Avoir une stratégie en équité, diversité et inclusion (EDI) qui porte ses fruits est un travail de longue haleine demandant de multiples actions coordonnées. Or, un élément s’avère particulièrement important pour donner des résultats concrets : la culture de l’apprentissage. Comment l’intégrer?

Comme nous l’avons vu dans une chronique précédente, la notion d'inclusion doit être travaillée en amont de celle de la diversité lorsque vient le temps d’élaborer une stratégie en EDI. Certes, bâtir une culture inclusive est un vaste projet qui prend des années et qui ne finit jamais, mais pour éviter le découragement de votre côté, il sera question ici d'une étude menée en 2021 par le Harvard Business Review. L'équipe a demandé à plus de 19 000 lecteurs d'évaluer la diversité et l'inclusion de leur organisation et de classer leurs principaux attributs. En fin de compte, le magazine a constaté qu'un élément bien précis de la culture organisationnelle différencie les organisations diverses et inclusives de celles qui ne le sont pas, ou moins : une culture axée sur l'apprentissage.

Qu'est-ce qu'une culture apprenante inclusive?

Cette culture se veut un ensemble de conventions, de valeurs, de pratiques et de processus organisationnels qui encouragent les employés à développer leurs connaissances et leurs compétences.

L’organisation qui privilégie une culture d'apprentissage encourage l'apprentissage continu. Puisque l'apprentissage permanent élève une personne tant sur le plan personnel que du point de vue professionnel, il donne la possibilité à l'entreprise de se transformer en continu, ce qui nourrit l'innovation.

Une organisation apprenante sait qu'il n'y a jamais de fin à l'apprentissage. Il s'agit d'un processus qu’il devient de plus en plus facile à intégrer et à maintenir dans les habitudes des diverses équipes. Bref, une culture du travail qui valorise l'apprentissage inclut l'acquisition de connaissances dans la routine quotidienne; dès lors, les employés sont soutenus et encouragés à appliquer concrètement leurs nouveaux savoirs. Au fur et à mesure qu'ils apprennent, ils assimilent de nouvelles façons de faire et prennent des décisions plus éclairées.

Le rapport entre une culture apprenante et l'EDI

Quel est donc le rapport entre l’apprentissage et l'EDI? Et comment la culture apprenante peut-elle aider les organisations à être plus inclusives?

Tout d'abord, l'inclusion est la clé du succès d'une telle culture. L'apprentissage doit être accessible et pertinent pour tout le monde, ce qui garantit un sentiment d'appartenance de même qu’une vision partagée. Les équipes sont encouragées à réfléchir et à innover, et la diversité favorise l'innovation.

Imaginons ici une organisation qui décide de se lancer dans une stratégie EDI et qui a tout à fait conscience, dès le départ, qu'elle n'y connaît rien et que l'ensemble de ses troupes part de zéro. Qu'à cela ne tienne : tout le monde apprendra ensemble en rencontrant des succès et des erreurs en cours de route! Il y a fort à parier que le sentiment d'appartenance et de collaboration sera particulièrement fort tout au long du cheminement. Les employés ne pourront pas toujours être des modèles exemplaires de succès, mais ils travailleront à atteindre une vision commune claire et s'amélioreront ensemble.

En outre, si vous avez une culture d'apprentissage forte, vous permettez d'égaliser les chances de tout un chacun de progresser dans l'entreprise, en renforçant ses compétences clés et, par conséquent, en lui offrant un accès complet à diverses perspectives de carrière. Vous acceptez alors le fait que tout le monde ne part pas avec le même niveau de compétences et, en tant qu'employeur, vous donnez aux travailleurs des outils pour bonifier leurs acquis.

4 éléments à garder en tête pour favoriser une culture apprenante inclusive

  • Vous engager réellement en faveur de l'équité et de l'inclusion

Lorsque la culture de travail est créée autour des sentiments de respect mutuel et de confiance, elle permet aux employés de désapprendre et de déconstruire leurs croyances limitantes, de réaliser les privilèges dont ils bénéficient et de s'engager collectivement dans une direction plus équitable.

  • Apprendre les uns des autres

Des organisations comme URelles sont partisanes du mentorat bilatéral, qui est semblable à un programme de mentorat classique, mais qui veille à ce que les deux personnes retirent autant l’une que l’autre de l'expérience et à éviter les dynamiques de pouvoir, chacune d’entre elles ayant quelque chose d'important à mettre sur la table. Dans ce type de rapport (également appelé «mentorat inversé»), l'apprentissage circule dans les deux sens; ainsi, l’une reconnaît la valeur de l'autre.

  • Compter sur des personnes alliées

Les entreprises les plus inclusives encouragent les personnes alliées, ce qui permet à des employés de soutenir leurs collègues jouissant de moins de privilèges professionnels que d’autres, par exemple, ou de se faire leurs porte-voix. Ces alliés peuvent prendre la parole à leur place et demander des ajustements, notamment en ce qui a trait aux promotions, aux salaires ou à la visibilité quant à certains projets.

  • Permettre aux gens d'apprendre de multiples façons

Le mode d’apprentissage des gens varie en fonction d'un ensemble de facteurs qui leur sont propres, et les ressources y étant liées doivent être créées en tenant compte de ces éléments. Entre autres exemples : il y a moyen de présenter ces ressources de manière auditive et/ou visuelle; l'apprentissage peut être individuel et/ou collectif; etc. Tenez compte de ces différences, y compris celles qui se révèlent temporaires.

Au fur et à mesure que vous intégrez l'apprentissage inclusif à votre culture d’entreprise, recherchez la rétroaction et ajustez-vous le cas échéant. Surtout, ne cherchez pas à être parfait; de toute façon, cela n'existe pas et ne vous permettra donc pas d'avancer.