Dans un contexte où les gestionnaires doivent trouver un équilibre entre la stabilité et la nouveauté, la planification et l’improvisation, comment garder le cap et réfléchir à l’avenir? Dans cet «abécédaire de survie pour gestionnaire», le stratège Gaëtan Namouric nous présente ses idées et ses outils. Matière à réflexion.

Namouric, G., Vos défis de A à Z en passant par BCDEFGHIJKLMNOPQR STUVWX et bien sûr Y : abécédaire de survie pour gestionnaire, Montréal, Éditions Carte Blanche, 2024, 268 pages.


Fondateur de l’agence Perrier Jablonski, Gaëtan Namouric travaille à la fois sur le front de la communication et sur celui de la gestion du changement, avec l’intention de concilier les perceptions et la réalité. Dans ce rôle d’intermédiaire, il a perçu, entendu et analysé différents besoins au fil des ans et répondu à toutes sortes de questions. Ce nouveau livre répertorie ses observations et ses réflexions, et invite le lecteur à s’aérer les idées, à penser à autre chose, à penser autrement.

A, B, C

A pour avenir et accélération des connaissances. «Au début du XIXe siècle, le savoir doublait tous les 100 ans; cette période a diminué à 13 mois en 2016, avec des projections indiquant un doublement toutes les douze heures d’ici 2036.» Il s’agit d’une accélération qui pourrait bien multiplier les innovations futures.

B pour brief. Qu’est-ce qu’un bon brief? En fait, il est constitué de quatre séances et d’autant de bonnes conversations : «Un brief client pour répondre aux besoins d’affaires, un brief marketing pour déranger le marché, un brief créatif pour répondre aux besoins de communication et, enfin, un brief agence pour organiser tout ce travail.»

C pour corpus, cursus, campus, caucus. Ce qu’il faut retenir? Pour accroître ses compétences, l’auteur suggère un cadre à quatre dimensions, constitué du corpus (ensemble des connaissances), du cursus (parcours temporel de l’apprenant), du campus (lieu physique ou numérique d’apprentissage) et du caucus (vision commune et ambition collective). Cette démarche permet assurément d’adapter l’apprentissage à la réalité de l’organisation.

Stratégie, stratégies

À l’origine, la stratégie renvoie à l’art de conduire les armées pour préserver un avantage, atteindre des objectifs. Aujourd’hui, sur le terrain des affaires, «la stratégie implique l’analyse des forces et des faiblesses internes d’une organisation, la compréhension de l’environnement concurrentiel, la prévision des évolutions futures et la préparation d’actions pour exploiter les opportunités tout en contournant ou en atténuant les menaces», écrit l’auteur.

Pour le stratège qu’il est, cet art de la planification doit se traduire par un travail de concrétisation qui comporte plusieurs étapes : observation, réflexion, formulation. À cette séquence s’ajoutent différentes couches, allant de la méthodologie à la technologie, en passant par la gouvernance, l’éthique, etc. «Ainsi, “la” stratégie est devenue une gamme étendue de stratégies, chacune requérant une compréhension approfondie des objectifs à atteindre et des meilleures méthodes pour y parvenir», précise-t-il. Surtout, elle englobe dix stratégies essentielles qui forment le cadre dynamique pour évoluer avec succès : stratégie d’affaires, de marque, marketing, communication, comportementale, de segmentation, de pitch, éditoriale, d’intelligence artificielle et de corpus. Autrement dit, de A à Z!

Article publié dans l’édition Printemps 2025 de Gestion