des processus pour favoriser la transformation numérique de leur organisation», note-t-il.
Les entreprises doivent maintenant se pencher sur les limites éthiques et les enjeux de sécurité associés à l’IA. «Il est faux de croire que mettre ChatGPT dans les mains de tous les employés fera en sorte qu’ils l’utiliseront correctement. C’est pourquoi une formation adéquate est essentielle pour accompagner cette transition.»
Si l’IA fait couler beaucoup d’encre, la science des données et l’intelligence numérique (IN) – qui comprend l’infonuagique, l’Internet des objets, la 5G et la réalité virtuelle – seront tout aussi déterminantes pour créer de la valeur en entreprise. Peu importe la technologie, la formation permet de mieux cibler ces enjeux et de piloter plus facilement le changement, observe le professeur. «La transformation numérique est partout. Il ne faut pas faire semblant que ça n’existe pas. Personne n’évolue en vase clos. Si on en fait fi, on risque fort bien que l’un de nos clients ou de nos fournisseurs trouve nos façons de faire archaïques et se tourne vers une autre organisation.» D’où l’importance de ne pas manquer le bateau en 2025.
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Valorisez le travail hybride, sans négliger l’humain
En 2025, les organisations devront continuer (encore une fois) de réinventer le travail, du moins celui qui s’exécute en mode hybride, pense Alain Gosselin, professeur émérite à HEC Montréal et formateur à l’École des dirigeantes et dirigeants. «On l’a souvent dit, mais il est utile de le répéter : le lieu de travail remplit plusieurs fonctions. On y crée des liens entre collègues, qui nous servent à mieux comprendre la culture de l’entreprise, à mieux collaborer, à innover, à apprendre, à socialiser... Or, ces dernières années, on a réfléchi au retour au bureau, en calculant le nombre de jours que l’on devait passer en présentiel, note-t-il. Pourtant, il faut surtout faire en sorte qu’il y ait une valeur ajoutée à cette présence.»
Le télétravail peut aussi affecter la santé psychologique des employés, alors que l’isolement a favorisé chez certains le développement d’anxiété sociale, un terme qui attirera encore plus l’attention des gestionnaires en 2025. S’ajoutent à cela les frontières entre la vie privée et la vie professionnelle, qui sont poreuses plus que jamais. Est-ce le contexte idéal pour voir éclater davantage de crises au sein des équipes? Selon Alain Gosselin, la gestion des ressources humaines requiert effectivement beaucoup de doigté. «Aujourd’hui, les gestionnaires doivent vraiment développer leurs compétences au niveau interpersonnel, que ce soit pour gérer leurs émotions et celles de leurs employés, composer avec des générations plus jeunes, exercer leur leadership à distance.» La formation permet souvent de parfaire toutes ces compétences.
Pour s’adapter aux changements, les organisations devront aussi mettre à niveau les compétences de leur main-d’œuvre à l’interne, ajoute Alain Gosselin. «Il faut réfléchir à l’impact qu’auront les outils d’intelligence artificielle sur le quotidien des travailleurs, alors que cette technologie pourra s’occuper des tâches répétitives. Mais de quoi sera composé leur emploi du temps demain matin? La réponse à cette question n’est pas anodine : ces travailleurs risquent de devoir accomplir une majorité écrasante de tâches stratégiques. Ce faisant, la charge cognitive deviendra donc beaucoup plus lourde.» Un autre enjeu à surveiller en 2025.
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Faites des facteurs ESG un levier stratégique incontournable
L’intégration de pratiques durables et responsables dans les stratégies organisationnelles n’est pas une idée récente. Elle répond aux attentes croissantes du marché, tout en anticipant les évolutions réglementaires. Pourtant, de nombreuses entreprises tardent encore à adopter pleinement les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). «Ils permettent de mieux cerner les occasions favorables et les risques. Les ignorer, c’est un peu comme prendre des décisions à l’aveugle», fait valoir Luciano Barin Cruz, professeur titulaire au Département de management de HEC Montréal et formateur à l’École des dirigeantes et dirigeants.
Ces questions sont loin d’être simples, si bien que plusieurs gestionnaires ne savent pas par où commencer. C’est pourquoi cette transition socioécologique en entreprise passe, entre autres, par la formation des dirigeants actuels et futurs. «Que signifient au juste le développement durable, les critères ESG, la transition socioécologique? Pourquoi est-ce important? Si on ne comprend pas ces concepts de base, on ne peut pas passer à l’action», affirme le professeur.
Il existe plusieurs outils pour aller de l’avant, comme la matrice de matérialité, une grille d’analyse permettant de prioriser les différentes actions en lien avec les critères ESG, explique Luciano Barin Cruz. Il ne faut pas non plus négliger les questions de savoir-être, puisqu’amorcer ces changements requiert de bonnes capacités en tant que leader. «Un des pièges dans ce domaine est sa complexité : chaque solution engendre aussi des impacts négatifs. Il faut accepter qu’on ne soit jamais parfait et agir malgré tout. Cette posture, bien qu’exigeante, ouvre la porte au dialogue avec les autres, qu’il s’agisse de départements, de la direction et des parties prenantes», précise le professeur. Ces éléments seront essentiels dans le futur pour gérer une entreprise en prenant en compte non seulement des facteurs environnementaux, mais aussi des facteurs humains.
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Pour aller plus loin
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