Il s’agit toutefois d’un exercice qui ne s’improvise pas. Aussi, pour bâtir un plan stratégique gagnant, voici six pièges à éviter. 

Premier piège : croire qu’on peut s’en passer. La planification stratégique devrait faire partie des réflexes de base de l’entrepreneur. Elle permet de prévoir où l’on veut aller à court ou à long terme, de déterminer les étapes pour y parvenir et d’anticiper les événements au lieu de simplement y réagir. Cette feuille de route incontournable aide l’entrepreneur à garder le cap, et ce, même en période de turbulences. 

Deuxième piège : ne pas être exhaustif. La planification stratégique est l’occasion de passer l’entreprise au peigne fin. « On analyse les clients actuels et la clientèle potentielle, on fait le bilan des comptes fournisseurs, on vérifie si les délais de paiement respectent les normes de l’industrie, énumère Guy Dallaire, vice-président associé, vente et service aux entreprises à la Banque Nationale. On examine aussi la productivité de l’entreprise et on détermine si l’on aura suffisamment de main-d’œuvre pour mener à bien les nouveaux projets. » Il peut également être nécessaire d’étudier les résultats financiers, l’état du marché et les concurrents. 

Troisième piège : se fier à la croissance « naturelle ». Pour croître, les PME ont tout intérêt à mettre en place une démarche de planification stratégique. En tout état de cause, il faut étayer solidement les hypothèses émises en matière de prévisions budgétaires. Par exemple, si l’on veut acquérir de nouveaux équipements, on évaluera le taux de financement, la période d’amortissement et les autres détails pertinents. 

Quatrième piège : s’imaginer que l’exercice est terminé. Le plan ayant servi à prioriser les projets, il faut ensuite faire un suivi régulier et apporter les ajustements nécessaires pour tenir compte de l’évolution des projets. Par ailleurs, la stratégie doit pouvoir évoluer en fonction des réalités changeantes. Par exemple, une imprimerie devra impérativement changer sa feuille de route en tenant compte de l’essor des nouvelles technologies. Pour un plan d’action à court terme s’échelonnant sur une période d’un an, le suivi devra s’effectuer sur une base mensuelle. En revanche, pour une planification à long terme de projets durant de trois à dix ans, l’évaluation se fera plutôt annuellement. Il peut aussi être utile d’utiliser un tableau de bord pour faciliter le suivi.  

Cinquième piège : ça ne vaut pas la peine pour les petites entreprises. Détrompez-vous ! Un plan stratégique peut être bénéfique à toutes les organisations, qu’elles soient grandes ou petites. Sa préparation n’entraîne pas nécessairement de coûts élevés, et même un investissement de temps minime dans la planification stratégique augmentera les chances de succès de vos projets.  

Sixième piège : tout faire seul et en silo. On aura parfois avantage à confier la planification stratégique à un consultant externe qui aura le luxe de pouvoir jeter un regard neutre et objectif sur l’organisation. Si elle est réalisée en interne, la tâche pourrait être confiée à une équipe composée de personnes-clés de l’entreprise. En somme, parce qu’elle favorise la prise de décisions éclairées en offrant une vision structurée, détaillée et chiffrée des projets d’expansion de l’entreprise, la planification stratégique aide à mettre toutes les chances de réussite de son côté… pourvu qu’on sache en éviter les pièges!

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